Mon 1er roman d'
Elsa Roch pour une fine descente dans le mal qui ronge les autochtones berrichons.
Dés les premiers chapitres, le prologue nous projette dans un camp de concentration. Une fille de cinq ans. L'immonde, l'infect. Puis le chapitre 1, la découverte du commissaire Amaury Marsac, du 36. Il est à bout. Trop de cadavres sont passés sous ses yeux. Un besoin le pousse à revenir parmi les bocages du Berry lieu de son enfance. Une enfance particulière marquée par la disparition de sa soeur Solène. Il arrive alors qu'un crime barbare vient d'être perpétré sur la personne de Marianne Touret. Cette herboriste était proche quand Amaury a perdu Solène.
Dans la brume berrichonne, la noirceur prend alors ses aises autour d'une kyrielle de personnages. Chacun est porteur d'une lourde charge. le passé. Leur passé.
Le coeur de
Ce Qui se Dit la Nuit, d'
Elsa Roch tourne autour de ses personnages. Tous sont sincères. Ils ont leurs failles. Ils sont pétris de doutes. le thriller se drape d'un air de roman psychologique et parfois même philosophique où les non-dits et les mensonges confèrent une ambiance particulière.
Dans une écriture soignée, Elsa (Roch), dessine leurs secrets. Elle les esquisse avec finesse Marianne, Manon la soeur d'Elsa, dont le cerveau a subi un manque d'oxygène à la naissance. Manon est une belle jeune femme. C'est la lumière de ce roman, elle est faite d'innocence, elle voit le monde à travers ses yeux d'enfant. Et il y a Elsa. L'amour inavoué d'Amaury, qui se dévoue à sa soeur. Côté hommes, ils sont plus triviaux. Les deux fils de Marianne, violents et alcooliques. Les Vieux, Ferdinand et Henri sentent le local, le terroir. Des hommes du cru, encore sensibles aux superstitions, à la sorcellerie. Et au milieu, des flics perdus entre conjectures et hésitations. Quand ils s'ouvrent, c'est pour constater leurs errements sur leurs métiers et leurs relations aux femmes.
Nous sommes loin des thrillers violents. Tout est plus subtil.
Ce Qui se Dit la Nuit, est un polar. A côté de Marsac, il y a Marianne, sa mort. Avec Marsac, on cherche, on doute. Et c'est plaisant. Tout comme, les citations de
Philippe Léotard, ce blessé de la vie, qui précèdent chaque chapitre. Ils sont délicieux de nostalgie.
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