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Critique de Ellane92


Victor a 18 ans quand il arrive en Russie, une lettre à la main et rien dans les poches. La lettre est celle de Vassili, le monsieur qui s'est occupé de lui quand ses parents ne le pouvaient plus, et elle est destinée au fils du vieillard Russe. Oui mais voilà, arrivé à Moscou, Victor découvre que le destinataire du courrier est décédé et se fait agresser sur la voie publique. C'est une vieille Tzigane, Olga, qui l'empêchera de finir écraser sous les roues d'une voiture.
Victor devient bien vite l'invité et le salarié d'Olga. En échange du gite, du couvert, et d'argent, il doit numériser sur une clé USB tout un tas d'archives poussiéreuses emplies d'abréviations sans queue ni tête. Enfin, il ne doit pas poser de question ni sur sa tâche, ni sur ce qui se trouve dans les autres pièces de la maison.
Oui mais voilà, peu de temps après l'arrivée de Victor, Olga meurt, assassinée probablement par le moine borgne avec un chat sur l'épaule qui trainait du côté de la maison. La morte avait tout prévu, même son décès, et laisse un courrier énigmatique à Victor, dans lequel elle lui explique que sa vie est menacée, et que seules les Tziganes des Carpates sauront lui assurer une protection efficace. Enfin, avant de partir, il doit lier avec le fil de Viviane les mystérieux Spiridons qui, privés du sens de l'orientation, seraient incapables par leurs propres moyens d'effectuer ce voyage.

Dans Spiridons, Camille von Rosenschild dépoussière le mythe du fantôme. Plutôt qu'une forme éthérée ou recouverte d'un drap, les Spiridons ont un corps bien humain mais qui a perdu la capacité de ressentir, de se déplacer, d'éprouver de la douleur ou du plaisir. En revanche, ils n'ont rien perdu de leur personnalité, et la galerie de personnages que nous offre l'auteur est souvent savoureuse ! L'épopée de Victor et ses Spiridons à travers la Russie est amusante, pleine d'imprévus. Les descriptions de l'administration russe est plus vraie que nature. Enfin, l'auteure entretient le mystère sur les Spiridons, ce qu'ils sont, d'où ils viennent, quel est leur but ou leur fonction, etc… en distillant au compte-gouttes et au moment les plus (in)opportuns les informations le concernant, pour la plus grande surprise de Victor et la nôtre !
Le quatrième de couverture indique que l'auteure a été nourrie à l'oeuvre de Tim Burton. C'est vrai qu'il y a un petit côté de Noces Funèbres dans ce titre, avec son personnage balloté par les évènements dans le monde de la mort, monde étrange et surnaturel mais pas si effrayant que ça. J'ai trouvé qu'il y avait également un petit peu de Tristan Thorn (personnage de Stardust, de Neil Gaiman), dans cette façon d'accepter l'étrangeté et la remise en cause du monde tel que le héros, Victor, l'a toujours connu. Mais Camille von Rosenschild a un style bien particulier, fluide et plaisant, qui nous mène dans son univers bien à elle, plein de mystères et de fantastique.
Si j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre, je regrette toutefois un manque de tension sur une grande partie du récit. Les incursions dans le monde des moines ou des Tziganes ne sont pas, à mon avis, suffisantes pour créer cette "pression" sur le lecteur, pour maintenir haut son intérêt, pour faire battre son coeur un tout petit peu plus vite que la normale. Je regrette également d'avoir découvert en fin d'ouvrage que "Spiridons n'était que le premier tome d'une série. En même temps, si je l'avais su, je ne l'aurais sans doute jamais lu et aurais donc raté cette belle lecture.
C'est donc une belle découverte, pour laquelle je remercie Babelio et les éditions Don Quichotte, en particulier Inès et son sympathique mot d'accompagnement !
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