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EAN : 9782707329097
125 pages
Editions de Minuit (03/09/2015)
3.36/5   81 notes
Résumé :
John Lloyd disparaît une nuit sans laisser de trace.
Stéphanie, sa petite amie, va charger Gustave Leroy de mener l'enquête.
C'est sans compter sur son dépit amoureux.
Ni sur l'arrivée de Mike Lloyd qui entend bien retrouver son frère.
(Quatrième de couverture de l'édition Les Editions de Minuit 2015)
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 81 notes
Dans la France profonde, un homme ,Gustave,le narrateur,chauffeur de poids lourd dans la vie, et une femme, Stéphanie, barmaid au Mayerling un bar de nuit, ils sont voisins et amis depuis leur enfance.A la mort de son père, Gustave est victime d'une opération immobilière,manigancée par la mère de Stéphanie.Il est amoureux d'elle depuis toujours, alors qu'elle vient de rencontrer un touriste américain,John Lloyd, "c'est du sérieux".Les choses se compliquent pour Gustave....et un soir John Lloyd disparaît....Stéphanie demande l'aide de Gustave pour le retrouver....
Dans ce faux polar littéraire,d'une construction particulière,d'une prose limpide et sobre,sans effet de style,Ravey fait monter la tension, par petites touches de détails descriptifs.On hésite sur le narrateur, il a l'air sympa,semble un brin simple d'esprit, on compatit avec lui, vu sa situation,mais....
Comme dans son livre "un notaire peu ordinaire",les apparences ne sont pas ce qu'elle sont.....une étude de mœurs brillante au cœur de la petite bourgeoisie de province.
Toujours avec ce parfum des films de Chabrol, le dernier Ravey de la rentrée littéraire 2015 est un petit bijou noir,qui se lit d'un trait.
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Un camionneur, Gustave Leroy, dit Gu. Depuis la mort de son père, il vit seul et s'occupe épisodiquement de sa mère qui perd la tête ; il sera bientôt exproprié suite à une opération immobilière douteuse pilotée par Blanche, la mère de Stéphanie, danseuse au Mayerling, un bar de nuit ; un beau brin de femme ; et le béguin de Gu. Ils se connaissent depuis leur plus tendre enfance.

Arrive un touriste américain qui disparaît sans laisser de traces.

Stéphanie lui demande, alors Gu se met à sa recherche…

Découvert dernièrement avec « Un notaire peu ordinaire » au hasard d'un vide grenier, puis avec « Enlèvement avec rançon », j'étais sûr que ces deux lectures en annonçaient d'autres…
Yves Ravey et son style qui me ravit : parfois une intrigue complexe dans un style linéaire et épuré, ici une intrigue on ne peu plus basique, avec un style « façon toile impressionniste », tout en petites touches parfois dissonantes, mais au final un ensemble solide qui tient le lecteur sur le qui vive.
J'ai déjà dit pour une de mes précédentes lectures de l'auteur, que ce ne sera pas mon dernier Ravey… J'en suis convaincu à nouveau.

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J'ai beaucoup apprécié ce roman, surtout l'écriture ciselée qui, en très peu de mots, nous tient jusqu'au terme de l'histoire. Je découvre Yves Ravey pour la première fois et je trouve qu'il a un style incroyable pour amener le lecteur à virevolter dans l'esprit des personnages, par petites touches efficaces. Plus qu'un roman policier, je dirai un roman noir. Un joli tour de force car la progression est impressionnante. Je suis partie d'une lecture froide, sèche, en me demandant où l'auteur souhaitait emmener son lecteur. Au tout début, plongée en pleine campagne entre un camionneur et une ferme à l'abandon, je me demandais ce qui pouvait bien arriver. D'autant que le personnage principal, sans charisme, sans état d'âme, narre son histoire de manière si désinvolte, que j'ai eu l'impression que rien ne pouvait l'atteindre. Puis les fils se tissent et les dernières pages sont assez incroyables.
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Puisque d'autres critiques ont tout raconté du début à la fin, je peux bien dire qu'il s'agit d'une tragédie.
Oui, on sent très vite que le narrateur, orphelin de père, soignant sa mère qui a perdu la tête, bientôt exproprié, même plus vraiment amoureux sans espoir, n'a aucune chance de s'en sortir. le destin tragique va le broyer. Et pourtant il manque quelque chose, nous ne sommes manifestement ni chez Sophocle ni chez Racine.
Yves Ravey soigne le contraste : pas de roi puissant, pas de héros noble de coeur (son narrateur est justement "Sans état d'âme", à un point qu'on n'imagine pas au début). Ca ne se passe nulle part, rien n'est beau, aucun sentiment ne semble très fort. C'est la vie ordinaire (comme semblait l'être par exemple le notaire au début d'un autre roman de Ravey), versant sombre.
Donc pas une tragédie au sens classique*. Mais pas non plus un simple roman noir en milieu rural.

Si j'ai pris grand plaisir à cette lecture, c'est donc l'art de l'auteur qui avec des phrases simples crée une atmosphère (je crois qu'on ne dit plus glauque, mettons poisseuse, pas vraiment angoissante mais malsaine), déroule son récit chronologiquement, implacablement, et nous enrobe peu à peu de malaise sans nous dégoûter.
Et ça fonctionne : lecture prenante, bien typique de Minuit, recommandée pour ceux qui aiment ça. J'ajoute que ça a des côtés construits ; j'aime bien (comme chez Irving ou dans certains polars) le détail anodin qui brille quelques chapitres plus loin.

*tout de même : unité de lieu, de temps et d'action, à peine étirée
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Au départ un trio d'amoureux : Stéphanie aime John Lloyd et Gustave Leroy aime Stéphanie.
C'est le postulat de départ.

Mais une nuit John Lloyd disparaît et Stéphanie se tourne vers Gustave pour qu'il mène l'enquête, mais le frère de John va s'en mêler.

Dit comme cela , c'est banal une petite histoire de rien du tout. C'est sans compter sur le talent de l'auteur, qui avec la concision de ses 126 pages nous embarque dans une belle aventure.

Plus qu'une intrigue policière c'est un roman d'atmosphère.

Yves Ravey explore les lieux ruraux qui ne sont plus flambant qui essaient de s'approcher de la modernité, mais qui, surtout, portent les stigmates d'une vie qui continue sans eux?
De petits lieux, de modestes gens, de petits métiers, ceux dont on a besoin mais dont on ne fait pas la une des quotidiens....L'auteur se vautre dans l'ordinaire, mais il en fait sa pelote d'or.

Gu est né là, reste là (même si son métier de routier le fait voyager), on lui a spolié sa maison familiale et il a bien l'intention de la récupérer.
Un homme ordinaire, rustre, frustre...Pas tant que cela.
Il va mener la danse jusqu'au final et il va vous étonner.

Avec une économie de mots qui évite le remplissage, comme le font trop souvent les auteurs de polars qui n'ont rien à dire, une élégance dans le style : la simplicité est ici un art maîtrisé.

Souvent comparé à Simenon, il a cela en commun avec lui que ses personnages sont bien réels, dans une vie réelle aussi, le tout enveloppé d'une belle humanité.

Cet auteur est un orfèvre, car si le roman est court il y a toute la mécanique d'une horlogerie de haute précision.

Un beau coup de coeur pour moi. Un bijou littéraire rare.

Merci à Babelio et aux Editions de Minuit.
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critiques presse (4)
Liberation
26 octobre 2015
J’ai passé un moment formidable en me demandant si l’escroc (...) ce n’est pas finalement moi, la lectrice, qui prend tant de plaisir à devenir complice d’un meurtre brut et froid.
Lire la critique sur le site : Liberation
Telerama
16 septembre 2015
Moins que de la pseudo-intrigue de ce pseudo-roman noir, c'est de sa psyché rouée que le lecteur se retrouve ici fermement captif, le temps de ce monologue vif, saisissant, retors et désespéré.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
02 septembre 2015
Du polar bien huilé sous la plume d'Yves Ravey qui instaure un climat trouble et fascinant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LePoint
27 août 2015
La force du texte est, sans doute, dans cette fausse simplicité à la Simenon, appuyée à sa propre cadence, qui ramasse des vies et les dit en un coup.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Au moment de dormir, enfant, si le vent était à l’ouest, et quand les locomotives s’engouffraient dans le tunnel, au loin, me parvenait, chaque soir, le ferraillement saccadé des wagons de marchandises qui reliaient les usines de construction automobile à la frontière.
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C’est déjà arrivé que quelqu’un disparaisse sans laisser de trace. Contrairement à ce que tu dis. Je me souviens d’une histoire comme ça. On a retrouvé le type par hasard, au fin fond d’un village de brousse, perdu au bout du monde, des années plus tard. Il n’avait rien fait de mal, il voulait simplement changer de vie, tout quitter, sa famille, son travail, ses amis. Ça arrive, tu sais.
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"Dans la maison, j'occupais le rez-de-chaussée et une pièce à l'étage. La chambre de mon père était restée en l'état depuis sa mort. De la fenêtre, on apercevait le champ de maïs qui s'étendait jusqu'aux peupliers, là où la rivière faisait un coude. Je conservais encore, dans l'armoire, quelques-uns de ses vêtements, dont son costume bleu pétrole, côté droit de la penderie. L'autre partie était occupée par ceux de ma mère, qu'elle ne portait plus, mais que je protégeais en renouvelant tous les deux mois les doses d'antimites.

À côté de l'armoire, sur la commode, les affaires de mon grand-père, conservées par mon père, un briquet, des médailles, une arme de poing dérobée sur le cadavre d'un officier allemand pendant l'Occupation, un casque de la Wehrmacht, des balles de pistolet."
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Au moment de dormir, enfant, si le vent était à l'ouest, et quand les locomotives s'engouffraient dans le tunnel, au loin, me parvenait, chaque soir, le ferraillement saccadé des wagons de marchandises, qui reliaient les usines de construction automobile à la frontière.
C'était des convois sans fin. Je me souviens qu'après l'école, descendant du car de ramassage scolaire, je m'asseyais, avec Stéphanie et Betty, sur le parapet du pont, au-dessus du ruisseau. Et tous les trois, nous assistions au passage des trains aperçus à l'horizon, derrière la ligne des peupliers.
Notre jeu préféré, c'était compter les wagons, yeux fermés, mains sur le visage, dans un temps imparti, en nous repérant au rythme des roues sur les rails.
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Je n'ai jamais rien refusé à Stéphanie. Elle le savait. Je serais allé en enfer pour elle.
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