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EAN : 9782707349576
128 pages
Editions de Minuit (04/01/2024)
2.97/5   516 notes
Résumé :
Un couple au bord de la séparation s'offre un séjour en Sicile pour se réconcilier.
A quelques kilomètres de l'aéroport, sur un chemin de terre, leur voiture de location percute un objet non identifié. Le lendemain, ils décident de chercher un garage à Taormine pour réparer discrètement les dégâts.
Une très mauvaise idée.
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Critiques, Analyses et Avis (100) Voir plus Ajouter une critique
2,97

sur 516 notes
Yves Ravey dans son dernier opus nous revient avec un couple au bord de la rupture, qui pour se rabibocher s'offre des vacances en Sicile.
Elle s'appelle Luisa Hammett, fille du Professeur Gozzolli.
Il s'appelle Melvil Hammett ( 😜Dashiell Hammett !).

Une voiture est louée à l'aéroport de Catane, direction Taormine, pour l'Hotel Via del Mare, quatre étoiles. En route Melvil a soudain la mauvaise idée de bifurquer sur un chemin de terre pour aller voir la mer. La nuit tombe suivie de la pluie. Dans l'obscurité totale ils heurtent QUELQUE CHOSE , de gros, vu le choc, et ils ne s'arrêtent pas , plutôt IL ne s'arrête pas pour en vérifier la cause ni ses conséquences…
Dès les premières pages, de la bouche de Melvil , Ravey suscite le malaise comme d'habitude , ce fameux malaise dont tout ses lectrices et lecteurs assidus en raffollent, par commencer par moi 😊. Bon ceux ou celles qui y cherchent le suspens d'un vrai thriller en seront pour leur frais , car Ravey comme toujours procède dans son style minimaliste, sans psychologie, aux personnages impassibles, où tout semble évident….Pourtant ici le Melvil comparé à l'habituel personnage Raveyen est quand même un peu embarrassé avec sa conscience, bien qu'il fait tout pour se convaincre qu'il n'en a aucune raison. L'auteur lui force la main ajoutant certains détails d'actualité et l'embarrassant surtout par le biais de sa femme versatile. Entre les lignes il nous révèle aussi leur différend standing social qui y apporte même minimal une petite goutte de psychologie,mais pas trop effectif 😁, vu qu'on hésite si le Melvil est en faite un imbécile ou tout simplement un bonhomme très ordinaire ! La Sicile où les mesures de temps , de distances et d'honnêteté sont très particulières finissent par boucler la boucle….Bref de pépins en pépins , Ravey nous roule une fois de plus dans la farine, même si étant une inconditionnelle de lui je connais bien son procédé. La fin est simplement géniale ! Si vous aimez son style ne passez absolument pas à côté !!!!
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Son couple battant de l'aile, Melvil décide d'offrir à sa femme une semaine de vacances en Sicile : une parenthèse qu'il espère suffisamment enchantée pour leur redonner une chance de repartir du bon pied. Mais, alors qu'ils ont quitté l'autoroute entre l'aéroport et leur hôtel pour aller voir la mer, leur voiture percute violemment un obstacle. Intimant à sa compagne de lui faire confiance, l'homme poursuit sa route sans s'arrêter. Puis, parvenu à destination, il s'enquiert d'un carrossier susceptible de réparer discrètement l'aile défoncée de leur véhicule.


Pour notre plus grand et admiratif plaisir, Yves Ravey nous soufflète à nouveau avec l'un de ces fulgurants et laconiques récits dont il a le secret. Dans une langue à l'os dont l'implacable sobriété descriptive, déshabillée de toute psychologie, crée le malaise par une impression de froideur distanciée en complet décalage avec les émotions du lecteur, il nous plonge dans l'atmosphère oppressante d'un banal voyage touristique que les erreurs à répétition de ses personnages transforment en cauchemar.


Développée du point de vue de Melvil, l'intrigue révèle un homme égoïste, lâche et cynique, capable de s'arranger avec sa conscience dans une indifférence tranquille qui fait froid dans le dos. Sa compagne, aux velléités spontanément plus scrupuleuses, se laisse pourtant circonvenir avec une faiblesse d'autant plus ironique, que c'est finalement sa coupable solidarité, dans une situation pour le coup inacceptable, qui finit par recimenter leur relation de couple qui chancelait.


Mais une fois tombé du côté occulte du miroir, dans le monde souterrain de l'illégalité et dans la dépendance à ses prédateurs en tout genre, l'on risque fort de se faire croquer par au moins aussi ignoble que soi. C'est ainsi qu'une rencontre accidentelle, à proximité d'une plage où normalement touristes et migrants échoués ne se croisent pas, finit par refermer un piège diabolique sur des coupables rejoignant à leur tour le rang de leurs victimes.


Un récit noir et féroce, autour d'un effroyable engrenage, qui, sans avoir l'air d'y toucher, pose la question de la responsabilité, accidentelle ou aggravée…

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Je n'ai pas honte de le dire : cet auteur m'échappe.
Lire du Ravey c'est contempler une oeuvre d'art contemporain, en rester perplexe et s'entendre dire derrière son dos : « il n'est pas donné à tout le monde de l'apprécier, Madame ».
Le dernier roman d'Yves Ravey lui vaudra d'être traité de génie ou d'imposteur – c'est selon. le Yoko Ono de la littérature en somme, un sentiment diffus de rater quelque chose de grand, la frustration de voir une bonne idée se diluer dans les prétentions de son auteur.
Je vous résume l'histoire. Melvil emmène sa femme infidèle en vacances à Taormine dans l'espoir de redonner un souffle à son couple vacillant. Dans la nuit, sa voiture de location heurte un objet non identifié. Était-ce vraiment un objet ?
Jusqu'à la page 66, c'est aussi ennuyeux qu'un épisode de l'inspecteur Derrick. Après cette page, le récit devient plus intense (j'en conviens) jusqu'à une fin en eau de boudin dont les cuistres me diront : « oui, mais tout est dans la suggestion, la fatalité, le clin d'oeil du destin ».
Je devine ce qui plaît aux admirateurs d'Yves Ravey : un minimalisme un peu snob, une sagesse d'universitaire éprouvé par les années d'amphi, une jouissance de philatéliste, une connivence de contrepéteurs… Ce n'est pas ma tasse de thé, darling.
Quand je lis du Ravey, j'ai toujours l'impression qu'il me manque l'essentiel… comme des frites sans sel, un smartphone sans batterie, une piscine sans eau, @monsieur_etiennedorsay sans humour.
Je comprends qu'il soit dans la première liste du Goncourt. de là à ce qu'il le remporte, il y a une frontière qui, je l'espère, ne sera pas franchie.
Bilan : 🔪
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Après une passe difficile, un couple s'envole vers la Sicile pour se refaire une santé et retisser des liens que l'adultère a altérés.
Pourtant , dès leur arrivée , la pluie et les ennuis ne les épargnent pas.

Livre très bien écrit , concis, où l'atmosphère s'alourdit à chaque page.
Bon l'image de la Sicile n'en sort pas grandie, pas plus que la morale mais ce court roman est très agréable à lire.
J'ai trouvé la relation entre les deux époux un peu distante pour des gens venus recoller les morceaux, mais pourquoi pas cela rajoute au burlesque de la situation qui colle bien au style ironique de l'auteur.
Une lecture sympathique, une mise en scène par l'auteur astucieuse , très bien écrite, avec beaucoup de clin d'oeil, notamment aux rapports sociaux des deux époux.. Je m'en contente largement même si un texte plus dense , plus de développement et sans doute une fin moins tirée par les cheveux, mais qui a le mérite de boucler la boucle, m'auraient poussé à être plus dithyrambique.


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Melvil et Luisa , fille du professeur Gozzolli, forment un vieux couple , usé , au bord de la rupture ,ils ont traversé des zones de turbulence, cela donne à leur relation un aspect tumultueux…
Ils ont connu maints crises , devine t- on, proches de la séparation?.
Nous l'apprenons au tout début du roman.

Alors quoi de mieux qu'un voyage pour reléguer ces tensions conjugales et les rabibocher ?
Ils désirent y croire : les voilà en Sicile destination Taormine à bord d'une voiture de location , fonctionnant à merveille .

L'accident arrive dans les premières pages, à quelques kilomètres de l'aéroport , sur un chemin de terre, la voiture heurte un objet non identifié.
Le lecteur confiant , séduit par les phrases descriptives , éprouve soudain un vrai malaise , se sent au bord du gouffre.

Les doutes l'envahissent …. L'émotion le submerge … entre tendresse au début pour ces irresponsables et —— horreur grandissante quant à leur.comportement ——-.

Pas de blessés apparents mais la conscience des personnages est sévèrement touchée : ils ont pris la fuite.

L'empreinte sur l'avant droit de la carrosserie témoigne …

Le lendemain ils cherchent un garage afin de réparer fort discrètement les dégâts ….

.
L'auteur avec son talent habituel nous plonge dans l'indifférence glacée de Melvil, confondante de cynisme .

Il s'arroge le droit de s'arranger avec sa conscience, sans scrupule , aucun ! .
Sa compagne , à l'air plus scrupuleuse , se coule pourtant , avec une faiblesse coupable dans le déni , au sein d'une situation inacceptable , pensant peut- être redonner du rythme à son vieux couple !

Maître du polar décalé , l'auteur, à l'aide d'un style minimaliste , épuré , sobre, une langue à l'os , au ton ironique , détaché est imbattable pour manipuler le lecteur , installer des atmosphères inquiétantes à souhait , ébranler les certitudes , bousculer notre perception des autres …

Il dit sans en avoir ,l'air , subtilement ,à bas bruit , beaucoup de l'âme humaine , ses noirceurs, sa lâcheté , ses compromissions avec le réel, son cynisme et son indifférence honteuse sur le fond crucial, problème - clé de la responsabilité .

, .
Un récit noir et je ne vous parle pas de la fin …… féroce, fulgurant , diabolique ,un voyage idyllique tournant au cauchemar, fuite en avant pour ces deux touristes, ce qui leur enlève leur part d'humanité et de dignité .

Du grand art en peu de pages !

Admiration pour cet auteur , véritable tueur de texte qui élimine tout gras et superflu , il crée pourtant de émotions complexes chez le lecteur .
J'aime ce style qui peut ne pas plaire à tout le monde !




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critiques presse (8)
Telerama
21 février 2024
Yves Ravey conduit avec assurance, il connaît la route. Son attention aux détails matériels, ses coups d’œil sur les manies fugaces de ses personnages révèlent une concentration extrême. Le lecteur est en confiance, même – et surtout – au bord du gouffre.
Lire la critique sur le site : Telerama
Culturebox
05 janvier 2023
Dans un jeu subtil de construction et d'écriture, le romancier dessine le portrait d'un personnage peu reluisant [...] et en creux, mais sans concession, les contours d'un monde égoïste, régi par les rapports de domination à tous les échelons. Un bijou.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeFigaro
15 septembre 2022
Le lecteur est le spectateur d’un film noir et blanc tiré d’un roman qui emprunte au policier pour les atmosphères, quoique le ton sarcastique de l’auteur y apporte une légèreté bienvenue.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Bibliobs
08 septembre 2022
« Taormine » est un polar sans coupable ni victime qui s’ouvre comme un roman de Simenon et se termine à la manière de Kafka.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
06 septembre 2022
Maître du polar décalé, Yves Ravey est imbattable pour installer des atmosphères inquiétantes, et dire subtilement beaucoup sur l'âme humaine et sur notre monde contemporain.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Culturebox
02 septembre 2022
Ce nouveau roman d'Yves Ravey nous embarque dans un projet de voyage idyllique en Sicile, qui va tourner au cauchemar.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaCroix
02 septembre 2022
Un voyage en Sicile, destiné à raccommoder un couple déchiré, tourne au cauchemar, sur fond de lâcheté, de cynisme et d’indifférence. Un petit régal.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LesEchos
29 août 2022
Yves Ravey signe un nouveau roman noir d'encre, où le séjour d'un couple français en Sicile tourne au cauchemar. Refusant d'assumer la responsabilité d'un accident mortel, nos deux touristes se lancent dans une fuite en avant qui leur ôtera toute dignité. Du grand art en peu de pages.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La file de visiteurs a progressé vers la billetterie. J’ai suivi Luisa : Et si j’émettais l’idée que tout ceci n’était qu’un ennui causé par le hasard ? Et si, à partir de notre débarquement, tout s’était joué pour que nous prenions cette route précisément ? pour que nous fassions halte devant ce snack-bar, et pas un autre ? Aurait-il donc fallu que je commette l’erreur, sans le savoir, guidé par une main invisible, de prendre l’embranchement sur la droite, qui ne conduisait nulle part ? Aurait-il fallu également qu’il se mette à pleuvoir et que la nuit tombe à cet instant ? Luisa, jetant un regard fuyant sur les visiteurs agglutinés dans la file d’attente, m’a prévenu : Stop ! s’il te plaît, Melvil, on ne parle plus de ça, on ne parle plus de rien, plus de journal, on visite, tu entends ?
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Luisa se demandait si tout cela finirait un jour, car ce n'était quand même pas trop difficile de décrocher un emploi, suffit d'en avoir envie. Tout est question de respect de ma personne, lui avais-je répondu. Mais Luisa avait rétorqué que tous ces postes, refusés par moi, m'étaient pourtant offerts sur un plateau d'argent.
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«  Elle m’avait prévenu, la Sicile , c’est un pays magnifique , qui réserve de mauvaises surprises aux touristes imprudents ou malchanceux .

Faites attention aux routes [ …..] . J’ai posé ma main sur l’épaule de Luisa , effleuré les boucles de ses cheveux à hauteur de la nuque, et ressenti la chaleur de sa peau. Je lui ai dit que je me sentais au centre d’une aventure . La chance , nous étions deux » .
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J’ai dit, tout conducteur sensé et équilibré, conscient de ses responsabilité, aurait la même réaction que moi, je sais où j’en suis de ce point de vue. Et Luisa, certainement excédée, je lui pardonne, m’a demandé si j’effectuais une démarche aussi responsable quand je me rendais dans les bureaux de l’agence Pôle emploi, à la recherche d’un poste que, de toute façon, je refuse toujours. Eh bien, permets-moi d’en douter, Melvil.
(p. 84)
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L'officier de police était intéressé par Luisa, il aimait bien ce genre de femme, et Roberto, comme un imbécile qu'il était, a laissé échapper que cela était vrai, que Luisa est très belle. Elle est certainement très gentille a surenchéri le policier. Il avait envie de l'inviter à monter dans la voiture, et de partir avec elle pour une petite promenade.
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