– Vous vous souvenez qu’il y avait une seconde raison pour laquelle je suis allé vous voir dans les coulisses ? Eh bien ! je voulais vous demander de pouvoir examiner vos yeux.
– Mes yeux ?
– Je pense qu’un artiste de votre qualité a besoin plus qu’un autre de ses yeux. Je veux savoir si l’on pourrait vous rendre la vue.
– Mais c’est impossible ! J’ai consulté les plus grands spécialistes du monde ! Ils m’ont affirmé que seul un magicien...
– Alors essayons un peu de magie, proposa Doc en souriant.
– Je vous en prie, ne plaisantez pas sur ce sujet.
– Je suis très sérieux. Si les conditions sont celles que je crois, je pourrai vous rendre la vue. C’est pourquoi je veux vous examiner.
C’en était trop pour Victor Vail. Il se laissa tomber sur une chaise sans mot dire.
Un léger sourire étira les lèvres de l’homme de bronze.
– C’est possible. Peut-être aurais-je dû vous dire que je m’appelle en réalité Clark Savage Junior.
Victor Vail poussa un cri de surprise.
– Clark Savage Junior ! Mais j’ai joué un morceau de lui, ce soir, un morceau superbe ! Ce n’est pas possible, vous n’êtes pas l’auteur de cette musique ?
– Eh oui, admit Doc. Et je n’ai jamais entendu une interprétation aussi parfaite de mon oeuvre. C’est une des deux raisons pour lesquelles je me suis rendu dans les coulisses. Je voulais vous féliciter. C’est alors que j’ai aperçu le comportement bizarre de cet individu qui vous a attiré au-dehors. Je vous ai suivi, et voilà.