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Le dernier amour de Clemenceau avec Marguerite Baldensperger de 40 ans sa cadette était propice à un récit enlevé et passionnant.
Oui, il y a des anecdotes intéressantes et un travail de documentation fouillé.
Clemenceau est franchement antipathique, misogyne et mégalomane mais ce portrait de lui aurait pu être intéressant.
La romance est finalement assez pauvre alors que cela a du être quelque chose à l'époque ; cette femme mariée qui vient de perdre sa fille ainée et qui va succomber à un Clemenceau octogénaire, fier de ses actions passées, anticlérical et présomptueux. Leur relation devait être hors norme et bousculer le quotidien.
Mais le récit est académique, le rythme plat et l'écriture ennuyeuse.
C'est raté pour moi et je suis déçue en refermant ce livre.
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Je serais probablement passé à côté de ce livre si je n'avais vu le magnifique téléfilm qui en a été tiré, magistralement interprété par Pierre Arditi et Emilie Caen.
Dans son texte, Nathalie Saint-Cricq revient sur les dernières années de Georges Clémenceau et sur l'histoire d'amour qu'il a vécu avec Marguerite Baldensperger, éditrice chez Plon.
Dès le premier regard, le séducteur alors âgé de 82 ans à qui l'on prête près de six cents maîtresses, est envoutée par cette jeune femme belle et triste, de quarante ans sa cadette.
Rien ne les prédestinait à s'entendre. L'ancien président du Conseil n'a rien perdu de sa flamboyance ni de son orgueil. Il est aussi colérique et tempétueux qu'elle est discrète et réservée.
Et pourtant, au fil des rencontres une complicité amoureuse va les lier.
J'ai aimé découvrir cet homme auquel, je dois l'avouer, je ne m'étais jamais beaucoup intéressée. Outre son caractère bien trempé, misogyne, peu concerné par le droit des femmes, il apparaît également fidèle en amitié notamment pour Claude Monet qu'il accompagnera jusqu'à la mort.
Outre les relations hommes, femmes, Nathalie Saint-Cricq décrit la société en ce début du XXème Siècle.
Nathalie Saint-Cricq brosse un portrait saisissant de réalisme dont émerge une certaine tendresse pour ses personnages.
Une belle découverte et un coup de coeur.

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Comme tout le monde, je connaissais Clémenceau, un peu...surtout par son passage au ministère de l'intérieur qui avait fait de lui "Le Tigre".

Ce livre m'a permis de mieux découvrir son parcours, mais surtout, au travers de sa dernière histoire d'amour, qui il était, l'homme derrière le "grand homme".

Et je trouve ce récit très réussi, déjà parce qu'il décrit une époque, et également parce que nous rentrons dans l'intimité d'un mythe.

C'était une lecture passionnante, j'ai passé un très bon moment de lecture.
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Quelle lecture réjouissante, ce livre est délicieux, l'auteure a une bien belle plume, pleine d'humour et de tendresse.
Elle nous fait découvrir la rencontre du grand homme bougon, grognon, autoritaire, impulsif, attachant, avec Marguerite Baldensperger, Alsacienne, sage et réservée mais libre, éditrice chez Plon, ce sera le début d'une grande amitié pendant 6 ans et le dernier grand amour de Clemenceau. Celui-ci lui écrira 668 lettres d'une plume délicate et souvent enflammée, car plus que sous le charme de Marguerite il en est tombé amoureux.
Le récit est touchant, Marguerite trouve un grand réconfort auprès de lui et elle illumine ses derniers jours de mai 1923 au 24 novembre 1929.
Cette biographie romancée m'a donné envie de lire et d'en savoir plus sur ce personnage singulier et exceptionnel, car sans cet ouvrage je n'aurais sans doute pas songé à découvrir qui il était en dehors de ce que l'on en connaît communément par L Histoire.
Et puis le récit est jalonné de saillies incisives et fort drôles de l'Illustre qui m'ont bien fait rire. Il avait vraiment le sens de la formule percutante et impertinente. Une langue acérée, moqueuse, parfois venimeuse quand il détestait son interlocuteur ou visait un adversaire.
Je ne résiste pas à partager une anecdote : au Ministère de l'intérieur trouvant souvent les bureaux vides, il fit apposer une note dans chaque service : "Messieurs les fonctionnaires vous êtes priés de ne pas partir avant d'être arrivés".
Ou encore Deschanel s'adressant aux parlementaires s'était écrié : "Messieurs il faut solutionner la question" Clemenceau lui répond : "Très bien nous allons nous en occupationner".
Merci à cette talentueuse éditorialiste pour ce récit érudit et divertissant. Pour un premier ouvrage c'est particulièrement réussi.
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Nous connaissons bien Nathalie Saint-Cricq comme politologue.

Avec ce premier livre, elle démontrer ses capacités d'historienne, et fait preuve d'une grande sensibilité.

Georges Clémenceau est un mythe politique. Républicain intransigeant, dreyfusard, il fut l'artisan de la victoire française en 1918.

D'un humour féroce par rapport à ses adversaires politiques, d'un caractère pas toujours facile, sa rencontre avec Marguerite Baldensperger adoucit légèrement son caractère. Celle-ci, arrivée à la quarantaine, s'interroge sur sa vie, son mariage, son avenir...Georges Clémenceau lui redonna confiance en elle.
Pour celui-ci, cette relation, surtout épistolaire, lui permettra de vivre une dernière flamme amoureuse avant sa disparition. Et ce malgré une différence d'âge de plusieurs décennies.
Il fut un grand séducteur dans sa jeunesse. Marguerite fut le soleil de sa vieillesse.

Avec cet ouvrage, Nathalie Saint-Cricq démontre sa capacité à faire cohabiter ce que l'on appelle la "grande Histoire" avec la "petite Histoire".
Les grandes heures de la carrière politique de Georges Clémenceau sont évoquées parallèlement à une belle histoire d'amour.

Une réussite totale.
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« Mettez votre main dans la mienne. Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderez à mourir, c'est notre pacte. » Marguerite Baldensperger poursuit : "tel fut le début d'un sentiment qui devait transformer ma vie".

Georges Clemenceau (1841 – 1929) a 82 ans. le Tigre continue à travailler et à écrire, dans le petit matin, dans son appartement – en location – de la rue Franklin, ou dans sa longère vendéenne de Saint-Vincent sur Jard, face la mer et entourée d'un jardin fou.
Il se préoccupe plus que jamais de politique, en particulier du réarmement de l'Allemagne, alors que lui, « le père la victoire » a été brutalement évincé de la scène dès la fin de la Grande Guerre. Il s'applique à conserver une étonnante forme physique, chaque jour, avec un coach ...

Marguerite Baldenspenger est une jolie femme, épouse d'un universitaire très peu présent, alsacienne, éditrice pour la maison Plon. Elle a quarante ans de moins que lui, vient de traverser un drame familial insurmontable et a décidé de travailler.
Elle vient commander à Clemenceau un livre pour la collection qu'elle dirige. Il va accepter, car ses finances sont perpétuellement dans le rouge, et parce qu'elle est charmante. Il a vécu aux Etats-Unis, elle lui parle de Lincoln … il imposera Démosthène.

Leur collaboration va devenir passion commune. Lui, encore et toujours fringant, galant, élégant, impérieux, tyrannique, amoureux comme jamais. Elle, fascinée, attendrie, séduite, soumise à ses caprices, totalement sous le charme, même lorsqu'il se montre dominateur et parfois cruel.
Leur liaison durera effectivement jusqu'à la mort du Tigre, qui lui aura adressé entre-temps 668 lettres. Marguerite et sa famille auront à coeur de les publier, mais de son côté, bienséance oblige, ses propres missives auront été détruites. Nathalie Saint-Cricq a eu l'idée de lui inventer un journal intime très documenté et orné des saillies les plus vachardes du grand homme.

Nathalie Saint-Cricq retrace ces six années de passion partagée, sans doute platonique mais pas moins dévorante. Elle dresse surtout le portrait sans fard de cet homme d'exception, sans en gommer les aspects les plus choquants comme la façon dont cet irrépressible coureur de jupons a poursuivi de sa hargne son ex-épouse, vite délaissée et répudiée dans des conditions indignes. C'est donc aussi un travail fouillé de journaliste plus que d'historienne. Un joli coup pour un premier ouvrage.

Un homme au seuil de la mort qui brûle d'amour mais surtout d'amitié, celle qui le lie indéfectiblement à Monet, et de colère contre les religions, le colonialisme, les hommes politiques de son temps : Poincaré, Déroulède, Briand … et même Foch qui prétend s'arroger le bénéfice de la victoire. Ce sera son dernier baroud littéraire avec « Grandeurs et misères d'une victoire ».

Ce n'est pas tout à fait un récit, ni une biographie, ni un roman. C'est écrit avec grâce, jalonné des mots d'esprit étincelants de méchanceté de Clemenceau vis-à-vis de ses contemporains ou des femmes, mais aussi pétri de son humanité et de sa clairvoyance.
J'ai bien aimé la dernière citation du général De Gaulle, reprise dans l'exposition consacrée il y a quelques années au Panthéon. Mais ce Clemenceau, quel tyran !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Ce roman de Nathalie Saint-Cricq est la reconstitution la plus fidèle possible des relations de Georges Clémenceau, âgé de 82 ans, et de Marguerite Baldensperger, femme mariée de 40 ans et mère de trois enfants dont l'ainée âgée de dix-sept ans, vient de mettre fin à ses jours.
C'est sous ces tristes auspices qu'a lieu la rencontre de Clémenceau et de l'héroïne, éditrice chez Plon, venue lui demander d'écrire une biographie de personnage célèbre.
"Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderez à mourir", tel est l'accord que passent ces deux êtres à ces moments difficiles de leur vie.

La lecture du récit est agréable : j'ai appris à mieux connaître Clémenceau, homme aux idées avancées sur son temps : médecin, journaliste et homme politique, anti-colonialiste, dreyfusard, promulgateur de lois sociales favorables à la classe ouvrière, anti-esclavagiste, anticlérical et athée, grand érudit. Mais aussi : autoritaire, colérique, capricieux, égocentrique, ne supportant pas de ne pas être le centre des attentions, incapable de résister à placer de ces bons mots qui laissent une écharde plantée à vif dans la chair.
Incontestablement un philanthrope, quoique la fin de son existence ait été obscurcie par le rejet de sa candidature à la Présidence de la République. Inutile de dire que la personnalité de la pauvre Marguerite, qui fut son dernier amour (probablement platonique) en fut tout écrasée. Pourtant cette amitié de six ans, chaleureuse et attentive, lui permit incontestablement de surmonter son deuil.

Il était temps que je termine le livre, car l'aspect histrionique du personnage a fini par me lasser.
J'avoue que, comme Anne Sylvestre, je préfère "les gens qui doutent" à ces mastodontes qui emportent tout sur leur passage.
Mais les gens qui doutent s'appellent rarement Clémenceau.

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Documentaire romancé du dernier amour de Clémenceau avec l'éditrice Marguerite Baldensperger, de 40 ans sa cadette, endeuillée par sa mort dramatique de sa fille doublée de l'éloignement de son époux. Au-delà de l'histoire sentimentale qui demeure somme toute anecdotique, ce document vaut surtout par ce qu'il dit de la condition féminine dans la bourgeoisie de province au début du XXème siècle mise en miroir avec un monument de la vie politique française alors en retrait des affaires de ce monde. Deux solitudes, deux blessures à vif, une femme encore jeune, un homme à l'aurore de sa vie. Ils s'aimeront, ils s'aideront.
Le ton reste en tout point alerte, tonique. Sous certaines piques, on devine l'affection de la journaliste pour le vieillard malgré ses défauts et son caractère de cochon.
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Cette biographie nous présente un nouveau visage du "Tigre" sur un ton intimiste. On y découvre deux personnages principaux, Georges Clémenceau et Marguerite Baldensperger, aux personnalités tourmentée dans le cadre d'une relation relativement trouble mais profondément humaine. Un homme ancré dans une soif d'absolu parfois tyrannique et une femme morte intérieurement suite à la mort de sa fille et chez laquelle Clémenceau entretient une faible lueur de vie. Deux personnes unies par la souffrance de l'autre et une soif d'apaisement.

Nathalie Saint-Cricq trouve les bons mots pour créer le ton parfait de ce récit très intime en jouant sur le "je" d'un journal intime. A lire !
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Ce livre se lit très vite. Son principal intérêt réside dans la "plume enlevée, réjouissante et ironique" de Nathalie Saint-Cricq et dans les bons mots de Clemenceau.
Les amateurs d'histoire d'amour risquent donc de rester sur leur faim.
Quant à ceux qui espèreraient que "Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderez à mourir" pourrait les aider à vivre (ou à mourir)... Ben, en fait non!

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