Citations sur Le jour où je n'ai pas pu aller au collège. Phobie scol.. (10)
S’il existe, ici ou là, des solutions adaptées, permettant à ces enfants ou adolescents désorientés d’avancer un peu malgré leurs difficultés, il faut aller les débusquer. Non seulement ces solutions ne sont pas nombreuses, mais l’information est difficile à obtenir. Il revient donc à chacun de trouver sa propre voie, un peu comme à l’escalade, sur une paroi abrupte. Dénicher les prises, s’y accrocher, souffler un peu. Puis reprendre l’ascension lentement, sans faire de mouvement trop brusque pour ne pas décrocher au moment où l’on croyait arriver tout en haut.
Les cours, dans mon école idéale, seraient beaucoup moins chargés, tant j’ai parfois eu l’impression d’ingurgiter des quantités de dates, de personnages ou de règles de grammaire qui n’avaient pas vraiment de sens pour moi. Après, les professeurs se plaignent que nous n’apprenons pas suffisamment !
Il y a beaucoup de façons différentes d’apprendre, et il n’y a pas que l’école.
L’école de mes rêves ne serait donc pas comme celles que j’ai connues, et notamment sur la notation. Les contrôles ne se verraient pas tous notés, mais feraient l’objet de simples appréciations aidant à valoriser l’évolution. Car, la plupart du temps, la note et l’appréciation ne coïncident pas. Par exemple, on peut très bien obtenir un 8/20 et avoir une appréciation encourageante, tout dépend de la façon dont note le professeur.
Personnellement, j’apprends mieux en allant chercher le savoir que l’inverse. Et puis le soir, au moment d’apprendre son cours, il est motivant d’avoir en face des yeux un chapitre suffisamment court puisqu’il donne l’impression de pouvoir être maîtrisé. Ce serait aussi plus pratique pour finir le programme de l’année dans les délais, donner plus de temps pour appliquer au maximum les cours et vérifier que les connaissances sont bien assimilées.
Parler en public me crée des angoisses monstrueuses, j’appréhende longtemps à l’avance quand je dois présenter quelque chose à l’oral et même, parfois, cela me rend malade. Quand vient le moment où je dois venir devant mon auditoire, je suis incapable de maîtriser les tremblements qui prennent possession de mes bras et, souvent, j’ai l’impression de n’avoir aucun contrôle sur ma voix ni sur son volume. Et puis, lorsque l’angoisse est à son comble, soit je deviens rouge tomate et mes joues chauffent de plus en plus, soit je suis livide et sur le point de tomber dans les pommes.
Un parent d’élève en difficulté ne peut strictement rien attendre de ces organismes, qu’ils soient de droite ou de gauche, laïcs ou confessionnels. J’ai bien essayé : dialogue de sourds.
Quel soulagement ! L’action va enfin remplacer l’attente et le sentiment d’impuissance. Du moins le croyons-nous.
Pourtant, je n’ai pas un caractère particulièrement solitaire. Au contraire, j’aime vivre avec les autres – mais pas à l’école – et apprendre, mais loin des autres.
Évidemment, le monde a changé et la relation d’un élève avec son professeur n’est plus à l’image de ce que j’ai pu connaître – et que le recul du temps me pousse à idéaliser, je le sais bien. Mais je ne peux m’empêcher de m’interroger : est-il vraiment possible qu’un sentiment de contrainte et de pénibilité ait remplacé la joie d’apprendre que je ne crois pas avoir été la seule à ressentir en classe ? Est-ce la faute de l’enseignement lui-même ? Je me le suis parfois demandé en découvrant, par exemple, combien la belle logique de la grammaire française a été défigurée, transformant en absurdité des règles jusqu’alors parfaitement compréhensibles et mémorisables par des jeunes enfants.