Citations sur Les chroniques des vampires, tome 2 : Lestat le vampire (84)
[...] Il faillit se boucher les oreilles, en un geste étrangement humain. On eu dit un petit garçon, un enfant perdu. Que nos corps immortels nous fournissent donc des prisons variées, que nos visages immortels masquent bien la réalité de nos âmes !
Mais comment peut-on continuer à vivre, quand on sait qu'il n'y a pas d'explication ?
Le dieu chrétien était aussi mort qu'il avait pu l'être au XVIIIe siècle, mais nulle mythologie religieuse nouvelle n'était venue remplacer l'ancienne.
Au contraire même, les gens les plus simples des temps modernes étaient animés par une vigoureuse moralité profane, aussi puissante que toutes les convictions religieuses. C'étaient les intellectuels qui brandissaient les étendards, mais des individus parfaitement ordinaires à travers tout le pays se préoccupaient avec passion de « la paix », des « pauvres » et de « la planète », comme habités par un zèle mystique.
J'ai vécu toute la vie avec des gens qui ne savaient rien créer, rien changer. Pour moi, les acteurs et les musiciens sont des saints.
Je peux vivre sans Dieu. Je peux même vivre avec l'idée qu'il n'y a rien après la vie. Mais je ne crois pas que je pourrais continuer, sans être soutenu par l'idée du bien.
Extérieurement, j'avais l'air normal, mais j'étais écorché vif. Je frissonnais. Je claquais des dents. L'obscurité me terrifiait. Je regardais tous les objets, tous les gens qui m'entouraient comme si je ne voyais derrière chacun qu'une seule chose : ma mort. Seulement, ce n'était plus la mort telle que je l'avais imaginée auparavant, mais telle que je l'imaginais maintenant. La véritable mort, la mort totales, inévitable, irréversible, qui ne résolvait rien !
Par innocence, tu entends non pas absence d'expérience mais absence [...] du besoin d'illusions
Paradoxalement, c'est la foi en la valeur de la vie humaine qui a donné naissance aux chambres de torture, à la question et à tous les atroces modes d'exécution auxquels on commence actuellement à renoncer à travers l'Europe.
La mélodie devenait plus aiguë, plus stridente, plus rapide, pourtant chaque note était une perfection. Pas le moindre effort dans cette exécution dont la virtuosité excédait de très loin tous les rêves des mortels. Le violon parlait, il ne se contentait pas de chanter, il insistait. Il contait une histoire.
une chanteuse peut briser un verre avec une note suraiguë, dit-il, mais il est beaucoup plus simple de le jeter par terre