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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout d'abord, je tiens à expliquer les 5 étoiles, je déteste noter un livre qui traite d'un sujet grave (la maladie, la barbarie, la souffrance...), je trouve déjà difficile de noter un livre, mais encore plus quand l'histoire est vraie et surtout dramatique.
Là, nous sommes confrontés à la cruauté humaine à son niveau maximum, déjà prendre la vie de quelqu'un est inacceptable à mes yeux, mais quand cette vie est prise dans une violence et une injustice extrême, cela dépasse l'écoeurement.
Soraya, jeune fille Iranienne, est mariée très jeune à un homme qu'elle n'a pas choisit, elle vit dans un tout petit village de 250 âmes, et ce sont ses parents, qui moyennement finance, marie leur fille à leur convenance. Soraya accepte ce mariage, sans rien dire, soumise à la loi islamique pratiquée dans son village, très vite, elle se retrouve enceinte et cumulera les naissances pendant une quinzaine d'années certains de ses enfants naîtront morts comme c'est malheureusement le cas dans ce genre de situation, elle élèvera convenablement ses enfants et tiendra parfaitement sa maison, son mari ne pouvant rien lui reprocher.
Son mari, dont je n'ai même pas retenu le nom, se lasse de sa femme, mais si il demande le divorce, il devra reverser la dot et ça il en est hors de question, il va donc comploter avec le maire du village, le mollah et bien d'autres pourritures pour faire passer Soraya pour une femme infidèle et donc pouvoir la condamner à mort.
L'occasion est tout trouvée, puisque Soraya a pour voisin le veuf d'une de ses amies d'enfance et par charité et loyauté envers son amie partie trop jeune, elle va aider cet homme dans les diverses tâches ménagères et l'éducation des enfants. Cet homme, dont le prénom ne m'intéresse pas plus, va témoigner contre Soraya, prétextant qu'elle lui fait des avances et qu'elle n'hésite pas à le draguer chaque fois qu'elle vient chez lui.
Toute cette petite communauté de pourriture va donc venir chez Soraya pour lui faire part de ce témoignage et lui demander si tout cela est vrai, elle va bien évidemment nier, puisqu'elle n'a jamais draguer cet homme. Sa tante, Zahra, présente et très influente dans le village, va essayer de tout faire pour sauver sa nièce, mais rien n'y fera, et Soraya sera jugé en 20 minutes et condamné à la lapidation, exécution qui aura lieu le soir même.
La scène de la lapidation est extrêmement dure à lire, sachant que les premières pierres seront jetées par le père, le mari et les deux fils ainés de Soraya.
Dur récit qui témoigne encore une fois que les hommes peuvent être d'une cruauté extrême, et même si je déteste souhaiter du mal aux gens, j'espère juste qu'ils en ont bien chier pour le restant de leurs jours et que leurs actes les a empêché de dormir jusqu'à la fin.
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La femme lapidée" n'est pas un roman, il faut bien le préciser, mais le récit d'une histoire vraie que raconte Freidoune Sahebjam. On lit d'une seule traite, connaissant la fin de l'histoire grâce au titre, mais non pas les raisons de cette lapidation, qui ne sont rapportées qu'au milieu du livre. Faut-il les préciser ? Quatre hommes s'unissent contre la malheureuse Soraya, pour l'accuser d'adultère. Nous ne dévoilerons pas l'identité de tous ces individus. Mais il faut quatre hommes témoins de l'adultère, pour condamner une femme à la lapidation, « là-bas ».

Soraya ne sait pas se défendre. Les hommes sont particulièrement répugnants aussi bien le mari, homme violent et cupide que ses fils aînés, qui lapideront leur propre mère ; quant au maire du village, homme déchu, il ne fait qu'obéir à la toute-puissance d'un mollah qui prêche la parole d'Allah, pour s'attirer la bienveillance des villageois et assurer sa notoriété et se venger du refus de la condamnée, quand il lui avait fait des avances.

La figure de la tante de Soraya, femme de bon sens qui se rend compte de la folie des hommes du village et de la population tout entière, qui aime sa nièce, devient son dernier refuge et sa douleur, muette, est saisissante. Des détails sur le corps mutilé, qui n'aura pas droit à la sépulture, sont encore un sujet de réflexions douloureux pour le lecteur aussi bien que pour cette tante qui a été longtemps une figure importante, dans ce petit pays perdu dans les montagnes.

Un livre cynique et cruel, où le lecteur verse sans doute des larmes de compassion et d'impuissance, face à l'imbécillité des coutumes et à la perversité d'un homme qui n'a trouvé que ce moyen pour se débarrasser d'une innocente, afin de profiter d'autres femmes.

Quant à cette épouse « ignoble », elle a pour seuls torts d'avoir mis au monde des enfants, d'avoir été fidèle et généreuse, et supporté menaces, coups et injures d'un mari volage et pervers.

Un style clair, sans emphase, lapidaire devrait-on dire. Après cette lecture, on ne peut plus regarder une pierre comme on avait coutume de la regarder auparavant, avec indifférence...

Un récit qui ne pourra jamais s'oublier des mémoires des hommes.
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Quand on lit ce genre d'histoire vraie il faut avoir le coeur bien solide car c'est toujours pénible de voir des femmes traitées moins bien que du bétail. Freidoune Sahebjm nous offre le portait d'une femme Soraya accusée d'adultère. Et comme le veut la loi islamique elle sera lapidée. L'auteur va nous raconter comme cette jeune femme est arrivée dans ce calvaire. Et son histoire fait froid dans le dos.
Comment ne pas être touchée et meurtrie pour cette femme qui n'a rien demandé à personne ? Comment ne pas être en colère face à ces hommes qui se servent d'une loi pour leur plaisir ? Comment ne pas être outré pas la manière qu'on réagit ces villageois ?
Nous sommes dans les années 70 pour ce récit mais on le sait très bien que ça se passe encore dans certains villages retirés. Les choses ont peut-être sensiblement changés mais ce n'est pas assez.
Donc pour conclure, j'ai été touchée et bouleversée par cette lecture. L'auteur a trouvé les mots justes pour raconter la vie de cette femme.
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Il est très difficile de donner une note à ce livre. Tout est dans le titre « La femme lapidée ». On sait d'emblée de quoi il traite et on sait que cela ne va pas être plaisant.
J'ai lu le livre d'une traite. J'ai avalé les 187 pages sans m'en rendre compte si bien que je n'ai pas vu l'heure. J'ai mis à peine plus de trois heures pour le lire, mais il était largement plus de minuit quand je l'ai refermé. Je ne pouvais pas le lâcher, je ne pouvais pas arrêter pour le reprendre le lendemain. Si j'avais fait cela, j'aurais eu le sentiment de trahir Soraya. Je devais l'accompagner jusqu'au bout.
Soraya Manoutchehri est née très exactement le 12 février 1951. Elle a reçu le même prénom que la princesse Soraya Estandiari Bakhtiari qui ce jour-là épousait le Shah d'Iran, Mohammed Reza Pahlavi. Elle vit dans le village de Koupayeh, non loin d'Ispahan, dans le centre du pays. A dix ans, elle est placée chez un riche propriétaire terrien comme il est de coutume. Elle est alors sa bonne à tout faire. L'homme ne la viole pas mais il se livre à des attouchements durant les trois ans où elle vit chez lui. A treize ans, elle revient chez ses parents et est rapidement mariée à un jeune homme de vingt ans, Ghorban-Ali. Soraya le connaît malheureusement bien : il la brutalisait déjà enfant. Lui par contre ne se souvient pas d'elle. le mariage est célébré dans la plus pire tradition religieuse. Une fois la nuit de noce arrivée, c'est un tout autre homme que Soraya a face à elle : une brute, rustre, sans manières et surtout, sans égards pour elle. Ce soir-là, il la viole. Il agira toujours ainsi. En quatorze ans de mariage naîtront neuf enfants, vivants ou mort-nés.
Les malheurs de Soraya vont crescendo. Son mari est paresseux et il vit de petits larcins. Il est souvent absent car il se rend à la grande ville voisine pour y faire du trafic en tout genre et y fréquenter les prostituées. Quand il revient chez lui c'est pour frapper, encore et encore, sa femme et ses enfants. Il fait régner un climat de terreur. Soraya se tait.
Quelques années plus tard, la mère de Soraya, Shokat, meurt. Elle était appréciée de tous et surtout de son mari Morteza même si celui-ci avait pris une seconde épouse comme il en a le droit quand il avait apprit que la santé fragile de sa première épouse ne lui permettait plus d'avoir d'autres enfants (elle lui en avait déjà donné cinq). Morteza offrit le collier en or de Shokat à sa fille. C'est le seul souvenir qu'elle gardera d'elle.
Les années passent sans que la vie de Soraya ne change vraiment. Sans qu'elle ne s'améliore non plus. Sa dernière fille naît en 1979. ensuite son mari la délaissera totalement, ce qui ne sera pas pour la déranger.
Ghorban-Ali ne veut plus de sa femme. S'il avait eu les moyens d'avoir une seconde épouse il aurait privilégié cette solution. Mais, sans réel travail, il souhaite divorcer pour se remarier avec une jeune femme du village voisin. Il fait sa proposition à Soraya : lui partirait sans rien lui devoir et elle, elle garderait la maison, les meubles et les enfants. Ghorban-Ali et l'iman Hassan trouvent l'accord plutôt juste et équitable et demandent à Soraya d'y songer. L'iman ne perd pas le nord et propose même à Soraya de s'occuper d'elle. Soraya refuse tout. Mais elle se fait deux ennemis. Son mari Ghorban-Ali qui va alors tout faire pour se débarrasser d'elle, et l'iman qui s'est fait éconduire.
Le piège va se refermer doucement mais sûrement sur la pauvre Soraya. Son mari et l'imam l'autorise à se rendre plusieurs fois par semaines chez un homme devenu récemment veuf pour l'aider à tenir sa maison et à s'occuper des enfants. Elle s'acquitte merveilleusement bien de sa tâche et continue de tenir parfaitement sa propre maison.
Un scénario prend vite forme cependant avec la complicité du maire du village, Machdi Ebrahim, un vieil homme effrayé de tout et surtout dotée d'une faiblesse crasse. L'accusation d'adultère éclate au grand jour. Tout le monde se retourne contre elle, tous l'accusent, son mari en tête, et ensuite tout le village.
Sans procès, sans aucun moyen de se défendre, Soraya est condamnée. Pour elle, ce sera la mort par lapidation. Soraya n'a que trente-cinq ans et sa courte vie prendra fin à l'été 1986. Pour tous ces accusateurs, ce sera une libération. le village sera lavé de la honte et de la faute de cette dévergondée.
Ce livre est bouleversant au-delà du fait qu'il raconte une histoire vraie. Il n'est pas question de juger des pratiques ou des coutumes, mais le récit démontre l'enfermement de villageois dans leurs certitudes. Tous, qu'elle que soit leur positionnement, contribuent à la chute inexorable de Soraya. le complot est énorme, les ficelles sont grosses, et pourtant la fin est sans surprise, la sentence est connue d'avance. L'auteur n'épargne pas le lecteur dans la description de la mise à mort, il n'édulcore pas son propos, sûrement pour le choquer et l'édifier. Et le résultat est là. C'est affreux, mais ce livre est diablement utile.
Pour toutes ces raisons, je donne 5 étoiles à "La femme lapidée".
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Ce livre bouleversant m'a fait pleurer
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Le malheur des femmes iraniennes
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Ce livre est totalement incroyable, c'est une histoire vraie celle de Soraya et son injuste lapidation en Iran en 1986 pour cause d'infidélité ! On suit l'enfance de Soraya, son mariage, et sa mise à mort… Je recommande ce livre en tout point, cela fait réfléchir, il est très très bien écrit, très rapide à lire, enfin bref parfait !!!!

J'ai encore envie de faire un gros câlin à Zahra 😭
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