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Critique de fulmar


Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

« Ô rage ! Ôh désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »

Mais pourquoi cette référence à Corneille pour écrire sur un…, un quoi, je me le demande encore !
Parce que j'ai bayé, comment ça, « bayé » ? Ne serait-ce pas plutôt « bâillé » ?
Non, je parle bien de bayer, être bouche bée d'étonnement, ce qui se traduit par « rester la bouche ouverte devant une chose sans intérêt ».
Mais qu'est-ce que les corneilles viennent faire là dedans ?
Elles étaient considérées comme un gibier sans valeur.
Pour tout vous dire, j'ai aussi bâillé, là encore bouche ouverte, mais d'ennui.
Et comme le manque d'intérêt, le peu de valeur et l'ennui m'ont procuré de la rage et du désespoir, vous comprendrez mieux que je cite « Le Cid » en exergue !
Et pourtant, la couleur orange de la couverture du même ton que le marque-pages Babelio qui se trouvait à l'intérieur, ça partait sur de bonnes bases.
« Mon livre sent meilleur que ta tablette », c'est le slogan du marque-pages, jusque là, je suis toujours d'accord, l'odeur du papier c'est en effet plus attirant que celle d'une tablette, à moins qu'elle soit en chocolat.
Choc, oh la, oui ce fut un choc, car j'ai eu le privilège de recevoir ce livre en avant-première, deux mois avant sa parution en librairie, j'étais donc motivé pour en faire la première critique, quelle responsabilité !
Edité chez Albin Michel, septième roman de l'auteur, une certaine référence en quelque sorte…
La deuxième de couverture commence par « C'est l'histoire d'un film fou sur lequel personne n'aurait misé ». En remplaçant film par roman, on obtient, à mon humble avis, le même résultat.
Comme je n'ai pas l'habitude de faire des critiques mitigées, je vais donc là aussi vous livrer mon ressenti, qui est négatif, pour ne pas dire démoralisant.
D'aucuns pourront expliquer que je n'ai rien compris au cheminement de l'auteur, ce qui serait sans doute exact s'il y avait un scenario logique et cohérent.
« C'était comme si chaque spectateur reprenait le film de sa vie pour en améliorer la production, en revoir le casting ou en changer les décors. Certains s'attaquaient même au scenario... »
En effet, tout est dit sur la quatrième de couverture. Ça part à vau-l'eau car rien n'est écrit.
C'est un roman choral avec de nombreux protagonistes, mais le chef de choeur n'a pas réussi à mettre à l'unisson les différentes voix qui composent le tableau. Il en ressort des fausses notes sur l'ensemble de la partition, chaque personnage se la jouant solo sans apporter le moindre semblant d'unité.
Une cacophonie indigeste à la limite du vomissement, mais rester à table jusqu'à la fin du repas était nécessaire pour espérer un bouquet final qui aurait ravivé les papilles. Que nenni, il m'aura fallu incurgiter cette mixture sans saveur pour vous livrer cet épisode de « Cauchemar en cuisine ».

Il y avait pourtant du potentiel, l'idée de faire un film en période de confinement, avec les masques et des robots pour suppléer les humains cloîtrés, ça pouvait tenir la route et raconter une histoire entre réel et virtuel. Mais l'auteur a fait son cinéma, Régis de sa mort erra jusqu'à l'épuisement…

C'est plat, cru, limite vulgaire, l'explication de chaque personnage n'apporte rien à l'ensemble, que dis-je ?, il n'y a pas d'ensemble, une suite de propos incohérents sur les états d'âme de chacun.e qui ne procure aucun plaisir.
Le comble, c'est qu'il l'explique lui-même à la fin du bouquin :

« Je lui ai dit que tout le monde allait s'emmerder, que le cinéma c'était autre chose que des gens qui parlaient les uns à la suite des autres. »

Serait-ce de l'auto-dérision ? Je trouve plutôt que c'est de la provocation gratuite, qui ne met pas à l'honneur la littérature.
Il a titré ce navet « Les grands enfants », mais je pense que n'importe quel enfant aurait fait mieux, même petit.
Pour moi, les grands enfants, ça restera une émission de télévision diffusée à la fin des années soixante. Oui, je sais, ça date ! Les rôles principaux étaient tenus par Francis Blanche, Jean Yanne, Jacques Martin, José Artur. Il y avait de l'improvisation, mais ça ne sonnait pas faux, c'était même jubilatoire.

Pour un premier roman, j'aurais mis deux étoiles, mais là, franchement, au septième, qui vous l'aurez compris, ne m'aura pas emmené au septième ciel, je n'accorde qu'une minuscule étoile, essentiellement pour la couverture. Comme quoi l'habit ne fait pas le moine.
Cette première critique n'est pas enthousiasmante, je souhaite que les suivantes apportent une contradiction salutaire. Mais j'en doute fortement.

Laissons à Corneille une conclusion raisonnée :

« Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années. »


















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