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Critique de Patsales


Alors, normalement, je devrais faire la fine bouche devant ce roman. Parce qu'on n'y apprend rien qu'on ne sache déjà: la banlieue, les violences policières, le manque de moyens dans les lycées, les trafics, les émeutes... Entre la photocopieuse qui tombe en panne, le café au goût d'endive et les deux histoires d'amour naissantes, il y aurait de quoi être découragé: passages obligés d'un côté, façon chronique au plus près du réel écrite par la plume talentueuse d'un quotidien du soir, bluettes assez niaises de l'autre, où chacun ne pense bien entendu qu'à la courbe d'une nuque et où le mot "cul" n'apparaît que pour affirmer qu'on se le pèle grave assis sur un banc...
Et pourtant! Il y a là un regard étonnamment juste et sans esbroufe , une plume qui ne cherche pas à dire plus ou mieux mais qui saisit une réalité à peine idéalisée en ce sens où la catastrophe qui survient ne vire pas à la tragédie, où la plupart des personnages font juste ce qu'ils peuvent et qu'il ne s'en faudrait pas de beaucoup pour que cette humanité suffise à tenir les murs. La réussite du roman tient sans doute à cette modestie commune aux personnages et à l'auteur qui ne se prennent ni pour des héros ni pour un révolutionnaire des lettres mais qui font drôlement bien leur job.
Et puis j'ai adoré la métaphore du titre et sa morale plurielle: il faut ouvrir les vannes! Plus d'eau, plus d'air, plus de liberté, et plus de fric aussi, parce que, qu'on se le dise, tout n'est pas perdu!
(Et j'espère que M. Reverdy a envoyé un exemplaire de son livre à M. Sarkozy pour l'explication de texte gonflée qui analyse impeccablement un extrait de "La Princesse de Clèves...)
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