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EAN : 9782752913807
272 pages
Phébus (17/08/2023)
3.53/5   17 notes
Résumé :
Dès les premières pages, il sait. Il est comme un chasseur qui suit une trace. Concentré, recueilli, il passe deux doigts de la main gauche sur sa lèvre supérieure. C’est un acte précieux, délicat, doux. Il est tout entier là, dans ce rituel.

Il est drôle, irrévérencieux, de mauvaise foi.

Flamboyant au charme fou, un peu voyou, il marque mal.

Il incarne la Maison. Autour de lui, une famille d’auteurs.

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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Phébus pour cette découverte de #Léditeur.

Dans ce livre consacré à Jean-Marc Roberts, Capucine Ruat rend hommage à l'éditeur et à l'homme qu'il était mais aussi à la littérature et au monde de l'édition. En retraçant la vie de l'éditeur (que je ne connaissais pas avant de lire ce livre), elle revient sur l'histoire récente des maisons d'édition, des années 1950 à nos jours. Capucine Ruat nous plonge dans cet univers tellement médiatique et malgré tout si secret. L'autrice dépeint avec brio le quotidien d'une maison d'édition, à la fois dans ce qu'il a de plus magique et de plus banal. Elle n'hésite pas à s'arrêter sur des détails qui n'en sont pas, pour nous immerger dans ce monde tantôt frileux, tantôt fiévreux. Cela m'a évidemment remémoré quelques souvenirs..

Les chapitres sont intitulés et datés, à la manière d'un journal de bord. le récit n'est pas chronologique, on passe d'une époque à une autre de chapitre en chapitre et j'avoue m'être parfois perdue dans le dédale des années. Capucine RUAT a l'excellente idée de mêler entretiens, retranscriptions d'interviews (télévisuelles et radiophoniques), scène du quotidien, souvenirs... Cela rend l'ouvrage plus vivant et offre des genres très variés, mais là encore, j'ai parfois été perdue et perturbée par les changements incessants.

De plus, elle intercale au récit principal (peuplé de textes variés, donc...) l'histoire de la transformation d'un manuscrit en livre, sous le titre "Celle qui lit". En tant qu'éditrice et proche collaboratrice de Jean-Marc Roberts, elle l'utilise pour illustrer le chemin de l'édition, les travaux fastidieux mais cruciaux et intéressants, nécessaires à l'aboutissement d'un texte en librairie. Plus qu'un exemple, il s'agit d'un "livre dans le livre", immisçant des extraits d'un manuscrit à l'étude dont le thème et la lecture, l'écriture, les mots... Ce point fait de L'éditeur un livre tout entier dédié aux mots, à l'édition, aux livres, de leur fabrication à leur diffusion, en passant par leurs lectures et couvertures médiatiques ou pas.

Le style de Capucine Ruat est original, travaillé, parfois très poétique. Sa maîtrise de la construction et des mots reflète parfaitement l'image que j'ai d'une bonne éditrice. Malheureusement, j'ai le sentiment d'être passée à côté d'un très bon livre... dommage pour moi...

#Léditeur #NetGalleyFrance
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"L'éditeur" c'est Jean-Marc Roberts, avec qui Capucine Ruat, romancière et éditrice, a travaillé pendant une quinzaine d'années. Jean-Marc Roberts disparu depuis 2013, emporté par un cancer, avait fondé la célèbre collection "La Bleue". Capucine Ruat fait revivre cet homme au destin flamboyant, depuis sa jeunesse quand il publie son premier roman jusqu'à l'éditeur que tout le monde connait.

A travers des documents, des archives, et surtout ses souvenirs, Capucine Ruat raconte l'édition comme jamais, une entrée dans les coulisses d'une maison d'édition, de ses différents services, de ses différentes trouvailles, de ses différents prix littéraires mais aussi des désillusions et des arrachements. Jean-Marc Roberts revit sous la plume de Capucine : ses amitiés, son mentor Jean Cayrol, ses obsessions, sa mère, ses relations, ses auteurs, ses lectures, son mode de travail.

Des chapitres extrêmement courts comme un kaléidoscope de souvenirs, on se laisse vite surprendre par la rapidité de la lecture et de cet homme incroyable. On apprend énormément sur la face cachée de l'édition mais surtout sur l'esprit Jean-Marc Roberts, un homme attachant, absolument dévoué à son métier, toujours un manuscrit sous le bras.

Une immersion totale dans les plus belles années de Jean-Marc grâce à Capucine Ruat et à sa plume clairvoyante, envoutante et très poétique. Capucine nous livre un homme passionnant et passionné, mais surtout sur les rouages d'un monde féroce, et sans mâcher ses mots (notamment sur les prix littéraires, joués à coup de téléphone et d'amitié).

Un livre qui se lit avec passion, construit avec intelligence, une plongée intime dans la vie d'un homme et dans un monde éditorial difficile, un livre souvenir qui ne peut que plaire aux amoureux des livres. Merci Capucine Ruat d'avoir livré la passion de l'édition, de la littérature et de l'écriture à travers ce fameux et inoubliable "éditeur" !
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Capucine Ruat, que je connaissais principalement pour ses romans, évoque la vie de l'éditeurJean-Marc Roberts, grâce à des années de collaboration avec l'homme. Décédé d'un cancer en 2013, il a été, si l'on en croit le récit, le mentor de l'autrice, un soutien inébranlable dans l'univers impitoyable, non pas de Dallas et ses sbires, mais de l'édition et des siens. Jean-Marc Roberts fut également un auteur, l'une de ces figures qui composaient le milieu germanopratin, pas très loin de Bernard Pivot, et toujours avec l'oeil bienveillant de Jean Cayrol.


C‘est le récit d'une personnalité, d'une époque, d'une passion et des années de vies de maisons d'Éditions, en particulier de Stock, là où il a achevé brutalement sa carrière, là où Capucine Ruat a débuté en tant que stagiaire puis en tant qu'éditrice, là où elle a signé son premier titre en tant avec ces épaules-là. L'éditeur, c'est une fusion entre l'homme et la fonction, Jean-Marc Robert, fils d'un Américain, passionné de littérature, des deux côtés du miroir de la littérature, auteur et éditeur. Capucine Ruat retranscrit les années de sa collaboration avec le directeur des Éditions Stock entrecoupées de quelques retours en arrière dans ses premières années dans le monde littéraire, des personnalités qu'il a côtoyées, et Jean Cayrol en premier lieu, poète, et conseiller littéraire chez le Seuil, qui ont pu l'influencer et au sein des autres maisons d'édition. Jean-Marc Roberts est un vrai personnage, sa voix rassurante et enveloppante, un charisme contagieux, réconfortant, l'un de ces hommes qui sait diriger son équipe, sans tomber dans un paternalisme irritant, ou au contraire, dans des rapports de force humiliants. Un de ces meneurs d'hommes qui fait qu'on a plaisir d'aller au travail, qui a construit son équipe comme on construit sa famille, à coups de coup de coeur, à l'instinct.

Quel-le lecteur-rice ne rêverait pas de vivre le quotidien d'une maison d'édition, d'aller fouiner ici et là au service des manuscrits aux côtés du stagiaire des comités de lecture (chez Stock en l'occurrence) ? C'est ce que nous propose de vivre Capucine Ruat, à ses côtés, aux côtés de son mentor, d'assister à ces quelques moments de travail volés au quotidien répétitif, aux lectures de manuscrits, à la préparation des grands événements qui met en ébullition le monde de l'édition – rentrées littéraires, salons, prix littéraires. Je ne cacherais pas que cet aspect-là du récit de Capucine Piat est particulièrement captivant pour les lectrices et lecteurs que nous sommes, pour une fois que l'on nous dévoile les coulisses de l'artisanat éditorial. Des mots qui m'ont rappelé de mieux regarder les couvertures de tous ces livres, du logo des éditions Seuil qui rappellent le lieu où elles logeaient, qui refont les histoires derrière ces logos tellement habitués que nous sommes à les voir que l'on ne pose même plus son regard dessus. Dont, tout justement, l'if, la façade et le portail du Seuil.

Nous, simples lecteurs, connaissons cette passion de la lecture. Nous qui ne sommes ni connus, et n'aspirons pas à l'être, ni auteur, n'occupons pas la même fonction, ni le même rôle dans le monde tumultueux de la littérature, si ce n'est celui de donner notre avis, humblement, sur les lectures qui sont les nôtres. Et c'est cette passion partagée qui rend cette lecture encore plus précieuse, parce que nous ressentons cet enthousiasme face à une lecture qui vous parle, vous remue et laissera quelques traces en vous. Capucine Ruat a l'amour de la littérature contagieux, l'admiration aussi, et si je n'ai pas eu connaissance avant de Jean-Marc Roberts, elle m'a donné l'occasion de faire connaissance avec l'admirateur en littérature qu'il était, qui réussit à transcender sa mort grâce à l'éloquence de ce texte.

On peut également relever en filigranes un état des lieux de l'univers de l'éditions, son évolution depuis la fondation de Seuil et son existence en tant qu'entité propre et indépendante jusqu'aux rassemblements en groupe, des uns qui dévorent les autres, qui va de pair avec l'évolution de la lecture et de l'objet livre, l'actionnariat, l'instalivre ou bookstagram, le booktok, bref la présence d'internet qui a changé notre rapport au livre, la numérisation qui a dématérialisé l'objet, la popularisation même de l'institution de l'édition, ses représentants se veulent plus proche du lecteur, et échangent avec eux occasionnellement, les plus hors-sol de la communauté de lecteurs se posant en calife en place et lieu du grand califat qu'est la maison d'édition.

Ce qui m'a interpellé dans la représentation que Jean-Marc Roberts se faisait de la littérature, c'est cette perception de la littérature qu'ils appellent Littérature Brûlante, ce qu'il a recherché pendant ses dix-sept ans au Seuil, c'est Eric Orsenna, Tahar Ben Jelloun, Lydie Salvaire, Katherine Pancol, Lionel Duroy, Vassilis Alexakis. Puis chez Mercure de France, Fayard et enfin Stock. Et même si mes goûts personnels ne rencontrent ceux de l'homme que sur certains auteurs et autrices, on comprend cette même fébrilité à commencer un titre, à en tomber sous le charme. Et même si l'on se doute, après les précédentes polémiques du Goncourt, que hasard et grands prix littéraires sont antinomiques, Capucine Ruat nous le confirme, avec toute l'ampleur de la naïveté qui me restait, qu'ils tiennent beaucoup du jeu de dupes.

On ne lira plus les publications des Editions Stocks sans penser à Jean-Marc Roberts, qui a laissé sa patte indélébilement après avoir réussi l'exploit de redresser financièrement la maison d'éditions, en laissant derrière lui les auteurs lus, édités, et les dernières effluves d'un temps et d'une génération ancrées entre les ruelles de St Germain des Prés, disparus avec eux et avec l'if du Seuil, qui ont laissé place à d'autres éditrices et éditeurs, d'autres Jean-Marc, Liliane ou Capucine, stagiaire, assistante ou éditrice.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Un roman qui donne envie de lire des livres c'est bien.
Il faut dire que Capucine Ruat connaît son sujet et "L'éditeur" qu'elle présente comme un roman porte bien son titre. Elle est elle-même autrice et éditrice et rend un bel hommage à celui qui a eu confiance en elle quand elle était jeune stagiaire. Cet homme c'est Jean-Marc Roberts qu'elle appelle par son prénom, auteur et patron des éditions Stock de 1998 jusqu'à sa mort prématurée en 2013.

Dans ce livre témoignage elle remonte dans le temps où plus précisément elle enchevêtre les époques en faisant se succéder de courts chapitres allant de 1959 (les années Jean Cayrol le maître à penser et père spirituel) à 2013 (l'année du Canapé rouge sur lequel Capucine Ruat interview Jean-Marc Roberts), le tout axés sur 2009, année de la Maison (d'édition bien sûr) quand ils travaillaient ensemble chez Stock notamment pour la collection bleue. Cette année-là, elle raconte le déroulé de la rentrée littéraire et s'appuie sur le devenir d'un manuscrit pour exemple, celui de Maria dont le titre sera "Celle qui lit". C'est ce que j'ai le moins aimé dans ce livre car cela semble inventé (je n'ai rien trouvé sur internet) contrairement au reste du roman qui ressemble donc plutôt à un récit. de plus, les extraits du manuscrit ne m'ont pas touchée même s'ils concernent la création littéraire dans une sorte de mise en abyme.

Par contre, j'ai beaucoup aimé la partie technique, la description du processus d'édition et le rôle de chacun. de même les enjeux économiques et la concentration du secteur français de l'édition à un grand intérêt quand on s'intéresse aux livres. Il n'en reste pas moins que c'est un monde de passion qui me rend admirative.

J'ai lu ce livre en avant-première en tant que jury du 22ème Prix du roman Fnac pour la rentrée littéraire 2023 et c'est une belle découverte.
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Capucine Ruat est auteure et éditeur, double vie l'une éclairant l'autre, comme celle de l'homme qu'elle veut faire (re)vivre : Jean-Marc Roberts avec un « s » pour souligner le pluriel d'un homme exceptionnel qui fut romancier (plus de vingt romans dont certains adaptés au cinéma par Granier-Deferre) mais aussi éditeur, scénariste, journaliste, polémiste et en tout passionné, généreux, prodigue, engagé, iconoclaste, en un mot très attachant. Un homme mort trop tôt il y a dix ans (à 58 ans) que les moins de trente ans ne peuvent pas connaitre… et qui est devenu légende, par la façon dont il concevait et vivait son métier d'éditeur d'abord au Seuil puis chez Stock directeur de la collection « bleue ». Lire, Publier, Défendre, Faire connaitre… et derrière ces mots un homme sensible, charismatique, chef d'équipe.

Lire : dévorant les manuscrits pour rendre à l'auteur rapidement la réponse tant attendue, parfois en vingt-quatre heures avec enthousiasme et par téléphone, d'autres fois avec précaution et gentillesse pour les refusés (« je garderai les yeux sur vous »)… Publier : se donner les moyens avec des romans dont le succès est assuré de publier des « impubliables » (« un éditeur se définit par ce qu'il refuse »), et c'est ainsi qu'il fut l'éditeur de Christine Angot (l'inceste) de François Marie Banier, empêtré dans l'affaire Bettencourt, de Marie Billetdoux (journal intime de 1500 pages), Jean-Louis Fournier (Où on va papa ?) en même temps qu'Éric Orsenna, Philippe Claudel, Tahar Ben Jelloul… Défendre, Faire connaitre responsabilité de celui qui tient la « Maison »… d'édition comme le chef de famille, et dût-il pour cela entrer en résistance.

C'est ce personnage haut en couleur que veut nous faire connaitre et aimer Capucine Bruat qui a été sa proche collaboratrice. Pour cela, elle choisit de ne pas faire oeuvre biographique et c'est dans un désordre chronologique qu'elle choisit de présenter sous forme de chapitres courts des fragments de vie (comme un carnet de notes évoluant par endroits en expression poétique) destinés à susciter des images et des émotions. Parallèlement on voit apparaitre : émissions de radio (Radioscopie), articles de presse, description du milieu littéraire parisien… et un manuscrit en train de se faire (work in progress) soumis par Maria : « Celle qui lit » que l'on verra aboutir à la publication. En effet, et c'est aussi un des objectifs de l'ouvrage de mieux faire connaitre le métier d'éditeur avec tous les intermédiaires entre le manuscrit et la mise dans la vitrine des libraires.

Capucine Ruat est donc actuellement auteure et éditeur dans la filiation de
JM Roberts ,qui lui-même fut parrainé par Jean Cayrol avec la même double appartenance. Bel exemple de transmission… Elle coordonne par ailleurs chez Albin Michel un collectif sur JM Roberts : « Je vous ai lu cette nuit ». Beau travail d'hommage et d'information entremêlés servi par une écriture originale.
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critiques presse (1)
LeFigaro
05 septembre 2023
Dans son oraison, celle qui a travaillé chez Stock pendant une douzaine d’années brosse un portrait de l’éditeur en courts chapitres enlevés.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les mots protègent, je m’y engloutis. Le travail sur les mots engloutit le monde, l’extérieur qui gronde, sa violence, ses éructations, oui, perdre corps dans le texte, les fibres du papier, l’encre, jusqu’à traquer la virgule, le blanc en trop, la ligne orpheline, la coupe non étymologique, le tiret, la boucle d’un f attrapant le bas d’un p, une virgule en italique, les yeux qui repèrent les répétitions, d’un paragraphe à l’autre, les mots béquilles, les adverbes omniprésents, ceux qui alourdissent, penser à tout, en tout sens, à ce qui ne se verra pas, qui n’a pas de poids, de prix, ce travail artisanal qui s’ajuste à chaque écrit, qui s’apprend grâce aux correcteurs, à leur œil expert, éditer pour que forme et fond s’allient de façon parfaite, rigoureuse, l’œil attrape, telle une vigie, le minuscule et la vision d’ensemble.

Faire corps avec le texte, dans ce qu’il a de plus concret.
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LA MAISON

Les yeux ouverts

22 août 2009

Les jambes croisées, le menton appuyé sur son poing droit, renfermant une cigarette, comme si sa tête lourde, Jean-Marc dicte d’un jet un courrier de quelques lignes ou de deux pages, pour encourager, garder les yeux ouverts sur, je demeurerai votre lecteur ami.

Il tourne le briquet dans sa main gauche. Lève la tête vers le ciel, toujours appuyé sur son poing, le corps légèrement contorsionné, tandis qu ‘Anne -Marie noircit son carnet.

Jean-Marc lit vite, refuse souvent.

Aimer est rare.

Aimer est précieux.

Un éditeur se définit tout autant par ce qu’il refuse.

Ceci n’est pas pour moi.

Combien d’écrivains ont remisé leur manuscrit dans un tiroir, jeté à la poubelle des centaines de pages, des millions de signes, effacé en un instant des mois de travail, pour un non définitif. Il n’a aucun scrupule à décliner un texte qui va être un succès ailleurs, un texte qu’on dirait « publiable ». Lui préfère les textes impubliables, qu’il serait le seul à aimer parviendrait à faire aimer, à la recherche de moutons à cinq pattes. Cela demande une énergie à contre-courant, comme un saumon qui remonte le fleuve. De son désir s’emballe la machine, se met en branle toute la maison. Celle-ci est comme une entité, une armée efficace avec des postes bien définis. Elle doit être un abri, un signe de reconnaissance. Ce qu’on y publie constitue le signal.
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La plupart des films ne savent pas filmer l’éditeur, ils filment la bourgeoisie, ils passent à côté de ce qui n’est pas cinématographique, photogénique : la lecture, la confidence, la confiance, les heures silencieuses, laborieuses, la plongée au cœur de la trame du texte, dans un temps suspendu.
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Le milieu littéraire a abusé des réseaux, des passe-droits, du mélange des genres, des doubles ou triples casquettes. Il procède de différents cercles de pouvoir et sphères d’influence. On se dit que le vieux monde va s’écrouler, mais il ne s’écroule pas, il mue. Il prend d’autres visages.
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Rien de pire qu'un romancier qui pense avoir un "bon sujet", les bons sujets font les mauvais romans. Un bon roman n'apporte aucune réponse, il ne fait qu'ajouter de nouvelles questions.
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Vidéo de Capucine Ruat
Dès les premières pages, il sait. Il est comme un chasseur qui suit une trace. Concentré, recueilli, il passe deux doigts de la main gauche sur sa lèvre supérieure. C'est un acte précieux, délicat, doux. Il est tout entier là, dans ce rituel.
Il est drôle, irrévérencieux, de mauvaise foi.
Flamboyant au charme fou, un peu voyou, il marque mal.
Il incarne la Maison. Autour de lui, une famille d'auteurs.
Les livres qu'il publie sont comme ses enfants, il les porte, les protège, les défend. Il est l'Éditeur. Et, comme la littérature, il résiste à toute définition.
Il s'appelait Jean-Marc Roberts. Voilà dix ans qu'il a tiré sa révérence. À travers son souvenir, Capucine Ruat, éditrice auprès de lui durant quinze ans, raconte l'édition, cette passion brûlante. Et, sous sa plume subtile, ce créateur inclassable rejoint enfin la tribu des personnages de roman.
https://www.editionsphebus.fr/catalogue/lediteur/
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