Je n’ai plus rien à ajouter. Tout ce que je peux faire, c’est être ici avec elle, la caresser tout doucement. Si quelqu’un regardait dans mon crâne, il n’y verrait que du ciel bleu, des nuages et du courage.
Je ne l’aurais jamais cru possible. Pour la première fois depuis un an, non seulement je ne le regrette pas, mais je me suis même retrouvé dans un univers rempli de licornes et de papillons. Ce qui vient de se passer était bon, plus que bon, une révélation. Et j’en veux encore. Avec elle. Avec elle seulement.
Je l'ai dévoré ! Malgré certains passages sexuels (qui font partis du charme du livre). Les personnages sont attachants mais en le lisant, ce livre m'a plus que rappelé JEUX DANGEREUX [LE DEFI]. Mais cela reste néanmoins un bon livre qui nous fais passer un bon moment.
Je rêve d'une histoire comme celle-ci !
Je prend conscience que je m'apprête à plonger dans des rouleaux bien trop hauts pour moi.
- Besoin d'un coup de main? Demande Bran derrière moi.
Il monte la fermeture de ma tenue. Tout mon corps s'allume quand il frôle de ses doigts le petit espace de peau entre mes omoplates.
Et tout ça pour impressionner le gars le moins impressionable de l'hémisphère Sud. Complètement idiot!
Je fait volte-face, regrettant que le néoprène soit tellement moulant. Chacune de mes courbes est comme grossie à l'infini.
- Tu es sûre que tu veux relever le défi, Capitaine? Le rock a des vagues super rapides.
- oui, bien sûr.
C'est la troisième fois qu'il me le demande. Les deux premières fois, c'était dans l'allée de Jazza avant qu'on ne parte. Qu'est-ce que ça peut lui faire? Je ne comprends pas. Hier, il m'a envoyée balader en beauté, et maintenant il me transperce du regard comme s'il voulait m'entraîner droit dans son lit. Je recule d'un pas, lapin apeuré devant une panthère curieuse.
Finalement, j'arrive à lever les yeux vers lui. Grossière erreur, vu que sa combinaison ne le recouvre qu'à moitié. Le haut pend sur sa taille parfaitement ciselée, sous ses abdos en béton. Il n'a pas une musculature agressive etostentatoire, mais un corps élancé et athlétique de vrai sportif.
- On est bons?
Je m'empare de la vieille planche que Jazza m'a prêtée.
- Je te suis. Pas envie que tu me mates les fesses, plaisante-t-il. Se retenant de rire.
La planche sous le bras, je dscends les marches vers l'eau.
- Je sais, les mecs détestent qu'on les regarde.
- c'est ce que tu faisais?
Son côté taquin m"enivre.
- Tu veux la vérité?
- Toujours, répond-il, une flamme dans les yeux.
- J'essaye de me rappeler pourqoi j'ai accepté d'entrer dans une eau glacée juste avant le lever du soleil.
- Menteuse.
Il effleure l'arrière de mon genou avec son orteil. Son sourire est tellement... ravageur.
- Hmmm.
La première fois. Après, ce n'est plus jamais aussi bon. C'est l'instant que j'ai repoussé toute cette année. Le point culminant, quand le spectre des possibilités semble encore ouvert et dégagé. Certains croient que les coeurs brisés se ressoudent comme des Lego. J'aime toutes les filles dans ce court laps de temps, quand la chaleur monte jusqu'à ce que la réalité revienne et que je comprenne que j'ai encore confondu la luxure et l'amour.
Et il ne reste plus que la culpabilité. Et la tristesse. Mais je commence encore et encore parce que je suis accro à ces quelques secondes, ces instants de possibilités.
Apparemment, je vais devoir supporter deux heures de voyages coincée dans une voiture avec l'équivalent humain d'une écharde... Bon, une écharde sexy.
J’essaye d’avaler la boule qui grandit au fond de ma gorge. Et si je ne valais pas mieux que maman ? Moi aussi, je suis partie. Mon cœur s’emballe, la panique monte.
Non. Le mot explose dans ma tête et me fait sursauter. Je rentrerai à la maison, moi.
Je ne suis pas comme maman.
J’ouvre son mail pour le prouver.
À : Natalia Stolfi natalia.stolfi@ucsc.com
De : L’abeille sur l’île beelight@gmail.com
Objet : Amour et lumière
Aloha, Natalia !
Je rentre à peine de mon premier cours de Yoga Bikram, où j’ai franchi une nouvelle étape vers l’équilibre divin. J’en suis aussi au cinquième jour de la grande purification que teste Logan. Aujourd’hui, son élixir est le jus tahitien de noni : citrons fraîchement pressés, agave et poivre de Cayenne. Dis-moi si tu veux qu’il t’envoie le menu.
Rappelle-toi bien, ma chérie : se sentir légère pour vivre légère !
Bénédiction,
Maman
Je ne m’en approche même pas. Et ce message a été écrit par une femme qui, auparavant, ouvrait une brique de soupe et appelait ça un dîner.
Tu entends ça, mon cher cerveau ? Ne t'attache pas.
Mon coeur court en rond et hurle : Nanananana, j'entends rien, j'entends rien !
Je sais qu'il s'applique, mais supporter sa conversation, c'est commen se faire griffer la cornée par une feuille de papier.