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Citations sur Remords (15)

La ville est laide, sale, pue la pisse. Les ordures se répandent dans les caniveaux. Mendiants et camelots se disputent les passants. Dans les bistros, bars et restaurants, des téléviseurs allumés hypnotisent la clientèle. Le grand trottoir de la rue do Comércio est une vitrine d’histoires. Alors, une affiche défigurée de la dernière campagne électorale, collée sur un poteau, attire mon attention. J’identifie ce visage, dont je ne vois pourtant que des fragments. Chez un glacier, j’achète une bouteille d’eau et demande à l’adolescente derrière la caisse si elle peut me dire le nom du maire.
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“Un homme ! Pourquoi est-ce que j’aurais besoin d’un homme, non mais franchement ? Les hommes sont tous les mêmes, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre”, puis en me regardant elle rectifie, “Sauf votre respect. Je parle en général”. “Ne vous en faites pas, la majorité de ceux que je connais ne valent vraiment rien.”
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À bout de forces, je me laisse rouler en bas du ravin. Je tombe dans l’eau et, quand j’approche une main de mes lèvres pour les mouiller, la mare devient sables mouvants et aspire mon corps maigre et sec. J’essaie de crier, mais ma voix reste emprisonnée. Je cherche à me raccrocher au bord, sans succès. Petit à petit, je m’enfonce.
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Quand j’ai déménagé à São Paulo, au début j’aimais bien revenir traîner à la gare routière, le week-end, en cherchant à deviner la trajectoire de chacun de ces innombrables visages qui défilaient hagards. À leur façon de marcher, aux vêtements qu’ils portaient, aux accessoires, et même à ce qu’ils mangeaient, j’imaginais si les choses allaient bien ou mal. Je faisais ça pour atténuer la solitude qui les samedis et dimanches me chassait de ma modeste chambre de pension du quartier de Pari – ou peut-être pour me savoir réel, moi qui souvent, quand j’errais anonyme au milieu de la multitude, me croyais invisible. Là, dans cette espèce de purgatoire, je reconnaissais des créatures semblables à moi, sombres mais décidées, manquant d’assurance mais tenaces, et ça me confirmait, en un sens, que, sans être grand-chose, j’existais.
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J’essaie de contrôler mes mains tremblantes, je ne sais pas si c’est dû à la peur d’être agressé, à mon cauchemar de la nuit, aux médicaments que j’ai pris. Avec effort je mastique mon pain, le fais descendre dans ma gorge en buvant de courtes gorgées de café au lait. Intimidé, je demande combien c’est, il grogne quelque chose, je laisse l’argent sur le comptoir. Je repars en chancelant vers la salle d’attente. La vieille n’est plus là. Je me rassois sur le banc de bois, à côté d’une femme qui lit la Bible, cheveux noirs enroulés en chignon, chemisier gris clair à manches longues, jupe gris foncé sous les genoux, lourdes chaussures qui la masculinisent.
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