Sous la forme d'un faux vrai journal intime, l'auteur nous livre l'histoire au jour le jour d'une séparation. La température est vite donnée « Simon entre en maternelle et Yann me quitte ». Ce qui pourrait s'engluer devient vite dynamique et l'écriture alerte et positive narre la reconstruction et les questions qui émaillent la crise du milieu de vie car c'est de cela qu'il s'agit. Yaël a la quarantaine. L'amour qui s'enfuit lui impose de regarder le temps qui reste devant elle, celui qui vient de passer et enfin penser à la vieillesse qui s'annonce. En même temps qu'elle subit cette rupture, elle agit en se questionnant son âge « c'est quoi avoir 40 ans ? ». Devenir soi-même mais comment ? Son parcours l'amènera au plus près d'elle-même et d'une possible liberté intérieure. le récit est aéré par des anecdotes érudites, des poèmes et des pauses littéraires qui l'enrichissent et lui donnent de la profondeur. On apprécie l'aide que
Sénèque,
Montaigne et surtout
Dante vont apporter à Yaël. On écoute Barbara, on lit Amos Os avec le plaisir d'avoir des morceaux choisis par
Marianne Rubinstein. C'est aussi une déclaration du bonheur d'écrire, un hommage à la littérature qui mine de rien vaut bien une psychanalyse. Rien de spectaculaire, juste la magie d'un roman qui arrive à rendre belles et utiles les souffrances de l'amour et de l'âge.
Commenter  J’apprécie         70