D’emblée, ça m’a ouvert un autre monde riche de désirs accessibles, possibles, un monde où j’ai enfin pu vivre sans me sentir perpétuellement oppressé par le sentiment de ne pas être à la hauteur. Persuadé que la beauté naturelle de mon environnement se refléterait nécessairement dans mon travail, je me suis senti renaître.
Le café est brûlant, mais ça fait du bien, c’est un stimulant dont on a tous besoin par moments, un de ces coups de fouet qui nous rappellent qu’on est vivants.
Nos lèvres se trouvent – avec plus de passion cette fois –, nos langues aussi, sa main court sur mon dos. À ce moment-là, j’envisagerais presque de tout oublier, de tout plaquer, de quitter le cabinet. On va vendre cette maison, et on ira s’installer au bord du lac, en Virginie, seuls tous les deux, pour vivre notre conte de fées.
Que j’aimerais me blottir contre lui ! Il n’y a rien que je désire davantage, alors qu’il faut que je peaufine les derniers éléments du procès difficile qui me mobilise. Il est des moments où je n’ai aucun contrôle sur certaines situations.
Il mord à l’hameçon, s’avance vers moi, me dominant de sa haute taille. Il pose la main sur ma joue, relève mon menton et embrasse mes lèvres. Un long frisson me parcourt des pieds à la tête. Après dix ans de mariage, il me fait toujours autant d’effet. Après dix ans de mariage, je le déçois toujours autant.