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Critique de zenzibar


Un ouvrage de référence écrit lors de la prise de pouvoir d'Hitler en Allemagne.Wilhelm Reich pose la question fondamentale et dramatique à l'époque : comment les Allemands et notamment sa classe ouvrière réputée avoir atteint un haut niveau de maturité politique, ont pu se laisser abuser par l'idéologie nazie? Pourquoi les fondamentaux du marxisme qui postulent, notamment que le développement du mode de production capitaliste, comme tous ceux qui l'ont précédés, doit intensifier la lutte des classes, ne se sont pas traduits par un rejet des nazis?
Le diagnostic de Reich est que l'individu est asservi par une autorité patriarcale qui l'enferme dans une frustration sexuelle et dans la peur.
Le tour de force d'Hitler est d'avoir su, avec ses talents d'orateur et l'orchestration des grands rassemblements, capter cette frustration individuelle dans une sublimation collective. Cette sublimation a eu pour corollaire une régression de l'individu, en particulier d'un point de vue social et éthique. Une sorte de vases communicants a été mis en place entre l'appauvrissement de la psychologie individuelle rétrécie à un niveau primaire et un transfert en compensation dans une transcendance collective irrationnelle et en définitive suicidaire.
Le fascisme n'a pas créé cet asservissement individuel mais l'a aggravé et l'a porté à une sorte de paroxysme tout particulièrement dans le cas du nazisme.
Même s'il existe d'autres facteurs expliquant le succès de Hitler, à commencer par la capitulation voire une certaine bienveillance par crainte du communisme des gouvernements français et anglais l'analyse de Reich apparait pertinente surtout posée juste au moment de la prise du pouvoir sans avoir le confort du recul historique. Cette analyse rejoint sous un angle différent celle portée par Hannah Arendt dans son ouvrage de référence "les origines du totalitarisme"
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