AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de fuji


Dès le début de cette nouvelle aventure d'Anselme Viloc, l'auteur nous plonge dans un cauchemar, celui de Monsieur François Frontjoie.

Sa fille cadette, Pauline, a disparu depuis presque une année, sans que lui, le père, aie fait ce que tout papa aurait fait : déclarer sa disparition à la police.

Puisqu'il n'est jamais trop tard pour bien faire, il va rencontrer Anselme Viloc qui a été promu au commissariat de Bordeaux sise à Castéja.

Qui pourrait d'ailleurs mieux qu'Anselme croire à l'histoire de Fançois Frontjoie?

Anselme s'est remis de sa dépression, il a retrouvé sa famille, il s'est reconstruit et reste attaché à la petite Lily l'héroïne de son enquête au Cap Ferret.
Il n'est pas un flic super héros dont nous abreuvent tous les médias, il est un homme normal avec pour métier celui de flic : flic de papier car il est plus doué avec la paperasse et que son intuition n'est pas sa qualité première. Il observe, mène ses enquêtes à son allure, doit-on être un "foudre de guerre" pour réussir dans ce métier.

Donc pas à pas, il remonte tous les indices qui pourraient le mettre sur la piste de Pauline, notamment celle de Julien, jeune homme qu'elle fréquentait.
Il fait de curieuses rencontres sans jamais se départir de son sens de l'observation, il emmagasine de nombreuses constatations avec l'humanité qui le caractérise.

Son chef décide de lui adjoindre un équipier celui-ci est affublé d'un zozotement. Ils forment un drôle de duo, aussi différents que possible; façon "Macadam Cowboy".

Tous les 5 chapitres le lecteur suit l'histoire d'un petit garçon de 6 ans violoniste, qui se trouve dans un camp dirigé par Rudolf.
Rudolf, homme ordinaire que la guerre a placé là, en Pologne en 1943. La musique est omniprésente et le destin en marche.

La famille de Pauline : le père nous l'avons rencontré, sa mère, Martina, séparée du père se consacre à l'humanitaire; sa grand-mère est marquée par les années de guerre.
Après la disparition de Pauline, elle se laisse couler et seule cette litanie sort de sa bouche "Il l'a tuée elle aussi, c'est le diable."

Pas facile cette enquête, les témoins sont morts sans que notre nouveau duo puisse en prouver l'origine criminelle, et Pauline où est-elle? Est-elle toujours en vie?

Dans ce deuxième opus Guy Rechenmann a trouvé son personne récurrent, celui qui correspond à ce qu'il aime et que nous aimons, un homme humain, qui sans bruit ni coup férir va dénouer ses intrigues.

Mais dans ce roman il y a plus, une plume qui se libère ou se trouve, toujours fluide et poétique, une voix particulière, ce petit plus qui fait que le lecteur adhère ou plutôt adopte un personnage récurrent.
Mais aussi l'histoire avec un grand H de ce petit violoniste de 6 ans qui croupit dans ce camps de concentration et y grandit comme il peut en assistant à des atrocités faites par des hommes qui ne sont pas tous des monstres, juste des hommes qui ne savent rien faire d'autre qu'obéir.
Même si j'ai découvert un indice, infime mais parlant, Guy Rechenmann maintient le suspense jusqu'au bout avec brio.
Il sait avec brio nous promener,nous intriguer, nous enlever dans cette histoire...Sans temps mort, sans pathos, juste une belle émotion.

L'émotion, celle qui nous vient du plus profond de notre être révulsé par les horreurs de certains et l'appréhension d'un monde complexe, quand les coïncidences tissent leur toile.


Narration poétique mais pas seulement, celle d'un observateur aimant la nature, la vie, les années où
les agressions d'un monde technologiquement n'a pas encore lieu.

Là l'écriture est toute en retenue et en émotion à fleur de peau, avec la musique en toile de fond. Les joies et les larmes de ce violon que sait si bien faire vibrer ce petit homme.

La partition de cette histoire est parfaitement menée, avec son leitmotiv, de mélodie en mélopée, avec le tempo bordelais, vous irez au fil de cette intrigue des trémolos chevillés au corps.

Allant crescendo jusqu'à ce que la grand messe soit dite.

Et là lecteur, vous serez orphelin de cette aventure, car vous refermerez à regret ce livre.

"Fais de tes qualités un rempart et de tes fragilités une force" (père du petit violoniste)
Commenter  J’apprécie          62



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}