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Critique de vincentf


Le cri dans le désert de Romain Rolland, il y a cent ans, nous paraît aujourd'hui assez banal. Il y prône l'humanisation de la guerre, le respect de l'ennemi, la réconciliation, la préparation à une paix viable, bref tout ce que notre époque pacifiste essaie de défendre. En 1914 pourtant, cette distance prise avec le fanatisme guerrier surprend. Elle choque même. On accuse Romain Rolland, qui refuse de rompre avec ses amis allemand sous prétexte de guerre, de traitrise. On lui crache à la figure. Mais il se défend et il accuse, se concentrant surtout sur ces homologues, les intellectuels, les penseurs, les philosophes, qui se sont jetés sans réfléchir dans le combat national, reniant ainsi l'humanisme qu'ils avaient toujours professé. Romain Rolland s'affirme, au temps où cela était devenu impossible, européen. Il souffre de voir son continent (faut-il dire sa patrie?) se suicider. Il cherche à éviter l'effondrement total, sans succès, du moins pour les trente ans qui vont suivre. Il n'est pourtant pas seul. Il cite, pour s'en convaincre, d'autres insoumis, d'autres résistants. Il n'en demeure pas moins qu'on va continuer - et c'est là le mystère le plus terrible de la Première Guerre mondiale - de s'entretuer pour rien pendant quatre ans.
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