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Ce livre est une perle, d'une grande beauté d'écriture malgré la dureté du récit.
Un texte poétique, une lecture exigeante.
Entre oralité africaine et roman contemporain, un mélange de styles réussi.
Des fils se nouent, se dénouent.
Le temps prend la parole, l'araignée tisse la toile d'une histoire
Deux continents reliés par l'esclavage et la misère d'un peuple.
Que de souffrance, de mort, de violence. La fondation de Washington, la traversée des esclaves, Martin Luther King, Kennedy, les quartiers pauvres, les minorités, l'investiture de Biden, une grande page d'histoire.
Arnaud Rozan m'avait fait une très forte impression avec L'unique goutte de sang.
Mémoires de maisons blanches est un excellent roman où l'auteur nous fait entendre la voix de l'Afrique avec ses contes, ses légendes, sa sagesse et de l'autre celle d'une Amérique ambitieuse, inhumaine, prête à tout.
Merci aux éditions Plon
#Mémoiresdemaisonsblanches #NetGalleyFrance
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Poème, fresque historique, conte et roman, la seconde histoire d'Arnaud Rozan est tout à la fois ! du Ghana à Washington DC, Mémoires de Maisons blanches pose le problème de la nécessaire reconnaissance du préjudice subi au cours des siècles par la population Afro-américaine.

Par touches successives, associées à des oeuvres d'art diverses et particulièrement variées, Arnaud Rozan questionne l'Histoire américaine avec les Africains, devenus avec l'esclavage, Américains, en associant Joe Biden au moment de son investiture à une figure du folklore Africain. En effet, ce dernier, héros culturel, est censé capter la sagesse de l'Histoire avec sa calebasse. Appelé par ceux qui souffrent, Anansi partage son savoir même si son apparence prend des formes surprenantes.

Brins d'histoire
En remontant Pensylvania Avenue, Joe Biden, bientôt vieux roi fatigué, songe à la promesse faite à son fils, Beau. Alors, il voit apparaître Anansi, invisible aux autres, déesse invoquée pour sauver les âmes en peine, déguisée alors en clocharde, montrant une calebasse fendue avec un crabe bleu en son milieu. Est-ce que le vieux roi saura partager le message de la divinité qui porte le souvenir de tous ceux qui ont souffert pour bâtir le pays ? Lui qui connaît la souffrance de perdre un enfant !

Au fil d'un récit qui s'éclaire peu à peu, Arnaud Rozan présente ses Maisons Blanches, sortes de lieux de mémoire inexploités du pays.

J'en ai retenu quelques-unes. Il y a le Marais de Fort Prinzensyein avec sa citadelle blanche au pied de l'océan où des enfants deviennent esclaves pour démêler les filets et ramener plus de poissons.

Par ailleurs, Biden ne consomme que des filets de tilapia nappés de citron, d'huile d'olive et de cinq grains de sel. Car, il a horreur du poisson ! Néanmoins son cuisinier se doit d'avoir toujours prêt ces filets, pêchés dans des eaux très chaudes, accommodés de cette unique façon. Évidence, et pourtant nul n'y fait référence !

D'autres liens illustrent cette filiation entre le monde nouveau, avec son roi trop âgé, avec les enfants perdus du continent d'en face.

D'autres Maisons blanches apparaissent au fil des pages comme ce port d'Alexandria et son marché, le plus grand des Etats-Unis. Mais il y a aussi la construction de la véritable Maison Blanche, le Phare de Jones Point et même le Lafayette Square où aucune statue ne rappelle le marché qui s'y trouvait au début du XIXe siècle.

Que dire du Willard Hotel, situé sur Pensylvannia Avenue, à deux pas de la vraie Maison Blanche, qui est le lieu où Martin Luther King a rédigé son fameux discours. Il a hébergé nombre de futurs présidents pour leur dernière nuit de citoyen ordinaire. ..
Comme ce conte magnifique le démontre,
Les lieux ont une histoire que l'Histoire de l'Amérique ne retient pas. Pourtant tous les liens s'emmêlent pour former une pelote que plus personne ne file ! Pas assumés, pas revendiqués, ces endroits ne cessent de cogner leurs significations dans les mémoires, demandant reconnaissance pour, enfin, dépasser les traumatismes vécus ! Comme rien n'est dit, ils hantent chacun d'une manière, ou par son contraire, sans que la spirale ne puisse s'arrêter.

La première démocratie du monde peine à assumer son Histoire colonialiste et impérialiste. Et pourtant, cette dernière la constitue pleinement, autant pour les Afro-Américains que pour les Amérindiens. Arnaud Rozan nous le rappelle sous la forme d'un conte des temps modernes où la poésie est omniprésente et recouvre chaque situation décrite.

Arnaud Rozan a l'art des descriptions tricotées avec talent. Lire son texte c'est aussi accepter de se laisser bercer par un univers où les formes littéraires se mélangent, où le sens du récit joue à cache-cache avec le déroulement ordinaire, où la compréhension prend des chemins escarpés.

Il faut accepter de s'y perdre, de lâcher prise, pour se laisser embarquer dans un récit qui n'a rien de linéaire. En recherchant le sens d'un mot, sa portée se déploie. Et, la description d'un lieu, ailleurs, permet de retrouver le lien avec le récit.

Mémoires de Maisons blanches est un récit atypique ! J'y ai appris énormément de choses mais aussi appréhendé la souffrance des esclaves, la terreur des « enfants poissons » ainsi qu'une partie de l'histoire du 46e Président des Etats-Unis. Mais, ce sont les chemins déployés par Arnaud Rozan qui m'ont le plus fascinée dans cette complainte moderne du vieux roi et de la déesse bienveillante. Coup de coeur !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Que de fils tissés , entremêles pour nous conter l'esclavage, l'humiliation et toutes les horreurs subies par les afro-américains. Une écriture qui empreinte à de multiples styles, la fresque, le conte, la pièce de théâtre et la poésie. Lire A. Rozan c'est laisser une part de soi au fil des pages tant son discours est universel et vient percuter nos propres mémoires ancestrales. C'est un plaisir des mots, de la mélodie qu'ils forment ente eux. Les situations décrites sortent des pages pour s'imprimer sur vos rétines de façon aléatoire. Pas besoin de construction, de suivi, il suffit de se laisser prendre au fil des mots et des images suggérées. Alors on voyage loin, en Afrique au bord du Lac Volta au Ghana, on va suivre les caravanes des marchands d'esclaves, le long voyage en bateau mouroir et enfin l'arrivée en enfer sur cette bonne vieille terre d 'Amérique. Il sera question de la colonisation doublée de l'impérialisme, les amérindiens ne seront pas oubliés. Auprès d'Anansi déesse qui vient au secours des plus démunis, accompagnée d'une calebasse brisée contenant un crabe bleu en son centre. Un personnage de taille qui n'est autre que Joe Biden entre dans la danse tel un patriarche usé par les deuils. Celui de sa femme et de sa petite fille, il y a bien longtemps et plus récemment celui de son fils Beau. Il est question d'une promesse faîte et tenue en ce jour d'investiture à la Maison Blanche. La boucle est bouclée lorsque nous voyons se dévoiler les mémoires de ces maisons blanches, lézardées, hantées par des actes, des faits non reconnus et prêt à à sombrer dans l'oubli. Point de réparations, point d'excuses à l'horizon ? Un magnifique second roman qui bien après l'avoir lu, résonne encore dans nos coeurs. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Un roman poème pour nous conter l'histoire des hommes, ceux qui ont connu l'esclavage, cet avilissement des afro-américains qui a laissé et qui laisse encore des marques indélébiles.
Au bord du lac Volta au Ghana, nous suivons les caravanes qui sillonnent le pays et arrachent les hommes à leurs terres. Les voilà en route pour un ailleurs dont ils n'ont même pas connaissance pour servir, souffrir et mourir. Un lien se tisse entre deux continents.

Laissons nous porter par les mots comme sur une rivière, le clapotis de l'eau pour taire les cris; la colonisation et l'esclavage comme seuls moyens d'expansion et de pouvoir. Mais auprès d'Anansi, dont la légende veut qu'elle sauve les plus démunis notamment les enfants, portant cette calebasse brisée contenant un crabe bleu, nous comprenons ce qui se déroule. C'est à travers elle que l'histoire d'un président est racontée, celle de Joe Biden, une vie meurtrie par la mort de sa femme et sa petite fille puis de son fils.

Quel est donc le lien entre ces deux personnages? Une promesse, celle de la reconnaissance qui doit être tenue en ce jour d'investiture alors que les mémoires de ces maisons blanches se dévoilent pour se perdre à nouveau.

Un récit d'une grande beauté traitant d'une grande part de l'histoire de deux continents, l'un empreint de légendes et de sacrifices, l'autre assoiffée de pouvoir. Ce n'est pas une lecture facile, elle demande de la rigueur et d'une certaine façon un besoin de se fondre dans les mots pour en percevoir toute la douleur.
Lien : https://stemilou.over-blog.c..
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L'ambre a la couleur du temps. Il ne s'efface pas, il donne aux yeux des souvenirs et des regrets. « Mémoires de maisons blanches » est un livre de questionnement sur la repentance où chaque mot choisi par Arnaud Rozan demande grande attention, et nous entraine dans un tourbillon de sentiments au coeur de l'histoire des Etats-Unis quand ils ne l'étaient pas pleinement…
Le pouvoir des Blancs est donc au coeur de ce livre pas toujours facile à lire dans la forme car il passe par la prière, le psaume, le conte, l'oubli, le silence parfois – comme ceux géniaux du trompettiste Miles Davis - et le récit d'une histoire intime et universelle à la fois. On y croise Martin Luther King, Nina Simone pianiste classique virtuose - mais noire - qui ne pourra jamais jouer le répertoire dont elle rêvait, et Joe Biden en route pour la Maison Blanche. Mais la mémoire du temps revient en noir et blanc par flashes, et leur lumière blanche et crue inonde cette caravane immonde symbole de vol des corps et des âmes qui sillonnait l'Afrique et le Ghana notamment, déversant des moissons humaines dans des navires pavoisés sur des terres inconnues. Il y a dans ce 2e roman, des pages écrites avec la boue ocrée et l'écorce des arbres, des lignes baignées des récits de « la caravane » inhumaine et satanique mise en place pour codifier l'esclavage, chaines aux pieds et au cou… On est mal à l'aise, coeur au bord des lèvres car on chemine dans l'inconcevable, avec ces milliers d'êtres humains devenant sur le champ moins qu'un numéro, moins qu'une pierre sur un chemin, moins qu'une sangsue dans un trou d'eau marécageuse, juste un corps asservi sans lendemains. Marqués au fer rouge ! On s'assimile alors à des pierres qui parlent à la lune dans les champs de coton de Virginie tandis qu'une veille femme noire et fripée se dirige vers la Maison blanche, mains ridées, crevassées par les affres du temps maudit avec des pétales de rose qui s'éteignent un à un… Entre réalité et fiction, la réparation des Afro-Américains interpelle pour l'avenir, car il y a des choses qui ne peuvent s'oublier et qui tordront toujours les tripes pour la nuit des temps.
Jean-Pierre Tissier

Lien : http://blues-et-polar.com
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Séduite par L'unique goutte de sang, premier roman de l'auteur, j'avais hâte de découvrir ce nouveau titre de la rentrée littéraire des éditions Plon. Lu fin décembre, Mémoires de maisons blanches est un véritable mystère !
Arnaud Rozan propose une lecture riche et remarquablement écrite. Un énorme travail de recherches se ressent ainsi que la passion de l'auteur. Un peu de musique dans les oreilles et je me lance dans l'univers particulier de l'auteur où plusieurs temporalités et plusieurs intervenants font irruption. Contrairement à L'unique goutte de sang, ce nouveau roman est plus délicats non pas par le contenu, mais sur la construction. Il faut être concentré pour suivre les allées et venues entre les personnes. Ainsi, on y apprendra beaucoup sur l'actuel Président des États-Unis : Joe Biden. Entre sa soif de réussite et sa vie personnelle qui est tragique.Mémoires de maisons blanches aborde l'enfance et les conditions de vie du Ghana pour les enfants réduit à l'esclavage. Il aborde la difficulté d'intégration pour les afro-américain. Arnaud Rozan entremêle des vies et des douleurs qui bouscule les coeurs.


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Pensez-vous qu'un récit puisse mêler des éléments biographiques sur Joe Biden, l'horreur de l'esclavagisme et quelques touches de mysticisme africain ?
Pas simple. C'est pourtant toute l'originalité réussie du dernier roman de Arnaud RozanMémoires de maisons blanches”.

Jouant avec les genres littéraires (on y croise fréquemment de la poésie et même un peu de théâtre), Arnaud Rozan ose lier le destin du président Américain à celui d'Anansi, femme noire tâchée de blanc qui porte en elle et dans sa calebasse l'histoire des générations d'esclaves qui l'ont précédée.

Ce roman a des allures de conte dans lequel la chronologie n'a pas d'importance. Il faut lâcher prise… Ce qui peut également servir pour ne pas se sentir perdu face à ces Anansi, ces Annan et ces Inaya descendants mais aussi réincarnations les uns des autres.
C'est flou comme un rêve dont les contours disparaissent au réveil mais qu'importe. On se souvient des émotions. On se souvient de cette maison blanche qui accueille Madame Biden prête à mettre au monde son premier enfant, Beau. Et on se souvient de cette voisine de chambre afro-américaine et de ses yeux d'ambre posés sur l'enfant.
On se souvient de cette autre maison blanche qu'il a fallu construire en plein Washington. Sous les coups. Cette maison blanche devenue Maison Blanche dont Biden s'apprête à gravir les marches pour son investiture, l'esprit préoccupé par la vision de cette femme noir tâchée de blanc dont il vient de croiser le regard d'ambre.
Mémoires de maisons blanches est un court roman aussi intriguant qu'exaltant. Prenant le parti pris des conséquences sur la vie personnelle de Joe Biden, il fait figure d'allégorie démontrant que l'Histoire des Etats-Unis d'Amérique est et doit rester indissociable de son passé colonialiste.
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Quel plaisir de retrouver l'écriture d'Arnaud Roman avec Mémoires de Maisons Blanches, aux éditions Plon !

Ce second roman est une plongée passionnante dans l'univers de la politique américaine. Ce voyage est une histoire touchante et bouleversante entre deux personnes… Tout le récit est une alternance entre ces deux destins. Cette rencontre inattendue entre Anansi, une clocharde, et Joe Biden, aura un impact sur le Président avant son discours d'investiture… Cette fresque poétique et touchante nous fait voyager de l'Afrique à l'Amérique, pour explorer les racines de l'esclavage et les horreurs subies par les afro-américains.

J'ai été transporté par ces univers riches et captivants. Suivre de Joe Biden, c'est le suivre dans sa quête pour comprendre son passé, mais également celui de son pays. Les maisons blanches qu'il traverse sont tous ces lieux emblématiques de la culture et de la politique américaine. Arnaud Rozan rend hommage à ces êtres oubliés qui ont fait ces lieux de mémoire.
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C'est une lézarde imperceptible, une fissure infime, une fêlure qui brise un mur de pierres blanches, le mur des maisons blanches. Blanches de la mort qui aspire les existences refusées, des trous d'une mémoire perdue, de la négation d'une histoire : blanches du pouvoir que certains ont conquis au détriment des autres.
Des maisons qui résonnent des histoires tues, refoulées, dissimulées.
Qui s'échappent quand les pierres se fendent ; quand se déverse l'ocre des chemins immémoriaux, quand s'épand l'ambré du temps éternel, quand s'échappe la mémoire de la douleur. Des histoires d'un temps passé pour un temps des histoires ; celui conceptuel qui enveloppe les instants dans le manteau de l'immémorial, qui les berce de l'espoir propre à l'infini. Quand le temps se fait conteur, qui s'adresse à nous depuis les ères reculées, portant avec lui la sagesse du monde qui nous parvient grâce aux mots. Ceux qui enlacent et étourdissent, ceux qui ornent comme une parure. Ceux qui se tissent en filaments de récits qui se répondent, se complètent ou se superposent pour n'en former qu'un, dont la forme épouse sa dimension protéiforme : le conte répondant au psaume, la légende s'adressant à la pièce de théâtre. le silence répondant au temps, dont le fil se fait l'écho de la structure du récit. Un fil brisé, étiré, renoué, tissé d'une pierre à l'autre dans une temporalité syncopée de l'ellipse. de la réincarnation, quand ce fil qu'étire Anansi, la divinité araignée qui transporte la sagesse du monde dans sa calebasse, l'amène aux portes de notre monde, éclatant de la richesse de son peuple, dont elle vient nous l'histoire, meurtrie des souffrances qu'il a subies, lestée de son histoire inhumaine, abominable. le fil se fait alors filiation, entre un monde et son passé, un peuple et ses origines, un homme et sa descendance. Un fil s'entortillant comme s'entremêlent les vies, comme s'enchevêtrent les identités, comme s'entrelacent les douleurs ; un fil se distendant comme se distant la mémoire et se diluent les souvenirs.
Un fil se tressant pour mieux lier un pays à tous ses enfants. Pour une nécessaire repentance, pour une indispensable réparation.

« Mémoires de maisons blanches » est une oeuvre littéraire d'une grande exigence, à la structure complexe et à l'écriture protéiforme. Qui emprunte au conte, à la pièce de théâtre, aux légendes et à la mythologie. le récit s'ouvre sur la journée d'investiture de Joe Biden, qui, remontant Pennsylvania Avenue est interpellé par une femme, sans-abri. Les deux êtres, unis par une histoire commune, sont liés par l'Histoire commune de leurs peuples. de leur peuple. Dont Arnaud Rozan explore les fondations dans un ouvrage brillant.
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