Et si l'amour était un scalp?
On ne sait jamais. On ne sait jamais combien la passion que l'on a pour les êtres ne se mesure pas au mérite. On ne sait jamais la petitesse et la grossièreté dont ils sont capables. On ne sait jamais à quel point l'on peut être programmé pour aimer les êtres non aimables. On ne sait jamais le poids inéluctable du social dans ce que l'on prend pour des effusions authentiques. On ne sait jamais la frilosité, l'abêtissement des êtres face au devoir de paraître et à la crainte d'être découvert. On ne sait jamais le reniement dont ils sont capables pour sauver la face. Et les quelques privilèges auxquels ils sont attachés comme à des entraves. C'est Pascal qui a dit "Pourquoi l'homme s'attache-t-il à ses chaines, comme s'il s'agissait de son salut?" J'aime un homme entravé. Non par le désir qu'il a de moi. Mais sa propre mise en exil du monde des vivants. Un jouisseur introverti incapable de mettre le nez en dehors de ses masturbations matinales
Mais le plaisir est capricieux.Il est pour moi en ce moment et ici-bas de penser à un homme avec qui je ne fais pas l'amour. D'y penser tendrement et érotiquement à la fois.Loin des classiques fantasmes de femmes auxquels je n'échappe pourtant pas mais qui n'ont que très peu de lien avec lui. Evidemment ,je tire des plans sur la comète. J'imagine...