Citations sur La symphonie des abysses, tome 1 (16)
Le vent cascade le long du Mur, presque en silence.
Une brise caresse la surface de l'eau, la plissant à peine.
Le cri des mouettes, tournant là-haut, se mêle aux rires des enfants. Ce sont les seules musiques autorisées. Les seules notes qui résonnent dans le village.
Le reste n'est que réminiscences...
– Un baiser…, avait-iel chuchoté. Pourquoi me donnes-tu un baiser ?
– Pourquoi pas ? Faut-il une raison à chaque geste ?
Sa s’était redressé sur ses coudes, le sommeil encore posé sur ses traits tel un voilage opaque.
– Non, c’est juste… Un autre, donne-m’en un autre !
- Ne sois pas triste, mon amour. Nous avons la chance de pouvoir en vivre une. Non, moi, je suis triste pour ceux qui ne connaîtront jamais ces minutes précieuses…
- C’est ce que j’aime chez toi, Sa. Tu apportes de la lumière dans tous les endroits obscurs où m’entraîne mon âme.
- On ne peut pas empêcher l'océan de chanter, ma chérie. On pourra nous bâillonner tant qu'on voudra, les abysses continueront à fredonner, leur symphonie retentira toujours pour ceux qui veulent bien l'entendre...
La mélodie était alors devenue plus grave, plus triste. Un regret, une nostalgie qui avait pris Aby aux tripes. Quelque chose vivait là-dessous, quelque chose qui avait le droit de chanter, de faire de la musique, sans frontière, sans limite. Quelque chose qui l'attendait, elle, Abrielle.
- Je devrais être parfaitement heureux, là, mais je me sens au contraire très triste.
- Pourquoi ?
- Parce que j'aimerais pouvoir vivre des nuits aussi libres que celles-ci. Où je peux me promener dehors jusqu'au matin, si j'en ai envie. Où je peux poser ma joue contre toi sans peur, où je peux respirer ton parfum, écouter ton souffle se mettre au diapason du chant de la cascade...
- Ne sois pas triste, mon amour. Nous avons la chance de pouvoir en vivre une. Non, moi, je suis triste pour ceux qui ne connaîtront jamais ces minutes précieuses.
Mes yeux sont le jour, les tiens sont la nuit.
La mélodie était alors devenue plus grave, plus triste. Un regret, une nostalgie qui avait pris Aby aux tripes. Quelque chose vivait là-dessous, quelque chose qui avait le droit de chanter, de faire de la musique, sans frontières, sans limite. Quelque chose qui l’attendait, elle, Abrielle.
Nous ne sommes ni l’un ni l’autre,
et nous sommes la promesse des deux à la fois.
Elle se faisait violence, jour après jour, pour ne laisser jaillir aucune note, pour cacher ses réminiscences mais sa mère le savait, Braden le savait et Wilrick l’avait rappelé à tous : elle était condamnée au silence. Pour le restant de ses jours.
Le vent cascade le long du Mur, presque en silence. Une brise caresse la surface de l’eau, la plissant à peine. Le cri des mouettes, tournant là-haut, se mêle aux rires des enfants. Ce sont les seules musiques autorisées. Les seules notes qui résonnent dans le village. Le reste n’est que réminiscences…