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Citations sur Désintégration (30)

" J'étais hantée par la question professionnelle depuis mes neuf ans.
Elle m'était une angoisse sans nom.....
J'étais obsédée par les rapports de force.
Je ne voulais pas exercer d'autorité ni en subir et je ne voulais pas de pouvoir, j'étais obnubilée par l'idée de trouver une profession qui me positionnerait à la fois ni au - dessus ni au- dessous .
Je croyais que la question de la reconnaissance ne m'était rien, mais quand j'ai vendu le journal dans la rue, les gens s'étaient adressés à moi comme si je faisais la manche et je n'avais pas aimé ça ....."
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Je vivais avec les moyens du bord. Je ne baissais pas les bras (...) Je courais toujours après une vocation professionnelle ou quelque chose à moi et je multipliais les expériences, j'étais chez moi partout sans jamais être à ma vraie place et j'avais l'air instable. En réalité, je continuais de chercher cette chose qui serait rien qu'à moi et me rendrait le monde habitable, cabane portative. (p. 152)
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Je rêvais à un avenir où je trouverais enfin une place à laquelle je me sentirais bien, autorisée à être, plus séparée des autres ou moins. Je ne sais pas ce que je veux mais je veux pas les mêmes choses qu'eux. (p. 32)
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Des gens passaient à l'appartement. Leur langage m'était autant étranger qu'abscons. (...) Ils disaient des phrases dans lesquelles ils conjuguaient " je ne pourrais" à tous les temps et à tous les modes, affirmaient que l'on a toujours le choix; tout ce qui n'était pas la grande ville leur était la province profonde ; à propos de n'importe quel sujet ils avaient les mots pour le dire ; le RER était pour les gens moches. Ils riaient fort, s'accompagnaient de gestes amples. Ils semblaient n'avoir jamais peur d'occuper l'espace ou le temps. Ils ne paraissaient pas non plus connaître la honte, l'indignité, l'inquiétude ou pour le moins le doute. (p. 72)
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La colère, sœur de la haine, pulsa en moi et m’offrit son cœur noir.
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(....) j'ai toujours eu l'aversion la plus profonde pour la soumission et la mendicité dans mon système qui est peut-être inapte ou inefficace et contre-productif mais demeure néanmoins le mien, car c'est ainsi que je me suis construite, ai appris à me protéger des injures et des coups et du reste et de tout, en général, avec l'idée qu'il y a toujours les seigneurs et les maîtres, les dominants et les dominés, quel que soit le champ des possibles ou d'études qui nous préoccupe, et que parmi les réflexes de survie les plus élémentaires il y a celui de ne jamais être en demande, de ne jamais rien laisser poindre de ses besoins et manques et inassouvissements les plus intimes, les plus à vif, sauf lorsqu'il s'agit de déclarer sa flamme avec superbe et courage, de se battre pour l'être aimé. L'amour est le seul lieu où les questions de dignité ne devraient plus avoir cours (...) (p. 12)
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Le sexe incarnait à mes yeux un territoire pur et simple, évident et intact, le lieu entre tous d'une possibilité d'abandon sans calcul. C'était le lieu où les participants offrent la vulnérabilité de leur nudité à un autre, inconnu, potentiellement dangereux, l'endroit à la fois de la confiance et de la merci. Mais j'avais beau y percevoir les rapports de domination qui pouvaient s'y jouer, j'étais quand même persuadée qu'il fallait être idiot ou tellement premier degré, ou bien totalement dépourvu d'humour, pour les prendre au sérieux et se laisser enfermer par la norme, les codes, les schémas et la partition de ce qui peut et ne peut pas se faire et au bout de combien de temps, selon que l'on se situe dans la case « fille » ou la case « garçon ». Le sexe était pour moi cette chose naturelle et banale, même si elle était encore rarement satisfaisante lors de sa réalisation, une terre nouvelle et incroyable à arpenter, et le désir, ce fixatif que j'avais toujours recherché, un état panique, une sensation extraordinaire qui consumait, brûlait, rendait intensément vivant, joyeux en même temps que présent au monde, même si le désir était souvent plus grand que le plaisir. Il s'agissait, avec les livres, du dernier endroit à l'intérieur duquel je me sentais entièrement bonne et non entravée. Le seul fait d'être désirée par un autre me comblait. J'étais reconnaissante d'être regardée de cette façon.

[…] Je ne faisais donc pas galérer six mois les garçons avec qui je couchais, je n'en voyais pas l'intérêt (s'ils me trouvaient facile, c'était leur problème, pas le mien). Quand il s'agissait de conclure, quand ce qui m'apparaissait comme un miracle, à savoir que cette envie et cette chose circulait de manière réciproque entre deux personnes, je ne me considérais pas comme un trophée et je ne voyais pas non plus le fait de partager cela avec quelqu'un comme un enjeu grave ni ultime, mais au contraire comme un imprévu très heureux (pp. 98-99, 100).
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La médaille avait son revers : rien n'était jamais totalement gratuit. Autrement dit, il n'est rien de plus cher que la gratuité.
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Au Japon, le kintsugi est un art qui consiste à enduire d'or les cicatrices des objets blessés après en avoir recollé les morceaux. Les recouvrir de cette dorure, rendre visibles leurs cicatrices, les augmente de l'histoire qu'ils portent en eux, celle-là même qui les a menés à intégrer ces coutures. Les objets diminués sont ainsi récupérés. Ils deviennent plus riches, plus profonds. Embellis par leurs stigmates érigés en emblèmes poétiques, leur beauté nouvelle les réévalue
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Faire l'amour de mille façons différentes avec une seule personne plutôt que l'inverse.
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