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Citations sur Impressions soleil levant (4)

LA FIN DU CHAT D'ARGENT

C'était il y a longtemps ,à l'époque où le grand Kawabata arpentait les rues d'Askusa alors quartier mal famé d'Edo, pour écrire dans l'Asahi Shimbun ses fameuses chroniques .À l'époque, nous avons fait tous les deux la même rencontre ,qu'il a romancée avec son habituel talent,mais je me dois de rétablir ici la vérité sur ce jeune homme haut en couleur qui devint tristement célèbre dans le quartier de l'époque sous le nom d'Umé le chat d'argent.( Page 11).
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LE ROUGE À LÈVRES

Fumiko sortit de sa poche un objet brillant ,scintillant comme un bijou.Elle me le tendit ,sous le regard furibond de Yoko.C'était une petite boîte rectangulaire dorée, décorée de nervures et de feuilles stylisées. Indécise, je la tournais entre mes doigts ,cherchant vainement à l'ouvrir ,puis l'agitais à mes oreilles. J'entendis alors les autres filles pouffer de rire.L'une d'elles crut bon de préciser :《 Elle n'est pas très dégourdie,ta nouvelle copine,Yoko n'a pas à être jalouse!》.Cette dernière se saisit de la boîte et fit coulisser une partie de celle-ci ,révélant un tube qu'elle fit pivoter.Un tube d'un rouge sanguin surgit . C'etait la première fois que j'en voyais un ,ignorant tout du maquillage occidental.D ' un geste sûr, elle se l'appliqua sur les lèvres, faisant une moue qui ressemblait à un baiser.Fumiko reprit son tube et décora de même ses lèvres, lui renvoyant un baiser aussi écarlate que le sang qui envahissait mes joues.Fumiko me tendit le rouge.Le prendre ,c'était entrer dans un monde où chacune jouait avec les masques de la féminité. C'était choisir d'afficher une image voilée de celle que je n'étais pas encore.Avais-je envie de devenir? Voulais-je vraiment grandir?Pouvais-je m'y opposer ,me soustraire au flot du temps qui ne pouvait finir que par me rattraper?Je pris le tube et,surprise ,je vis Yoko me tendre un miroir de poche .Je l'appliquais maladroitement sur mes lèvres ,avec lenteur et un trouble certain.Ce tube venait de quitter les lèvres de Fumiko.En l'étalant sur les miennes ,j'avais l'impression de l'embrasser par procuration. (Page 100/101).
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À trente kilomètres de là, sur les berges sablonneuses de la Katsura,Yuko venait de faire ce que les voies de l'honneur dictent au samouraï qui a failli à son devoir.Sur la berge ensanglantée,un haïku déjà presque effacé,tracé d'une main de femme,s'affichait sous les feux d'or de la lune en guise de jisaï.

De l'eau boueuse
Le coeur attristé,j'attends
La splendeur ailée.
( Page 204).
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KATSURAGAWA

Ce n'était pas très loin de Kyoto ,à l'endroit même où la rivière Hozu ,descendant de la montagne ,change de nom pour devenir la Katsura.Tsuyuko et ses deux servantes respiraient l'air calme du matin ,foulant aux pieds les herbes odorantes qui parfumaient ,en ce printemps avancé,les berges peu profondes.Elle avait l'habitude de venir cueillir à cet endroit des fleurs sauvages,des branches odorantes et des baies qu'elle utilisait pour agrémenter la boutique de ses parents de ses compositions florales.( Page 197).
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