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Critique de marina53


Ruth, 12 ans, s'est éloignée de sa famille, assise non loin sur la couverture, autour du pique-nique. Elle voulait tant raconter à ses amies qu'elle avait mis les pieds dans deux États à la fois. Les pieds dans l'eau froide de la Tamassee, elle s'avance de plus en plus. L'eau monte, le courant accélère. Une chute. Là voilà sous l'eau. Malgré ses tentatives de remonter à la surface, le courant finit par l'emporter. Sa mère tentera de la rattraper. En vain... Cela fait maintenant 3 semaines que le corps de la petite gît au fond de la rivière, coincé sous un rocher. Aujourd'hui, cette triste affaire prend une nouvelle tournure. En effet, son père, Herb, commence à grogner, mésestimant le travail des sauveteurs. Aussi, fait-il appel auprès d'une entreprise de barrages amovibles afin de détourner le cours de la Tamassee. Mais, les écolos tentent de l'en empêcher, la rivière ayant eu le label "rivière sauvage". Lee, rédacteur en chef du Messenger, décide d'envoyer sur le terrain Maggie Gleen, photographe de presse originaire du comté d'Oconee et Allen Hemphill, journaliste...

Partant d'un fait divers, d'une tragédie où cours de laquelle une adolescente a trouvé la mort dans les mêmes circonstances que le personnage de fiction et où les tentatives pour récupérer le corps sont similaires, Ron Rash plante le décor de son second roman le long de la Tamassee. Ici s'affrontent, dans une lutte sans fin, les militants écologistes opposés au projet du barrage amovible qui veulent préserver ce lieu labellisé et protégé par le Wild and Scenic Rivers Act, et les parents, effondrés, voulant à tout prix récupérer le corps de leur fille afin d'en faire le deuil. Autour d'eux gravitent la population locale, partagée, les politiques, les promoteurs et les journalistes. Parmi ces derniers, l'on retrouve Maggie Gleen, photographe de profession. Ce sera pour elle l'occasion de faire table rase du passé, d'affronter ses vieux démons auprès d'un père mourant. Ron Rash dresse, avec finesse, un portrait de femme rongée et torturée. L'auteur fait également la part belle à cette nature sauvage, parfois hostile, que les hommes à la fois protègent et violent. La Tamassee, véritable personnage à part entière. En filigrane, la culpabilité, le pardon, le deuil, l'amour et la haine. Un roman fouillé, à la fois fort et sensible, parfois mélancolique et aux personnages marqués.
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