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Citations sur La Psychologie de masse du fascisme (29)

"Eloignons-nous de l'animal, éloignons-nous de la sexualité !" Voilà la devise de toutes les formations d'idéologies humaines. Peu importe le travesti choisi par telle ou telle idéologie : ainsi le fasciste parlera du "surhomme authentique", le communiste de l'"honneur de la classe prolétarienne", le chrétien de la "nature spirituelle et morale de l'homme", le libéral des "valeurs humaines supérieures". Au fond de tout cela, on entend toujours la même chanson monotone : "Je ne suis pas un animal".
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La 'démocratie sociale' de Lénine devait substituer à la dictature étatique du prolétariat l'autogouvernement effectif et pratique des masses laborieuses. (...) En réalité, nous avons affaire à la dictature de la bureaucratie du Parti sur les masses sous les apparences d'une démocratie parlementaire.
Il ne faut jamais perdre de vue qu'Hitler a toujours fait appel - et avec succès - au ressentiment des masses contre la pseudo-démocratie et le système parlementaire. L'"alliance entre le marxisme et le libéralisme bourgeois-parlementaire" utilisée comme slogan efficace par le fascisme n'a certainement pas manqué d'impressionner les foules après les manoeuvres des communistes russes !
Vers 1935, les espoirs que les foules mondiales avaient mis dans l'Union Soviétique s'évanouissaient peu à peu.
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La psychanalyse d'individus de tous les âges, de tous les pays et de toutes les couches sociales montre que la conjoncture des structures socio-économiques et sexuelle de la société ainsi que sa reproduction structurelle s'opèrent au cours des quatre ou cinq premières années de la vie par les soins de la famille autoritaire. L'Eglise ne fait ensuite que perpétuer cette fonction. Ainsi l'Etat autoritaire trouve un intérêt majeur dans la famille autoritaire : elle est la fabrique où s'élaborent sa structure et son idéologie.

La structuration autoritaire de l'homme se produit - ce qu'il s'agit de ne jamais perdre de vue - en premier lieu par l'ancrage d'inhibitions et d'angoisses sexuelles dans la matière vivante des pulsions sexuelles.
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Le travail révolutionnaire de masse en Allemagne s'est limité presque exclusivement à la propagande "contre la faim". Argument sans doute important, qui ne fournissait pourtant pas une base suffisante, comme la suite des évènements allait le montrer. La vie des individus nivelés dans la foule se déroule sous la surface visible des choses, dans mille petit riens. Ainsi le jeune travailleur est harassé, dès qu'il a calmé tant soit peu sa faim, par mille soucis d'ordre sexuel et culturel. La lutte contre la faim est certainement une lutte primordiale, mais il faut aussi placer brutalement et totalement dans les feux de la rampe les petits évènements de la comédie humaine, dans laquelle nous sommes tous à la fois spectateurs et acteurs.
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C'est la structure autoritaire, anti-libérale et anxieuse des hommes qui a permis à sa propagande d'accrocher les masses. C'est la raison pour laquelle l'importance sociologique d'Hitler ne réside pas dans sa personnalité mais dans ce que les masses ont fait de lui. Cet aspect du problème est d'autant plus piquant qu'Hitler méprisait du fond de l'âme les masses à l'aide desquelles il comptait imposer son impérialisme. Un seul aveu particulièrement franc en vaut d'autres : "la mentalité du peuple n'a jamais été que l'expression de ce qu'on fait avaler à l'opinion publique..." (op. cit..p140).
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(au sujet de la jeunesse, cible de la propagande fasciste)
Le fascisme allemand a essayé par tous les moyens de s'enraciner dans les structures psychiques et s'est attaqué pour cette raison de préférence aux enfants et aux jeunes. Le seul moyen dont il disposait était d'éveiller et d'entretenir la soumission à l'autorité, grâce à une éducation ascétique et anti-sexuelle. Les aspirations sexuelles naturelles qui portent dès l'enfance un sexe vers l'autre et qui demandent à être satisfaites, étaient remplacés par des sentiments sadiques détournés, en partie aussi par l'ascèse. Cette remarque s'applique au prétendu "esprit de camaraderie" dans les camps de travail et à l'éducation des jeunes au trop fameux "esprit de discipline et d'obéissance". Cette éducation avait pour fonction de déchaîner la brutalité et de la mettre au service de la guerre impérialiste.

(exemple d'action proposée par W. Reich)
Une politique d'économie sexuelle conséquente devra faire la lumière sur les privations sexuelles : elle trouvera chez les jeunes un echo enthousiaste. Face à une telle activité, le premier mouvement du dirigeant fasciste ne peut être que l'étonnement et l'embarras. Contrairement aux affirmations de certaines responsable de jeunes, qui ne connaissent pratiquement rien, les jeunes gens et surtout les jeunes filles sont plus rapides, parce que plus émotifs et disponibles à comprendre leur responsabilité sociale si on leur fait prendre conscience de l'état de répression sexuelle dont ils sont les victimes. Le problème consiste simplement à aborder la question sexuelle intelligemment et à mettre en évidence ses rapports avec la situation sociale en général.
(...)
Le groupe d'études d'économie sexuelle de Berlin avait fait une première tentative de travailler sur l'enfance en mettant au point un conte collectif intitulé "Le triangle de craie, association pour l'exploration des secrets des adultes". (...) A la fin (de la lecture) on invita les enfants à faire part de leurs désirs et de leurs critiques. Beaucoup demandèrent la parole. Devant ces enfants, notre pudibonderie et notre gêne nous firent honte. Les adaptateurs pédagogiques du conte avaient décidé de ne pas aborder la contraception ni la masturbation. Mais aussitôt les questions jaillirent.
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...faire des recherches sur la manière dont l'homme d'une certaine époque est, pense, agit en fonction de sa structure caractérielle, sur la manière dont les contradictions de son existence se répercutent en lui, sur la manière dont in tente de maîtriser sa vie.
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C'est dans la mesure même où le führer incarne la nation en accord avec le sentiment national des masses que se forme un lien personnel avec lui. S'il sait réveiller dans les individus nivelés par la masse les liens affectifs familiaux, il représentera en même temps le père autoritaire. Il attire sur sa personnalité l'ensemble des attitudes affectives qui s'adressaient naguère au père protecteur et représentatif (représentatif dans l'imagination de l'enfant). En faisant remarquer à des partisans nationaux-socialistes que le programme du parti était intenable à force d'être contradictoire, on obtenait souvent la réponse suivante : Hitler s'y connait bien mieux, "il trouvera solution à tout !".
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Au printemps de 1933 la propagande du mouvement nazi insistait sur son caractère révolutionnaire, parce qu'elle voulait gagner à sa cause les travailleurs de l'industrie, et on "fêta" le 1er mai après avoir jeté un os à la noblesse, à Postdam.
La question essentielle est donc la suivante : Pouquoi les masses succombent-elles à la mystification politique ?
Il leur était loisible de porter un jugement sur la propagande des différents partis. Pourquoi n'ont-elles pas remarquer qu'Hitler promettait aux travailleurs l'expropriation des moyens de production et aux capitalistes des garanties contre l'expropriation ?
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p. 202 : "Le travail est et demeure la base de l'existence , mais dans la société libre, l'homme y consacre moins de temps pour le confier, de plus en plus à la machine. C'est la quintescence de la rationnalisation du travail."
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