"J'ai décidé de ne plus décider, de finir ma vie déguisé en rivière, en tourbillon, de me fondre dans le doux courant de la vie, d'absorber le ciel, d'avaler la chaleur et le froid, la lune et les étoiles."
Jim Harrison
Elle passe ses journées enfermée dans la cellule de son corps. Un matin, cette sœur les a regardées et leur a dit, à bout de souffle : "La vie est belle." Sœur Dorothée en est encore bouleversée. Comment peut-elle prononcer ces mots-là dans son état ? Quel miracle l'anime encore ? Son amour pour la vie ne dépend plus de ce qu'elle lui apporte, mais de la vie elle-même.
" Si j'avais à écrire un livre de morale, il aurait cent pages et quatre-vingt-dix-neuf seraient blanches. Sur la dernière, j'écrirais : "Je ne connais qu'un seul devoir et c'est celui d'aimer." "
Albert Camus
Il y a toujours une petite mort dans un silence. Il brise tous nos repères afin qu'une vérité plus originelle puisse surgir.
Consciente que l'amour inconditionnel est trop absolu dans un sens car on met rarement l'ego de côté ; elle conseille de suivre le dalaï-lama, selon lequel si nous n'arrivons pas à aimer l'autre, nous pouvons au moins éviter de lui nuire.
Un enfant demande à un vieil homme d'où vient la vie. Le vieil homme prend une graine de banyan, il coupe la graine en deux et demande au petit garçon : "Qu'est-ce que tu vois ?" L'enfant répond : "Rien." Alors le vieillard murmure : "La vie vient de ce rien."
Vijayananda, l'ascète que je suis allée voir régulièrement en Inde pendant trois ans, m'a livré la première clé. Il soutenait qu'"aimer, c'est penser chaque jour je te veux du bien". Je ne cherche donc pas mon bien à travers l'autre, mais son bien, et tant pis s'il n'est pas toujours compatible avec mes désirs. Sa révélation, son déploiement sont plus essentiels que mes besoins. Cette façon d'agir déconcerte, car nous sommes peu habitués à donner sans recevoir, ni à recevoir sans donner. Nous ne sommes enfin plus dans un marchandage du cœur.
"Maman", le mot de l'enfance éternelle, du cocon, du refuge, du foyer où l'on couve le feu. Un mot rond qui caresse. Le mot du courage. Toutes les mères sont des mères courage, la grossesse étant la première mise à l'épreuve du cœur.
Il aspirait à guérir pour mourir en paix :
"Ne pas confondre rétablissement (la maladie disparaît) et guérison (l'esprit croît, s'harmonise, l'être va mieux)."
La qualité de notre amour s'éprouve surtout dans les détails. Le grand amour est toujours simple, mais il est très compliqué d'être simple...
A quoi bon chercher à déplacer des montagnes pour un être aimé si l'on est incapable de l'aider à faire vaisselle ? Il est parfois plus facile de mourir pour la personne qu'on aime que de vivre avec elle.