Citations sur Taormine (11)
La file de visiteurs a progressé vers la billetterie. J’ai suivi Luisa : Et si j’émettais l’idée que tout ceci n’était qu’un ennui causé par le hasard ? Et si, à partir de notre débarquement, tout s’était joué pour que nous prenions cette route précisément ? pour que nous fassions halte devant ce snack-bar, et pas un autre ? Aurait-il donc fallu que je commette l’erreur, sans le savoir, guidé par une main invisible, de prendre l’embranchement sur la droite, qui ne conduisait nulle part ? Aurait-il fallu également qu’il se mette à pleuvoir et que la nuit tombe à cet instant ? Luisa, jetant un regard fuyant sur les visiteurs agglutinés dans la file d’attente, m’a prévenu : Stop ! s’il te plaît, Melvil, on ne parle plus de ça, on ne parle plus de rien, plus de journal, on visite, tu entends ?
Luisa se demandait si tout cela finirait un jour, car ce n'était quand même pas trop difficile de décrocher un emploi, suffit d'en avoir envie. Tout est question de respect de ma personne, lui avais-je répondu. Mais Luisa avait rétorqué que tous ces postes, refusés par moi, m'étaient pourtant offerts sur un plateau d'argent.
« Elle m’avait prévenu, la Sicile , c’est un pays magnifique , qui réserve de mauvaises surprises aux touristes imprudents ou malchanceux .
Faites attention aux routes [ …..] . J’ai posé ma main sur l’épaule de Luisa , effleuré les boucles de ses cheveux à hauteur de la nuque, et ressenti la chaleur de sa peau. Je lui ai dit que je me sentais au centre d’une aventure . La chance , nous étions deux » .
Plus loin, la mer a surgi d'entre les arbres courbés par le vent.
L'officier de police était intéressé par Luisa, il aimait bien ce genre de femme, et Roberto, comme un imbécile qu'il était, a laissé échapper que cela était vrai, que Luisa est très belle. Elle est certainement très gentille a surenchéri le policier. Il avait envie de l'inviter à monter dans la voiture, et de partir avec elle pour une petite promenade.
J’ai dit, tout conducteur sensé et équilibré, conscient de ses responsabilité, aurait la même réaction que moi, je sais où j’en suis de ce point de vue. Et Luisa, certainement excédée, je lui pardonne, m’a demandé si j’effectuais une démarche aussi responsable quand je me rendais dans les bureaux de l’agence Pôle emploi, à la recherche d’un poste que, de toute façon, je refuse toujours. Eh bien, permets-moi d’en douter, Melvil.
(p. 84)
Luisa tenait le guide entre ses genoux, elle l’a consulté, puis annoncé : Aujourd’hui, c’est donc les temples, et demain, c’est Syracuse, après-demain Raguse. N’oublie pas, Melvil, nous nous étions promis Savoca. Toute personne normalement constituée, qui se rend en Sicile, visite Savoca.
Il arrive à tout conducteur de s'égarer, dès lors qu'il ne connait pas le chemin, et que, de surcroît, il pilote une voiture qui n'est pas la sienne, sous la pluie, dans un chemin défoncé.
La file de visiteurs a progressé vers la billetterie. J'ai suivi Luisa : Et si j'émettais l'idée que tout ceci n'était qu'un ennui causé par le hasard ? Et si, à partir de notre débarquement, tout s'était joué pour que nous prenions cette route précisément ? pour que nous fassions halte devant ce snack-bar, et pas un autre ? Aurait-il donc fallu que je commette l'erreur, sans le savoir, guidé par une main invisible, de prendre l'embranchement sur la droite, qui ne conduisait nulle part? Aurait-il fallu également qu'il se mette à pleuvoir et que la nuit tombe à cet instant? Luisa, jetant un regard fuyant sur les visiteurs agglutinés dans la file d'attente, m'a prévenu: Stop! s'il te plaît, Melvil, on ne parle plus de ça, on ne parle plus de rien, plus de journal, on visite, tu entends ?
(p.83)
J'ai redit à Luisa que je tiendrais ma promesse de vacances réussies. Elle s'est penchée contre mon épaule, déclarant que je parlais pour moi seul, et si je disais cela, a-t-elle ajouté, c'était pour me convaincre moi-même que j'en étais capable, car, dans le fond, je n'en étais pas certain.