Citations sur Mazarine (10)
Les femmes faciles ne sont pas des allumeuses. Elles n'ont pas besoin de se raconter des tas d'histoires, qu'elles sont séduisantes, qu'elles font rêver, qu'il leur suffirait de claquer des doigts... Pas besoin de mettre en scène leur scénario, pas besoin de se donner la vedette. Les femmes faciles n'ont qu'à attendre, sans s'offusquer de rien. Ni de ce qui n'arrive pas, qu'elles n'ont pas sollicité, ni de ce qui arrive, cadeau fortuit de qui les a désirées sans s'y sentir expressément encouragées...
« Mon époux, écrivaitelle, est l'homme le plus civil du monde, mais c'est au lit que son extrême courtoisie me séduit le plus. Il a coutume de me prier en des termes, dont la galanterie ôte l'inconvenance et que je te reproduis pour que tu t'en fasses une idée. « Ma chère, me demande-t-il par exemple, auriez-vous la gentillesse de m'ouvrir votre cressonnière, que je vous la bine un peu ?
Les filles sont étranges, dit Rocco. On nous rabâche qu'elles sont sentimentales, mais dès que je leur montre John, elles oublient la tendresse. Hein ? Petite salope ? Tu penses qu'à ça, toi aussi, comme les autres, et la tendresse, alors ?
On m'envoie me documenter sur les mœurs intimes, amoureuses, de personnalités... C'est... très instructif et le public adore ça.
Comme sa mère, au début de son obsession, avait cru de son devoir de multiplier les mises en garde, et ne manquait pas une occasion de lui faire remarquer que l'on ne commande pas son destin, qu'il est dangereux de jouer avec des notions aussi graves que celles de l'amour ou de la maternité, et que, à supposer que le plan de la chère obstinée pût se réaliser point par point, il n'était pas sûr du tout que le fruit de ses amours clandestines fût une fille, Mazarine avait fini par feindre l'assagissement et le retour à la raison, et par garder secrètes ses intentions inchangées.
J'adorerais avoir une enfant porte-bonheur, une petite fille qui m'assurerait la joie, la santé, l'argent, que sais-je, la paix, le bonheur enfin, pour toujours et quoi qu'il advienne ! la petite fille secrète d'un illustre papa
- On dit que ça porte malheur de passer sous une échelle ! - Ça a plutôt été le contraire pour nous deux ! Depuis ce jour, je n'ai cessé d'être heureuse, très heureuse ! Lui aussi, à ce qu'il m'affirme.
Anne d'Autriche, commença-t-elle, a aimé d'un amour fervent, et tout à fait réciproque, le cardinal Mazarin, et a eu de lui une enfant secrète qu'elle a nommée, pour rendre hommage à celui qu'elle adorait, Mazarine. Et par testament, elle a légué de somptueux bijoux qui, presque tous, se sont perdus, et une grande partie de sa fortune, qui s'est promptement dilapidée, à sa fille à la condition expresse que ce qu'il resterait du trésor à la mort de cette fille soit conservé sous scellés chez des hommes de loi jusqu'à ce qu'une nouvelle Mazarine voie le jour. Or ne devaient s'appeler Mazarine que les filles issues de la lignée d'Anne d'Autriche, et enfants naturelles d'un homme célèbre...
Elle était la muse de l'ombre, la consolatrice, la source d'un ailleurs où il venait souvent boire, altéré d'un incognito paisible, facilement leurré par le semblant d'une vie de couple qui durait quelques heures à la fois. Il avait une famille officielle, une épouse attitrée, connues à présent du public, et pas mal de maîtresses passagères, qu'on lui pardonnait car il était bel homme et très charmeur.
Il caressa de doigts patients la culotte de coton blanc et la petite motte renflée qu'elle contenait, jusqu'à ce qu'imperceptiblement les genoux de Linotte s'entrouvrent, puis il élargit le cercle de ses arabesques, descendit loin entre les cuisses moites repéra le liseré humide de l'étoffe fleurie çà et là de quelque menue végétation, rampa de l'index, s'insinua du majeur, finit par pénétrer sous le tissu, entre poil et chair, en un berceau moussu tout palpitant d'attente...