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Une minute quarante neuf secondes c'est le temps qu'a duré l'attaque terroriste du 7 janvier 2015 ... Riss a survécu et raconte à la fois l'attaque mais aussi son passé ... pour savoir où on va, il faut savoir d'où on vient ...
Il y a beaucoup de force dans ce témoignage mais aussi beaucoup de résignation quant au fait d'avoir survécu, contrairement à ses collègues, quant à la méchanceté qui ne disparait pas, quant à la mémoire à court terme des gens.
Des coups de gueule aussi contre les vautours voulant profiter de l'argent des dons.
De la mélancolie enfin, quant Riss doit se résoudre à continuer à vivre, à dessiner et à travailler pour Charlie sans ses acolytes.
Mais Riss (même si tu ne liras jamais ces mots), nous non plus on n'oublie pas !
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Suite aux attentats de janvier 2015, de nombreux récits ont été publiés car « il y a autant de 7 janvier qu'il y a de victimes ». le récit de Riss, une minute quarante- neuf secondes débute par un prologue poignant dans lequel il explique qu'il est impossible de « partager cette expérience ». « On ne transmet pas une dégradation ».
Pourtant, il va avec ses mots transcrire les maux des attentats, sans pathos, sans voyeurisme avec une écriture mélangée de froideur et de chagrin. On sent dans l'écriture un homme qui cherche à passer à autre chose, tout en maintenant dans son for intérieur, dans ses rêves, ses collègues de travail, morts ce jour du 7 janvier 2015.
La mort, il la côtoie très tôt. A 11 ans, son grand-père meurt et Riss fait ce jour -là « connaissance avec la mort ». Ensuite, il raconte son expérience au sein d'une entreprise funéraire. Il apprend les codes et les attitudes à avoir auprès des personnes endeuillées.
Et ce jour du 7 janvier 2015 où l'effroyable va le maintenir à terre, il raconte lucidement ce jour. Comme Proust, il comprend que le souvenir pour chacun est différent. L'affect, l'émotion, nous amènent à conserver des réminiscences, opposées quelquefois. Les pages qui égrènent les secondes sont d'une intensité terrible. Chaque seconde qui passe est comme un étau qui resserre sa vie.
L'après arrive et les questions qui en découlent abondent, les causes, les conséquences.
Et puis, le récit du retour au journal où à nouveau les questions abondent. Quelquefois, les questions restent sans réponses, d'autres fois, Riss tentent d'apporter une explication, une justification.
Dans son livre, Riss aborde de nombreux thèmes : la mort bien-sûr, Dieu, l'hôpital et la place du patient, de la famille, des collègues, le statut du malade, le retour à la normal après avoir subi un choc émotionnel, la difficulté de mettre des mots sur l'indicible, sur les faits, le deuil, le retour au journal Charlie Hebdo.
Le retour au journal est pour Riss une nouvelle difficulté à surmonter et « l'insupportable impression d'être devenu de trop ». Riss retrace la naissance de Charlie hebdo, redonne à chacun son identité et sa particularité au sein du journal comme un hommage aux disparus. « Un jour, c'est sûr, on se retrouvera tous ».
Un témoignage lucide et poignant.
A lire !
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C'est le témoignage d'un homme écrit à hauteur d'homme. le caricaturiste Riss choisit l'écriture pour nous raconter 1mn 49 de sa vie qui l'a changé.

Mais à y regarder de plus prés c'est bien d'une palette de peintre dont il se sert, comme celle de Gericault dont l'oeil en gros plan du cheval cabré d'une de ses toiles illustre la couverture et évoque la stupeur face au massacre du 7 janvier 2015.

La palette est pleine de chapitres qui sont autant de touches de vie qui compose un homme qui a vécu et survécu. Un assemblage de sentiments et d'émotions qui affrontent la réalité remplissent ses pages : la peine, l'angoisse, la honte, la colère, les convictions, la sidération, la nostalgie.

Leur somme construit un tout qui tient debout et avance en essayant humblement de répondre à LA question : qu'est ce que je fous là ?
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Une minute quarante neuf secondes.
RISS

Mercredi 7 janvier 2015 rue Nicolas Appert.
Réunion hebdomadaire pour l'équipe de Charlie hebdo.
Puis l'inhumanité fait son apparition et tue sans hésitation.
Une minute quarante neuf secondes c'est la durée de la tuerie.
Elle fera 12 morts et 11 blessés.
Riss fera partie de ces derniers et ce témoignage raconte l'horreur de l'irruption de ces hommes, la prise en charge par les secours puis l'hospitalisation (il a eu l'épaule pulvérisée), les opérations et la rééducation.
Mais plus encore : comment appréhender cet attentat ?
Comment accepter de ne plus voir ses copains aux réunions d'équipe ni déjeuner avec eux ?
Par quels moyens permettre au journal satirique de rester debout ? Et que faire des nombreux et généreux dons qui ont afflué ?
Riss est un homme franc, sensible et loyal.
Il nous ouvre ici les portes de son corps, de son coeur et des coulisses d'un journal.

Encore un témoignage d'une lucidité et d'une intensité majeure.
Riss n'omet rien, ni les coups bas de certains (qui ont tenté de s'enrichir avec les cadeaux et les milliers d'euros offerts), ni les machinations pour évincer certains.
L'absence d'empathie, la douleur, la culpabilité du survivant, le besoin de ne pas museler la si précieuse liberté d'expression.
Un livre très touchant, très douloureux aussi.
Et que vive Charlie Hebdo !
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Pitch : c'est le récit de l'attaque du 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo raconté par un survivant : le dessinateur et reporter de presse RISS. Il nous décrit cette minute qui a fait basculer sa vie du côté sombre, Il nous parle des conséquences de cet instant tragique, de sa paranoïa ensuite, de ses angoisses, de sa vision du monde et de son rapport à la vie qui ne sera plus jamais comme avant. Avant cette minute quarante-neuf...
Suite de la chronique sur mon blog




Lien : https://www.veroniquedanthon..
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C'est un livre émouvant sur l'attentat du 7 janvier 2015 au journal de Charlie Hebdo, vécu par Riss qui était sur les lieux, mais pas seulement.
Dans son livre, Riss revient sur les origines des menaces sur le journal et nous montre aussi la reconstruction du journal après les attentats, les conflits au sein même du journal etc...
Bien sûr il a écrit un mot sur tous ses amis décédés ce même jour et on retrouve aussi ses amis blessés qu'il a pu rencontrer à l'hôpital.
Il est intéressant de revenir 5 ans après sur cet événement et tout ce qui a suivi pour essayer de se rappeler tout le déroulement.
Riss nous livre ses sentiments par rapport à tout cela et c'est tout simplement poignant.
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Le directeur de Charlie Hebdo raconte à son tour ce 7 janvier 2015 qui a fait basculer sa vie, avec une sincérité et une absence totale d'afféterie réellement touchantes ; il y a dans ce livre, parfois, un côté « règlement de comptes à OK corral » un peu pénible, largement compensé par de très belles pages sur l'enfance de l'auteur, sa foi dans l'indispensable vertu subversive du dessin de presse, la difficulté de sa reconstruction après l'attentat, et une réflexion pertinente et profonde sur la mort, jamais dénuée, que le lecteur se rassure, de cette politesse du désespoir qu'est l'humour.
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"Une minute quarante-neuf secondes", Riss, RL2019, Acte Sud

Riss, un des fondateurs de Charlie Hebdo a "vu" ses amis de 25 ans mourir. Enfin vu non, car ce mercredi-là, quand on le sortira vivant de la salle de rédaction, il ne tournera pas la tête vers eux, il a cet instinct de survie: ne pas les voir morts, garder une image d'eux vivants.
Il aura raison, car c'est vivants qu'ils viendront lui rendre visite en rêve. C'est un hommage vivant, poétique qu'il leur fait dans cet ouvrage, dressant des portraits tendres de chacun de ses amis disparus: on les voit, on les rencontre et on les aime avec lui.

C'est avec beaucoup moins de bienveillance qu'il écorche, voire insulte, les chacals qui ont voulu faire la peau à SON journal, véritable personnage dans ce récit d'une vie.
Après 20 jours d'hospitalisation et de retour au journal abrité dans les locaux de Libération, il tombe dans un "traquenard": devant la masse d'argent qui arrive de toute part, les rapaces revendiquent le droit à être actionnaires du journal, alors qu'ils n'ont pas la moindre intelligence satirique digne d'être publiée sous l'enseigne Charlie Hebdo.
"Quelques semaines auparavant, quand ils avaient en face d'eux bien vivants Charb, Cabus ou Bernard Maris, aucun n'avait jamais osé demander qu'on leur confie des responsabilités. Et encore moins des actions. C'est par des éclats de rire que de tels requêtes auraient été accueillies."

Ces chacals, il va les regarder se manger entre eux, rongeant son frein devant leur mépris et leurs phrases assassines. Mais le temps de l'horreur et du silence est fini, c'est une parole libérée, réfléchie et intelligente qui se dévoile, une parole digne d'un journaliste de ce journal.
Quand on survit à un attentat, on est violemment transformé. Mais la dure réalité montre que le monde autour de soi n'a pas évolué, et que la médiocrité occupe toujours une place prépondérante.
Pour Riss, Charlie Hebdo continuerait, "même imprimé sur une feuille de PQ".

Certains passages sont passionnants, notamment sur ce qu'est la satire et la caricature de presse: "Rire de tout est à la portée de tout le monde. Rire de tout avec créativité, beaucoup moins. … La créativité fait disparaitre la vulgarité."
Le dessin caricatural de Charlie Hebdo n'a pas une visée humoristique, c'est un acte politique; il n'a donc pas comme objectif premier de faire éclater de rire le lecteur, mais de l'interpeler en l'amusant.

J'ai été particulièrement touchée par le brillant hommage qu'il rend à Charb dont j'ai partagé les BD de "Mon quotidien" avec mes enfants, et le touchant hommage à Cabus que je regardais religieusement, enfant, tous les mercredis devant "RécréeA2".

J'ai adoré ce récit, que j'ai, pour une fois, pris le temps de lire doucement, d'en peser l'intelligence des propos. Je ne suis peut-être pas très objective puisque Charlie Hebdo est un journal que j'aime lire, mais vraiment, ne passez pas à côté de cette plume, de ces coups de gueule et de cette part de notre histoire.
Lien : https://carpentersracontent...
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ll s'agit du temps de survie entre l'entrée et la sortie de deux hommes en noirs armés dans les locaux de Charlie Hebdo. le temps qui sépare le monde d'avant et le monde d'après. Riss explique comment il est mort déjà d'une certaine manière ce 7 janvier 2015, comment est morte sa vie d'avant. “L'écriture permet d'aborder les choses de manière moins difficile que de dessiner.”
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Être à Charlie Hebdo le 07 janvier 2015 et survivre à 1 minute 49 d'horreur, de crime, d'assassinat. Raconter 109 secondes qui changent la vie des survivants et mettent fin à celle des amis des copains des collègues. ....Exercice difficile le récit de l'attaque est glaçant et pudique, l'hommage aux disparus est empreint de mélancolie et d'amour. Ce livre est une réussite. Là difficulté de la vie d'après, les idées noires, Riss décrit la difficulté de la reconstruction, son mal être. On termine ce livre avec une impression de grande tristesse car derrière les mots on sent un homme détruit qui peine à se recontruire, et qui cherche sa place dans une societe dans laquelle il ne se sent plus en phase. Terrible et émouvant Un très bon livre.
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