Si on pouvait rééquilibrer un peu le monde, au lieu d’être obligés d’établir enfer sur enfer pour faire expier aux gens leur méchanceté!
(Alire, p.180)
Ne possédant pas les réflexes ancestraux d’avarice et de couardise qui transforment à la longue les gens en larves, il était démuni quand il s’agissait de leur trouver des antidotes. Il n’avait pas connu la crainte et la lâcheté qui se perpétuent d’une époque à la suivante, allant jusqu’à constituer les principaux liens de solidarité entre générations. La loyauté biaisée, la vendetta au nom de l’honneur, l’injustice excusée par le désir de sécurité pour soi-même ou pour les siens, la partisanerie ignoble envers une famille, un pays, une langue ou une religion, il n’avait aucune idée de leurs mécanismes.
(Alire, p.24)
— Vous pensiez échapper à l’enfer en troquant l’énergie du sexe contre celle du ventre! Elle vit toute une société — celle d’où elle était issue — traînée dans le malheur par ce genre de troc, les orphelins « fruits du péché » promis à une vie infâme, les populations entraînées à avoir honte, l’éloge de l’ignorance et du refoulement, tandis que règnent ceux qui ont érigé en système le déni de leur sexualité.
(Alire, p.120)