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Critique de Galirad


Le 11 août 2008, un couple apprend au réveil que leurs deux petites filles, Pénélope et Paloma, ont péri au cours de la nuit dans l'incendie de la maison de leurs parents où elles étaient en vacances. Cette information passe en boucle sur toutes les radios de l'hexagone et toutes renchérissent sur l'atrocité de ce fait divers.
Les parents sont tous deux journalistes. La maman est Anne-Marie Révol, chroniqueuse sur France 2 dans l'émission de Sophie Davant. Face à l'innommable, elle prend la décision immédiate de consigner, sous forme de lettres adressées à ces fillettes mortes, qui n'avaient pas quatre ans à elles deux, le journal des suites de cette tragédie. Ces lettres quasi quotidiennes vont lui permettre à la fois de garder vivantes ses fillettes au fond d'elle et surtout lui donner le courage de continuer à se projeter dans l'avenir.
A chaque nouvelle missive, l'auteur les apostrophe avec des sobriquets toujours différents : mes feux follets, mes larmes de crocodiles ,mes midinettes… C'est dans l'invention et l'originalité de ces surnoms que, pour moi, se concentre toute la tendresse et l'essence profonde de cette mère ébranlée et meurtrie dans sa chaire. Tout est révélé simplement, comme si, effectivement, cette mère écrivait pour elle, pour sauver son couple du naufrage et avoir la force de se projeter dans le futur. le style est limpide, les idées sont claires et le quotidien est décrit avec beaucoup de réalisme. le contexte pourrait être celui de n'importe quelle famille parisienne, aisée et cultivée. Cette correspondance, sans aucune réponse possible, s'étend sur un peu plus d'une année et cesse quasiment à la naissance du troisième enfant, un garçon répondant au prénom de Lancelot.
Ces pages sont le témoignage incontestable d'un grand amour pour ces enfants, pour leur père et ses pauvres parents dans la maison desquels s'est déroulé le drame.
Mais pourquoi alors les livrer à tous c'est à dire à n'importe qui ? Jamais, à mon sens, ces pages n'auraient du franchir la limite du cercle des proches. L'intimité n'a pas à être dévoilée, ainsi, sur la place publique. Je suis persuadée que rendre officielle cette correspondance n'apporte rien de plus au soulagement de la douleur de cette famille. C'est un peu décevant et ternit quelque peu la mémoire de ces petits anges. Et même si j'ai découvert ce livre avec curiosité, je pense que jamais je n'aurais du en connaître la teneur. C'est trop personnel ! Après ma lecture, je n'étais pas très à l'aise comme si j'avais forcé le passage des cordons de sécurité, ce fameux matin du 11 août 2008, quand les cendres étaient encore chaudes, comme si je m'étais repue de la vision de ces deux petits corps inertes et peut-être carbonisés sous la lumière éblouissante d'un matin d'été.
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