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Critique de jostein


J'ai eu l'occasion de lire plusieurs enquêtes de l'inspecteur Wexford, toujours appréciées pour le flegme britannique de ce retraité féru de littérature, incapable de résister à une nouvelle investigation et surtout pour l'analyse sociale de l'auteur.
Ruth Rendell ne manque jamais une occasion de mettre en situation les injustices sociales mais toujours avec beaucoup de tact et de finesse.
Dans ce roman, Ruth Rendell est au centre de ses préoccupations et nous livre un récit dans la lignée des grands romans victoriens de Wilkie Collins ou Elisabeth Gaskell.
Grace, enseignante, prépare une thèse sur les parents isolés dans la littérature anglaise (et nous profitons de rappels de romans de George Eliot, Elisabeth Gaskell, Thomas Hardy, Wilkie Collins). Suite à un héritage, elle vit avec son frère gay dans la maison de sa grand-mère. Sa vie se retrouve quelque peu perturbée lorsque James, l'amant de son frère, s'installe lui aussi. Sa vie mais aussi sa réflexion sur sa thèse puisque James lui assène souvent que les homosexuels ont connu (et connaissent encore) bien plus de rejets et de violences que les mères célibataires.
L'enfant née d'une enfant, manuscrit jugé subversif , écrit par le grand oncle de James devient le coeur du roman de Ruth Rendell, manière de mettre en image les thèmes des mères célibataires et des homosexuels pendant la première moitié du XXe siècle.
Maud, jeune fille de quinze ans se retrouve enceinte. Ses parents indignés souhaitent la placer dans une institution méthodiste pour mères célibataires afin de donner son enfant à l'adoption. Son frère, homosexuel, lui propose alors de jouer le rôle de sa femme dans cette petite ville où il vient de prendre un poste d'enseignant. Maud évitera ainsi l'opprobre de la société et John pourra continuer à vivre secrètement sa passion avec Bertie.
De cette situation de départ, arrangeante pour les différentes parties, Ruth Rendell fait évoluer ses personnages vers leur nature profonde, soumis aux pressions des comportements des voisins ou de la famille. le récit prend alors une dimension psychologique, un suspense et une densité des grands romans sociaux de l'époque.
Les personnages, et notamment Maud (« je n'oublie jamais et je ne pardonne jamais ») sont d'une densité et d'une profondeur parfaitement analysées par l'auteur.
Même si le sort de Grace m'intéressait, j'ai presque regretté de quitter un peu rapidement le récit « historique » pour retomber dans la réalité contemporaine d'une violence identique mais nettement moins romanesque.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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