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Critique de steppe


La quatrième de couverture nous promettait la révélation fantasy de l'année et nous présentait Anthony Ryan comme le nouveau Gemmel, son livre comme « une épopée flamboyante et lyrique qui laissera sa marque sur le genre de la fantasy moderne ». En découvrant ce petit pavé de presque 700 pages – reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique - je croisais les doigts et espérais que le contenu serait à la hauteur des promesses des éditions Bragelonne.

Alors, oui, j'ai passé un bon, très bon moment même en compagnie de Vaelin al Sorna et ses acolytes.
Pourtant loin de révolutionner le genre, La voix du sang s'en tire honorablement en nous offrant des personnages attachants, une intrigue riche en rebondissements, le tout sans temps morts.
J'ai beaucoup hésité entre 3 et 4 étoiles pour la notation finale. Parce que beaucoup de « petites choses » m'ont gênée.

D'abord, le manque de précision. On rencontre différents peuples tout au long du récit mais l'auteur ne s'attarde pas à décrire leurs us et coutumes. Les Lonachs par exemple, intrigants à souhait que l'on aurait aimé découvrir un peu plus.
Tout comme ces apostats, jugés hérétiques par les serveurs de la Foi et pourchassés par les Frères de l'Ordre ou la Ténèbre, force occulte qui regroupe en fait toute croyance contraire à celle admise par le pouvoir en place. Et cet Ordre justement, ses origines, son histoire. J'ai eu le sentiment que tout cela n'était pas assez fouillé. J'ai par contre beaucoup aimé l'idée d'une Foi qui ne vénère aucun Dieu – contrairement justement aux apostats – mais défend la croyance en un Au-delà royaume des défunts.
On reste aussi dans le flou permanent pour ce qui concerne le « don » du héros, son lien avec l'énigmatique loup, cette « voix du sang » justement mais ça s'arrange sur la fin et nul doute qu'on en apprendra plus dans les tomes suivants.

Le chapitre sur la Cité Déchue m'a aussi laissée un peu sur ma fin. J'ai trouvé l'idée très prometteuse, intrigante, amenant mystère et questions. Mais l'on n'y fait qu'un court séjour alors qu'on aurait aimé s'y attarder un peu.

L'étude psychologique des personnages, surtout au début est assez travaillée. Les premiers chapitres racontant le noviciat des différents protagonistes s'y prêtent bien et tout au long du livre, Vaelin prend de l'épaisseur. Il voit ses croyances malmenées tout comme sa conscience. Ses certitudes s'en trouvent ébranlées et il devient bien plus sympathique que le jeune novice aveuglé par sa foi et croulant sous la culpabilité. Bref, je ne veux pas trop en dire pour ne pas spoiler mais c'est un point fort du livre pour moi et l'un des côtés qui m'a fait pencher pour les quatre étoiles finales.

Parmi les aspects qui m'ont paru manquer de développement, les relations de Vaelin et Balafre, son chien. J'ai eu l'impression que celui-ci avait été amené là un peu par hasard, pour combler et que l'auteur n'a plus su quoi en faire par la suite, jusqu'au chapitre final en tout cas.
A ce sujet, je vais d'ailleurs me permettre un petit coup de gueule :


Anthony Ryan donc, présenté comme le nouveau Gemmel…. Il lui manque, à mon sens un peu de souffle, lors des batailles particulièrement. J'ai vu aussi des allusions à Robin Hobb et franchement on en est loin. L'émotion est bien là, tout au long du roman mais on n'atteint pas les sommets de L'assassin royal, ni la finesse de l'étude psychologique de ses personnages.
Peut-être simplement ne faut-il chercher aucune ressemblance, et laisser à Anthony Ryan la chance de trouver son propre style, se détacher de ses influences pour venir à bout des quelques imperfections de ce premier tome. Car, au final, l'ensemble est vraiment plaisant, la lecture addictive, le tout cohérent et la construction solide. L'écriture sert une histoire pas forcément originale mais qui s'avère passionnante. Et le dénouement, pour ma part a fini de me convaincre. Je l'ai trouvé bien amené, inattendu et apportant enfin quelques réponses. Soudain le récit devient d'une gravité et d'une noirceur jusque là pas assez présentes à mon goût.

N'oublions pas non plus qu'il s'agit d'un premier tome. Anthony Ryan y démontre un talent certain et je vais attendre avec impatience la suite de cette trilogie.

Pour finir, un grand merci à Babelio et aux éditions Bragelonne pour cette belle découverte.
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