Citations sur Les Chroniques du don du loup, tome 1 : Le don du loup (8)
« Sa mère subodorait quelque chose, comme un tournant décisif chez son fils. Et dans son univers lumineux et rayonnant, avait maintenant germé une terreur sans nom dont elle ne pouvait s’ouvrir à personne. »
Parler, c'est suspect. Quand on parle de sa vie, longue ou courte, brève et tragique ou d'une durée défiant l'entendement, on impose à son public une continuité, et cette continuité est un mensonge.
Mais il y a une chose que je sais, que tout le monde sait à présent, c'est que toute particule de vie provient d'une mutation, d'une combinaison accidentelle d'éléments, quel que soit le milieu ; que l'accident est l'indispensable propulseur nucléaire de l'univers, que rien n'avance sans lui, sans l'erreur, l'aléa, l'imprudence, que ce soient les graines arrachées par le vent à une fleur mourante, le pollen emporté par les minuscules pattes d'un insecte ailé ou les poissons aveugles qui se fraient un chemin dans les cavernes des grands fonds pour se nourrir de formes de vie insoupçonnées par ceux qui vivent en surface. L'accident, toujours l'accident.
Quand seras-tu derrière moi, ma tragédie ?
Il fallait vire sur cette côte austère et froide pour mesurer le véritable prodige qu'était une belle journée, lorsque les brumes marines avaient déguerpi comme si leur règne glacial avait pris fin.
J'ai fait ce qu'il m'a semblé naturel de faire... J'ai entendu les voix ; les voix m'appelaient ; j'ai flairé l'odeur du mal et je l'ai suivie. Ce que j'ai fait, je l'ai fait aussi naturellement que je respire.
Mordant profondément dans l'épaule de l'homme, il arracha d'un même élan le vêtement et la chair ; celle-ci avait un goût généreux, irrésistible, auquel se mêlait la pestilence du mal, du vice, de l'avilissement extrême.
" Un jour, j’écrirai quelque chose de fort et de beau (…) Je décrirai vos beaux yeux couleur de brume et vos doux cheveux blond. Je décrirai votre long cou gracieux et vos mains qui me font penser à des oiseaux quand vous les agitez. Et je décrirai votre voix, cette façon nette, précise que vous avez d’articuler, qui fait de vos paroles une cascade d’argent. "