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EAN : 9782359491005
384 pages
Don Quichotte éditions (03/10/2013)
3.57/5   21 notes
Résumé :
À dix-huit ans, sans famille, ni diplôme, ni argent, Victor part à Moscou sur un coup de tête. Le jeune homme s’y voit déjà mener une vie de bohème. Hélas, à peine arrivé dans une ville où la violence du climat est l’égale de celle des hommes, il échappe de justesse aux mains meurtrières d’une petite brute mafieuse.
Son salut lui vient d’Olga, vieille Tzigane qui l’arrache à la misère en lui proposant de l’héberger. Mais rien n’est gratuit : tandis qu’une va... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Victor a 18 ans quand il arrive en Russie, une lettre à la main et rien dans les poches. La lettre est celle de Vassili, le monsieur qui s'est occupé de lui quand ses parents ne le pouvaient plus, et elle est destinée au fils du vieillard Russe. Oui mais voilà, arrivé à Moscou, Victor découvre que le destinataire du courrier est décédé et se fait agresser sur la voie publique. C'est une vieille Tzigane, Olga, qui l'empêchera de finir écraser sous les roues d'une voiture.
Victor devient bien vite l'invité et le salarié d'Olga. En échange du gite, du couvert, et d'argent, il doit numériser sur une clé USB tout un tas d'archives poussiéreuses emplies d'abréviations sans queue ni tête. Enfin, il ne doit pas poser de question ni sur sa tâche, ni sur ce qui se trouve dans les autres pièces de la maison.
Oui mais voilà, peu de temps après l'arrivée de Victor, Olga meurt, assassinée probablement par le moine borgne avec un chat sur l'épaule qui trainait du côté de la maison. La morte avait tout prévu, même son décès, et laisse un courrier énigmatique à Victor, dans lequel elle lui explique que sa vie est menacée, et que seules les Tziganes des Carpates sauront lui assurer une protection efficace. Enfin, avant de partir, il doit lier avec le fil de Viviane les mystérieux Spiridons qui, privés du sens de l'orientation, seraient incapables par leurs propres moyens d'effectuer ce voyage.

Dans Spiridons, Camille von Rosenschild dépoussière le mythe du fantôme. Plutôt qu'une forme éthérée ou recouverte d'un drap, les Spiridons ont un corps bien humain mais qui a perdu la capacité de ressentir, de se déplacer, d'éprouver de la douleur ou du plaisir. En revanche, ils n'ont rien perdu de leur personnalité, et la galerie de personnages que nous offre l'auteur est souvent savoureuse ! L'épopée de Victor et ses Spiridons à travers la Russie est amusante, pleine d'imprévus. Les descriptions de l'administration russe est plus vraie que nature. Enfin, l'auteure entretient le mystère sur les Spiridons, ce qu'ils sont, d'où ils viennent, quel est leur but ou leur fonction, etc… en distillant au compte-gouttes et au moment les plus (in)opportuns les informations le concernant, pour la plus grande surprise de Victor et la nôtre !
Le quatrième de couverture indique que l'auteure a été nourrie à l'oeuvre de Tim Burton. C'est vrai qu'il y a un petit côté de Noces Funèbres dans ce titre, avec son personnage balloté par les évènements dans le monde de la mort, monde étrange et surnaturel mais pas si effrayant que ça. J'ai trouvé qu'il y avait également un petit peu de Tristan Thorn (personnage de Stardust, de Neil Gaiman), dans cette façon d'accepter l'étrangeté et la remise en cause du monde tel que le héros, Victor, l'a toujours connu. Mais Camille von Rosenschild a un style bien particulier, fluide et plaisant, qui nous mène dans son univers bien à elle, plein de mystères et de fantastique.
Si j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre, je regrette toutefois un manque de tension sur une grande partie du récit. Les incursions dans le monde des moines ou des Tziganes ne sont pas, à mon avis, suffisantes pour créer cette "pression" sur le lecteur, pour maintenir haut son intérêt, pour faire battre son coeur un tout petit peu plus vite que la normale. Je regrette également d'avoir découvert en fin d'ouvrage que "Spiridons n'était que le premier tome d'une série. En même temps, si je l'avais su, je ne l'aurais sans doute jamais lu et aurais donc raté cette belle lecture.
C'est donc une belle découverte, pour laquelle je remercie Babelio et les éditions Don Quichotte, en particulier Inès et son sympathique mot d'accompagnement !
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Victor a 18 ans et mène une vie morne dans son village français. N'ayant plus personne, sa seule famille reste son voisin Vassili, un vieil émigré russe, qui lui confie la mission d'apporter à son fils vivant à Moscou une lettre d'une importance capitale qu'il doit lui remettre en mains propres... C'est ainsi que la vie de Victor va prendre un tournant inattendu et irréaliste : le fils est visiblement mort depuis plusieurs années, la lettre en question n'a ni queue ni tête, Victor subit une agression avant d'être sauvé de justesse par une Tzigane entourée de mystères... C'est ainsi que notre jeune protagoniste va se retrouver à travailler pour la vieille Tzigane, Olga, à numériser des comptes-rendus dont il ne comprend rien dans une pièce poussiéreuse. le décès de la vieille femme annonce le début des problèmes pour Victor, qui doit traverser toute la Russie jusqu'en Ukraine afin d'annoncer à une Maître-Diseuse le décès d'Olga, accompagné de cinq spiridons, des êtres morts depuis plusieurs années, qui possèdent un corps sans véritable substance, mais dont l'esprit est bel est bien encore vivant...

Dès les premières pages, on nage en plein dépaysement, en plein ébahissement également à chaque bizarrerie, à chaque révélation. Camille von Rosenschild nous dresse un portrait particulièrement original des fantômes et croyances tziganes, sur fond de campagne russe cruelle et sans concession. Ah on est loin des cartes postales pour touristes, ça c'est sûr. On s'attache très facilement à ces spiridons, ils sont émouvants par leur vécu, leur mort et ce qu'il reste d'eux aujourd'hui. Leur condition de "fantôme" donne souvent lieu à des situations drôles, qui font qu'on ne s'ennuie pas du tout à leurs côtés. Victor poursuit sa quête sans en comprendre les tenants et les aboutissants, acceptant petit à petit ces événements surnaturels pour pouvoir continuer à aller de l'avant... Et moi aussi, en tant que lectrice, j'ai suivi avidement son évolution et son histoire pour essayer de donner un sens à toute cette histoire... qui n'est que le premier tome d'une série.

J'ai tout de même un regret, concernant ces moines aux intentions meurtrières que l'on croise au départ de l'aventure puis qui disparaissent pendant les 3/4 du livre. J'aurais bien aimé les recroiser plus souvent, ajoutant ainsi aux aventures rocambolesques de Victor et ses spiridons une course-poursuite qui aurait mis un peu de piment dans certains passages au rythme un peu trop lent.

Spiridons est donc pour moi une très belle découverte, bien distrayante, drôle, émouvante, très bien écrite, que je recommande à tous ceux qui aiment le fantastique, les fantômes, la magie, les croyances populaires et la Russie.
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L'histoire c'est celle de Victor, jeune français qui part pour la Russie y trouver le fils de celui qui l'a élevé, afin de lui apporter une enveloppe. Mais il ne trouve que petite frappe et violence qui le conduisent aux portes de la mort. Sans Olga, il y serait peut-être resté, à mourir de froid et de faim. Cette tzigane, il la retrouve un peu plus tard, alors qu'il a réussi à se trouver un travail pour se nourrir. Elle lui offre le repas et le logis en échange d'un travail qui consiste à rentrer ses notes sur une base informatique. Curieuses notes, comme il le constatera. Mais plus curieux reste la suite, lorsque sa protectrice meurt, lui laissant sur les bras une mission à accomplir et cinq prisonniers au comportement inquiétant : ils semblent inconsistants lorsqu'on les touche, pèse une plume si on les porte, et n'arrivent pas à se déplacer correctement. Logique, ils sont morts ! Et avec un moine borgne aux trousses, le jeune Victor n'a pas fini de voir son monde bouleversé…

Je n'en dirai pas plus, il faut que vous le lisiez. L'ambiance y est particulière. Je ne sais pas si elle est typique lorsque l'histoire se passe en Russie. Pour avoir lu dernièrement Catherynne M. Valente, j'avoue que l'ambiance y était aussi singulière, imprégnée d'une culture qui nous est moins familière et qui nous plonge dans un monde nouveau, mystique. Et cette imprégnation fait vraiment du bien car elle nous bouleverse un peu de notre univers connu et plus facile.
Au-delà de ça, cette histoire bouleverse aussi par les émotions qu'elle suscite, tout autant tristes que drôles. Les vivants et les fantômes se côtoient et luttent pour rester ensemble, unis, tout en essayant aussi de s'entendre et de s'accorder entre eux. le combat, tout autant interne qu'externe, est une belle image de la vie que l'on connaît, finalement, où on doit d'abord ne plus douter pour convaincre les autres…
Sans rentrer dans une philosophie de bas étage, j'insiste pour défendre ce roman ni trop court, ni trop long, qui nous plonge dans le froid russe et nous entoure de fantôme bienveillants mais souffrants, au coeur d'une intrigue dont on ne lâche pas le fil, emprunt de culture tsigane (bien qu'ignorante, je ne pourrais attester de sa véracité)… même si la suite et fin (je l'espère) se poursuivent dans le tome 2.
Victor, se pourrait être nous, français perdu dans l'Est enneigé, condamné pour survivre à pénétrer dans une culture étrangère corps et surtout âme. Les fantômes, ils sont drôles et attachants, cruels et poignants. L'auteur est une personne machiavélique qui joue avec nos nerfs et nous enchaîne à son roman, sans jamais nous lâcher, jusqu'aux portes du deuxième tome (qu'il faut absolument que je lise).
Je ne sais si je vous ai convaincu, mais moi je le suis pour la suite.
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Victor, un jeune homme qui a tout juste dix-huit ans, a accepté d'accomplir la dernière volonté d'un ami mourant et se rend donc en Russie pour remettre une lettre au fils de celui-ci. Il y découvre un pays bien différent de l'image romantique qu'il en avait et paie les frais de sa naïveté. Les difficultés qui jalonnent ses premiers pas à Moscou vont le mener bien plus loin que ce qu'il espérait.
C'est tout à fait le genre de roman qui me rappelle pourquoi, enfant, j'ai aimé lire. Il a un petit quelque chose de magique, cette atmosphère particulière, mystérieuse et poétique qui vous entraîne et vous fait croire que tout est possible. Spiridons est de surcroît très bien écrit. le style élégant et fluide de Camille von Rosenschild participe grandement à l'immersion du lecteur dans l'histoire.
Il s'agit de fantasy contemporaine, avec le petit côté aventurier qui accompagne souvent le roman d'apprentissage car nous avons un héros jeune qui part en quête bien malgré lui, cependant l'ambiance est résolument celle d'un roman fantastique, pas vraiment glauque, mais trouble et vaporeuse, tout en clair-obscur, très axée sur l'être et sa construction, en particulier ce qu'il y a de plus sombre en lui. C'est tout à fait mon genre et je suis sous tombée immédiatement sous le charme de cette histoire tout en circonvolutions.
Le bandeau « un jeune auteur nourri à l'oeuvre de Tim Burton » nous vend certes un roman sombre (enfin tout est relatif), mais pas aussi décalé qu'on aurait pu l'attendre. Si influence il y a, je ne la trouve pas si prégnante. Ce n'est pas particulièrement grinçant non plus, mais fort bien écrit et l'intrigue, menée d'une main de maître, réussit le prodige de se dévider lentement tout en maintenant le suspense et l'envie du lecteur d'avancer au gré des méandres dessinés par l'auteur. L'action n'est pas toujours trépidante, elle est même parfois assez introspective, mais l'auteur alterne parfaitement ces moments de tension et de latence.
Elle tisse plusieurs trames autour de celle, principale, qui entoure Victor. Cependant, comme on s'en doute, elles sont liées et mettent du temps à se rejoindre, pour mieux emprisonner le lecteur dans leurs rets, le laissant sans cesse dans l'expectative et trouvant toujours le moyen de le surprendre jusqu'à la toute fin. Brillamment mené et construit, Spiridons m'a enchantée.
Les personnages sont complexes, on sent que l'auteur les a longuement travaillés, même si elle ne nous dévoile pas tous leurs secrets. On s'attache à eux ou on les déteste, souvent même les deux à la fois car l'auteur s'emploie à nous montrer qu'il y a du bon et du mauvais en chacun, ce qui est somme toute très réaliste.
Victor, le personnage central du récit, évolue énormément, en cela le roman d'apprentissage est particulièrement réussi. le concept des Spiridons est brillant en soi. Je ne vous expliquerai pas de quoi il retourne étant donné que tout le sel du roman vient des multiples révélations qui s'échelonnent au cours du récit, mais sachez que l'auteur a su créer quelque chose d'aussi original que tortueux et qui donne matière à réflexion.
Spiridons a été pour moi une excellente surprise et j'avais pourtant beaucoup d'attentes concernant cette lecture. La seule chose qui me chagrine quelque peu, c'est qu'outre le fait que la fin se précipite un tantinet dans les deux derniers chapitres, ce roman appelle une suite. Ce n'est pas précisé sur la couverture et en tant que lectrice je n'aime pas qu'on me piège ainsi, je me sens un peu frustrée. Néanmoins, quand suite il y aura, je me jetterai avidement dessus car il reste bien des choses à découvrir au sujet de Victor et des Spiridons ainsi que de leur quête et que j'ai vraiment adoré ce roman du début à la fin.
J'ai trouvé dans Spiridons, de multiples échos à l'oeuvre de Pullman et je pense que si vous avez aimé À la croisée des mondes, vous apprécierez sans doute l'imaginaire et la magie qui se dégage de l'écriture de Camille von Rosenschild.
Lien : http://livropathe.blogspot.f..
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Quel plaisir de se retrouver perdu entre chapka et vodka et j'ai hate de lire la suite.
J'ai eu l'impression de lire de la fantasy et si ce n'en est pas, les codes y sont: jeunesse du héros, voyage initiatique, magie, culture décalée,... et cette petite claque au detour d'un paragraphe, d'un détail, qui vous ramène à la réalité de notre civilisation.

L'auteur entraine son héros dans un voyage sur le fil de la réalité, de sa réalité par petite touche, comme un cuisinier dévoilant petit à petit les ingrédients de sa recette. de la même manière, elle nous emmène, nous entraine dans ce voyage comme dans un rêve tout en recadrant de ci de là que c'est maintenant, à notre époque que cela se passe!

Une sorte de pari sur l'alternance des réalités, un pari réussi tant dans la forme que dans le fond dont je ne dévoilerai rien ici sous peine de gacher votre lecture! Une lecture facile, lègère et enjouée qui pourrait laisser croire à une écriture superficielle mais avec un peu de recul, je pense qu'il n'en est rien et que l'auteur a maitrisé son sujet d'un bout à l'autre.

Un seul petit bémol peut-être c'est qu'il faut attendre la fin du livre pour se rendre compte qu'il s'agit d'un premier volet, que ce tome est une mise en place, un hors d'oeuvre et que le plat principal viendra dans le (les) tome(s) à venir. Je n'ose cependant douter que ceux-ci seront à la hauteur de cette mise-en-bouche ;)
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Horace haussa les épaules.
"C'est la rumeur qui dit ça. On entend décrire des choses, à frémir…"
Un pli vertical se creusa entre ses sourcils, il se tut et frotta ses mains l'une contre l'autre, machinalement.
"Comme quoi, par exemple?" insista Victor, la gorge sèche.
Il sentait monter en lui le désir maladif d'entendre la suite ; cette même sensation qui l'éreintait, enfant, au moment d'écouter des "histoires qui font peur"… Penché contre l'orateur, tout son être tendu vers le dénouement du récit, il espérait une suite qui valût ses attentes.
"Il y aurait un repaire, continua Horace. Quelque part dans la forêt… et dedans des foules séquestrées. Et puis, chaque jour, des Tziganes qui sélectionneraient un pauvre type, une femme ou un gamin… pour faire de l'empyromancie."
Un homme à ce mot leva les yeux de son journal, puis les y replongea en secouant la tête. Aussitôt après, il changeait de siège.
"Qu'est-ce que c'est que ça, l'empyromancie ? insista Victor.
"Tu vas pas le croire, murmura Horace, c'est la lecture de l'avenir dans les entrailles…"
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Ainsi on appelle les Tziganes des voleuses, car, partout où elles vont, elles serpentent et se faufilent, l'œil plissé et l'oreille tendue. Mais l'Ether m'est témoin que jamais aucune d'elles n'a volé qui que ce fût. Que nous importent vos biens terrestres puisque nous gouvernons vos âmes ? Celui qui nous traite de brigandes nous connait bien mal…
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Ses cheveux bouclés à la tempe, faisaient un petit frisottis qui se soulevait au gré du vent, telle une brindille dans la bourrasque. Il eut soudain envie de protéger cette boucle-là, de mettre sa main en coquillage, et d’empêcher quiconque autour de la toucher, d’en approcher, ou même de la voir. Il lui parut bientôt évident, s’il devait s’en sortir, qu’il ne quitterait pas la ville sans cette boucle, qu’il ne pourrait envisager l’avenir sans cette boucle, parce qu’elle était fragile et qu’il fallait la préserver, parce qu’elle avait besoin de lui. Son regard s’élargit à la peau tout autour, cette peau sans pli ni cicatrice, et il se dit aussi que l’avenir n’aurait pas de sens sans la pureté de cette peau-là.
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- Qu'est-ce que c'est, ça, l'empyromancie? insista Victor.
-Tu vas pas le croire, murmura Horace, c'est la lecture de l'avenir dans les entrailles...
Victor sentit justement ses entrailles se froisser. Il recula.
-C'est blague?
-Non
-Tu veux dire qu'elles....
-Exactement.
Il eut un instant de trouble, voulut associer l'image de la jeune fille aperçue à l'abominable description mais, n'y parvenant pas, jugea plus sain de détendre l'atmosphère d'un sourire.
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Le soir, Victor se couchait le ventre vide dans la chambre glacée. Tel un fœtus, il remontait ses genoux pointus contre sa poitrine et prêtait l'oreille aux gargouillis de son estomac. Chaque cri dans ses entrailles le pétrifiait d'angoisse. Il craignait de mourir, de tomber malade, de ne guérir jamais. Il s'endormait souvent dans la terreur, rêvant qu'une femme brune aux ongles longs et prunelles de fauve l'enlevait en pleine rue et tirait de sous sa robe un poignard effilé qui ferait dans sa chair une longue entaille...Et puis, vers le petit matin,quand Horace rentrait tout bouillant d'alcool et suintant de parfum, quand il se glissait dans le lit et racontait sa nuit, chaque fois plus longue, chaque fois plus folle, alors Victor riait tant et plus et, sombrant dans un bienheureux sommeil, se réjouissait de cette vie-là, si délicieuse à la chaleur d'un ami, en priant pour qu'elle ne fini jamais.
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Avec la participation de : - Anne Brenier, Chargée de médiation, Musée de poche - Sophie Giraud, Editrice, Hélium Editions @HeliumEditions - Caroline Merceron, Editrice, Gulf Stream Editeur @GulfStreamEditeur - Camille von Rosenschild, Responsable éditoriale, Seuil Illustré @seuiljeunesse6722 - Marie Bluteau, Responsable éditoriale, La Martinière Illustré @LaMartiniereJeunesse - Louison Couzy, Responsable d'édition, La Martinière Fictions
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