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Critique de AgnesdeC


Capucine Ruat, qui fut l'adjointe de Jean-Marc Roberts chez Stock, n'a pas écrit une biographie de celui-ci. C'est bien plutôt à une immersion qu'elle nous invite, en l'observant dans trois époques : les années 70 ou il commence à se faire reconnaître comme jeune éditeur ; l'année 2009, plus ou moins fictive, comme échantillon de ses manies, de sa conception de son rôle auprès des auteurs ; et puis 2013, l'année de sa disparition, qui est aussi celle où il lui accorde des entretiens en vue du présent ouvrage.

Capucine Ruat semble très en retrait dans ces instants comme filmés par une caméra cachée, et pourtant c'est toute sa tendresse qui transparaît dans les instants, les mouvements, les dialogues choisis pour rendre compte du personnage attachant et iconoclaste qu'était sans doute l'éditeur.
Au-delà de l'admiration qui approche parfois l'idolâtrie, bien compréhensible, c'est aussi tout un univers qui est dépeint, le Saint-Germain-des-prés des éditeurs snobs, le cirque médiatique et le monde de la nuit. Et encore plus captivant, moins anecdotique, les mots qui nous font toucher le rôle de la littérature, ce qui meut les écrivains et les éditeurs dans ce travail toujours fragile, toujours susceptible d'être moqué, déconsidéré.

Ce faisant, l'autrice élude les cancans pour se concentrer sur la moelle, l'essence de son sujet. Et même si l'on n'est pas dupe des drames qu'ont occasionné ces yeux si « blú » et si perçants, on lui sait gré de nous les avoir évités.

Merci à NetGalley et aux éditions Phebus pour cette belle lecture !
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