Lieutenant Eve Dallas, tome 50 : Crime en lettres d'or

N’est-ce pas une simple histoire de sang, d’ADN, qui sépare les bons amis, les vrais amis, de la famille ?

On ne parlait pas de compétences rudimentaires ni même ordinaires. Il avait fallu un vrai talent, en plus de beaucoup de patience et de précision. Chaque étape avait été soigneusement pensée. Rien d’impulsif ni d’improvisé.

Ce meurtre avait quelque chose de très froid. Rien à voir avec une exécution faite sous le coup de la colère, c’était un assassinat mené à distance. Pas d’altercation directe, pas de plaisir à porter les coups. Impossible de planter son regard dans celui de sa victime pendant son agonie.

Je veux que vous compreniez que Kent et moi menions une vie honnête. On tentait de faire du bon travail, d’être des gens bien. Nous avons élevé nos enfants en essayant de les pousser à être des gens bien à leur tour, à œuvrer pour l’intérêt général. À se soucier des autres.

On peut analyser son attitude de deux manières différentes. Pourquoi se mettre les flics à dos et attirer l’attention sur soi si l’on est coupable ? Ou, au contraire, vous pouvez chercher à passer pour stupide pour qu’on n’envisage pas sérieusement que vous puissiez être le coupable. Vérifiez les noms et le lieu indiqués à l’heure du dépôt du colis.

Eve soupçonnait qu’une bonne partie des gens présents avaient attendu que leur problème devienne désespéré avant de se résoudre à venir voir un médecin.

Comme je vous le disais, même sans être super forte en chimie, j’en sais assez pour piger que quelqu’un a passé beaucoup de temps et pris beaucoup de risques afin de créer de quoi tuer un homme bon. L’effort déployé paraît même excessif.

Il faudra quelqu’un qui comprenne la science. La personne que vous recherchez est très calée en la matière, ou bien elle peut payer quelqu’un qui l’est.

— La meilleure conclusion à laquelle j’arrive est celle d’une combinaison d’agents et de poisons, diffusés sous forme gazeuse pour causer la mort en quelques minutes puis se dissiper en quelques heures… ou moins.— Cela nécessite quelqu’un qui sait ce qu’il fait, qui sait manipuler des toxines mortelles, dit Eve en faisant le tour du corps. Qui sait comment contenir le produit puis le libérer au moment voulu et de la manière voulue. Quelqu’un qui travaille avec des matériaux dangereux.

Il devait connaître ses habitudes, estima-t-elle en tournant le coin de la rue. Être certain ou presque qu’Abner serait chez lui pour recevoir le colis, sans qu’il y ait personne d’autre à la maison. Sinon, pourquoi avoir payé pour une livraison express dans la matinée ?