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Citations sur On n'efface pas les souvenirs (51)

Alors, depuis que ses parents se disputaient, depuis que son père avait annoncé son départ imminent, elle jouait à la perfection la comédie des sentiments. Elle était devenue une petite fille irréprochable. Cette attitude calculée, ces sourires de circonstance, ces excellentes notes à l’école, ces petits gestes tendres en passant, mine de rien, et ces attentions quotidiennes n’avaient pas été mis en place pour donner à son père l’envie de rester avec elles, ce qu’elle ne voulait pas. Non, si elle était sage, si sage, c’était juste pour endormir ses soupçons.
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Ce soir, inutile de se mettre en pyjama et de faire semblant de dormir. Cathy patientait sagement dans sa chambre plongée dans l’obscurité, qu’il soit temps, enfin. Elle savait qu’elle devrait sortir dans le couloir sans faire le moindre bruit. Puis partir rapidement de la maison dans la nuit.
– Tu vas être fatiguée demain à l’école, lui souffla la voix.
Allongée sur le parquet, l’oreille collée au bas de la porte, elle écoutait sa mère supplier son père de ne pas les quitter. Elle se mordit la lèvre, partagée entre colère et tristesse. Cela ne servait à rien de faiblir. Cathy entendait les pleurs et les gémissements et juste après viendraient les gifles, les cris étouffés, les meubles bousculés, puis les sifflements menaçants. Personne n’avait entendu ses hurlements à elle qui se perdaient dans les larmes et l’épaisseur de son oreiller. Il n’y avait plus d’espoir et rien ne pourrait changer la situation car son père avait pris sa décision.
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La fin du jour était presque là. Assise sur le rebord de la fenêtre, Cathy apercevait la grille du parc. D’une minute à l’autre, elle verrait apparaître la voiture de son père, revenu de ses errances tardives. Elle le regarderait s’extraire de sa vieille Peugeot 309, vêtu de son pardessus en poil de chameau beige informe qui le suivait, hiver après hiver, et qu’il exhumait du placard sombre de l’entrée dès les premiers froids. Il monterait les marches rapidement, ne manquerait pas d’essuyer ses chaussures sur le paillasson élimé, et entrerait dans la cuisine où l’attendait un rituel sordide et pourtant quotidien : sa femme, assise, guettant son retour en se broyant les mains. Puis les scènes commenceraient.
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Ils ne parlaient toujours pas. Les mots ne sont que des béquilles. Lorsque les émotions sont trop vives, ce sont les gestes qui expriment d’abord le fracas des cœurs.
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- Ça va, petite ?
Qui est-ce ?
- Tu m’entends ?
Qui est ce vieil homme ?
- Ça fait trois jours que tu dors. Je suis drôlement content que tu ouvres enfin les yeux. Je commençais presque à me faire du souci. J’allais donner l’alerte au village. Tu m’entends ?
- Hummm.
- Qu’est-ce que tu as dit ?
- Hummmmoui.
Son visage était paisible, bienveillant, et son beau sourire d’une grande douceur. Sa peau, comme transparente, était creusé par des rides aussi profondes que des cicatrices. Il avait aussi une moustache épaisse de vieux Gaulois, complètement blanche, mais dont l’un des côtés était étrangement roux, des yeux bleu glacier au regard vif, un visage anguleux de caractère et un peu déformé car il se trouvait juste à quelques centimètres du sien.
- Je m’appelle Émile. Je t’ai trouvé dans la forêt dimanche matin. On t’a tiré une balle dans la tête et je t’ai soigné comme j’ai pu.
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Gaspard entrouvrit donc la fenêtre et la bloqua, puis se pencha sur le visage de sa fille pour l'embrasser. Il ne savait pas quoi lui dire. Zélie le fixait avec attention et Gaspard se sentit vaciller. Comment avoir l'air courageux quand les larmes et les sanglots menaçaient de déborder de sa gorge…...Mais Zélie captait parfaitement sa détresse et comprenait qu'il lui était difficile de rester brave. Elle le regardait, ne se souciant pas du silence, ses yeux bleus de porcelaine posés gravement sur lui.
Elle retira sa main de sous sa couette et se mit à caresser tendrement l'avant-bras de son père dans un geste si délicat, si parfait, si tendre, si pur, que cet effleurement libéra les larmes lourdes de Gaspard
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Il avait passé presque toute sa vie dans cette bergerie à observer les mouvements du vent,à écouter les craquements des troncs,à admirer les couleurs des feuillages,à respecter le comportement des animaux;volontairement à l'écart du monde.
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À présent, il était temps d’agir. Cela faisait bien longtemps qu’elle avait compris ce qu’il adviendrait de sa mère et d’elle s’il les quittait pour vivre avec la nouvelle femme qu’il aimait. Sa mère ne pourrait jamais travailler, elle en était incapable. Elle ne recevrait que le minimum de pension alimentaire pour survivre, et son père finirait tôt ou tard par mettre Cathy en pension. Non qu’il ait des ambitions éducatives, mais pour l’éloigner de sa mère qu’il jugeait toxique.
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Dans les trop grandes douleurs, chacun est seul.
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Pour le reste,un trou noir,une page blanche,une immensité de questions qui lui broyaient l'estomac et lui donnaient des haut-le-cœur.
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