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Nathalie Saint-Cricq (Autre)
EAN : 9791032913642
224 pages
Éditions de l'Observatoire (10/03/2021)
3.68/5   86 notes
Résumé :
2 mai 1923. Comme chaque jour, Clemenceau s'installe à sa table de travail. Malgré ses 82 ans, il n'a rien perdu de sa flamboyance ni de son orgueil. A l'aube du XXe siècle, alors que la République l'a remercié, le "Père la Victoire" ignore ce matin-là qu'il se prépare à vivre ses années les plus passionnées. Marguerite Baldensperger, éditrice de quarante ans sa cadette, s'apprête à passer sa porte pour lui proposer d'écrire un livre.
Dès lors, leurs destins ... >Voir plus
Que lire après Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderez à mourirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Le dernier amour de Clemenceau avec Marguerite Baldensperger de 40 ans sa cadette était propice à un récit enlevé et passionnant.
Oui, il y a des anecdotes intéressantes et un travail de documentation fouillé.
Clemenceau est franchement antipathique, misogyne et mégalomane mais ce portrait de lui aurait pu être intéressant.
La romance est finalement assez pauvre alors que cela a du être quelque chose à l'époque ; cette femme mariée qui vient de perdre sa fille ainée et qui va succomber à un Clemenceau octogénaire, fier de ses actions passées, anticlérical et présomptueux. Leur relation devait être hors norme et bousculer le quotidien.
Mais le récit est académique, le rythme plat et l'écriture ennuyeuse.
C'est raté pour moi et je suis déçue en refermant ce livre.
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Quelle lecture réjouissante, ce livre est délicieux, l'auteure a une bien belle plume, pleine d'humour et de tendresse.
Elle nous fait découvrir la rencontre du grand homme bougon, grognon, autoritaire, impulsif, attachant, avec Marguerite Baldensperger, Alsacienne, sage et réservée mais libre, éditrice chez Plon, ce sera le début d'une grande amitié pendant 6 ans et le dernier grand amour de Clemenceau. Celui-ci lui écrira 668 lettres d'une plume délicate et souvent enflammée, car plus que sous le charme de Marguerite il en est tombé amoureux.
Le récit est touchant, Marguerite trouve un grand réconfort auprès de lui et elle illumine ses derniers jours de mai 1923 au 24 novembre 1929.
Cette biographie romancée m'a donné envie de lire et d'en savoir plus sur ce personnage singulier et exceptionnel, car sans cet ouvrage je n'aurais sans doute pas songé à découvrir qui il était en dehors de ce que l'on en connaît communément par L Histoire.
Et puis le récit est jalonné de saillies incisives et fort drôles de l'Illustre qui m'ont bien fait rire. Il avait vraiment le sens de la formule percutante et impertinente. Une langue acérée, moqueuse, parfois venimeuse quand il détestait son interlocuteur ou visait un adversaire.
Je ne résiste pas à partager une anecdote : au Ministère de l'intérieur trouvant souvent les bureaux vides, il fit apposer une note dans chaque service : "Messieurs les fonctionnaires vous êtes priés de ne pas partir avant d'être arrivés".
Ou encore Deschanel s'adressant aux parlementaires s'était écrié : "Messieurs il faut solutionner la question" Clemenceau lui répond : "Très bien nous allons nous en occupationner".
Merci à cette talentueuse éditorialiste pour ce récit érudit et divertissant. Pour un premier ouvrage c'est particulièrement réussi.
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Je serais probablement passé à côté de ce livre si je n'avais vu le magnifique téléfilm qui en a été tiré, magistralement interprété par Pierre Arditi et Emilie Caen.
Dans son texte, Nathalie Saint-Cricq revient sur les dernières années de Georges Clémenceau et sur l'histoire d'amour qu'il a vécu avec Marguerite Baldensperger, éditrice chez Plon.
Dès le premier regard, le séducteur alors âgé de 82 ans à qui l'on prête près de six cents maîtresses, est envoutée par cette jeune femme belle et triste, de quarante ans sa cadette.
Rien ne les prédestinait à s'entendre. L'ancien président du Conseil n'a rien perdu de sa flamboyance ni de son orgueil. Il est aussi colérique et tempétueux qu'elle est discrète et réservée.
Et pourtant, au fil des rencontres une complicité amoureuse va les lier.
J'ai aimé découvrir cet homme auquel, je dois l'avouer, je ne m'étais jamais beaucoup intéressée. Outre son caractère bien trempé, misogyne, peu concerné par le droit des femmes, il apparaît également fidèle en amitié notamment pour Claude Monet qu'il accompagnera jusqu'à la mort.
Outre les relations hommes, femmes, Nathalie Saint-Cricq décrit la société en ce début du XXème Siècle.
Nathalie Saint-Cricq brosse un portrait saisissant de réalisme dont émerge une certaine tendresse pour ses personnages.
Une belle découverte et un coup de coeur.

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Comme tout le monde, je connaissais Clémenceau, un peu...surtout par son passage au ministère de l'intérieur qui avait fait de lui "Le Tigre".

Ce livre m'a permis de mieux découvrir son parcours, mais surtout, au travers de sa dernière histoire d'amour, qui il était, l'homme derrière le "grand homme".

Et je trouve ce récit très réussi, déjà parce qu'il décrit une époque, et également parce que nous rentrons dans l'intimité d'un mythe.

C'était une lecture passionnante, j'ai passé un très bon moment de lecture.
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« Mettez votre main dans la mienne. Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderez à mourir, c'est notre pacte. » Marguerite Baldensperger poursuit : "tel fut le début d'un sentiment qui devait transformer ma vie".

Georges Clemenceau (1841 – 1929) a 82 ans. le Tigre continue à travailler et à écrire, dans le petit matin, dans son appartement – en location – de la rue Franklin, ou dans sa longère vendéenne de Saint-Vincent sur Jard, face la mer et entourée d'un jardin fou.
Il se préoccupe plus que jamais de politique, en particulier du réarmement de l'Allemagne, alors que lui, « le père la victoire » a été brutalement évincé de la scène dès la fin de la Grande Guerre. Il s'applique à conserver une étonnante forme physique, chaque jour, avec un coach ...

Marguerite Baldenspenger est une jolie femme, épouse d'un universitaire très peu présent, alsacienne, éditrice pour la maison Plon. Elle a quarante ans de moins que lui, vient de traverser un drame familial insurmontable et a décidé de travailler.
Elle vient commander à Clemenceau un livre pour la collection qu'elle dirige. Il va accepter, car ses finances sont perpétuellement dans le rouge, et parce qu'elle est charmante. Il a vécu aux Etats-Unis, elle lui parle de Lincoln … il imposera Démosthène.

Leur collaboration va devenir passion commune. Lui, encore et toujours fringant, galant, élégant, impérieux, tyrannique, amoureux comme jamais. Elle, fascinée, attendrie, séduite, soumise à ses caprices, totalement sous le charme, même lorsqu'il se montre dominateur et parfois cruel.
Leur liaison durera effectivement jusqu'à la mort du Tigre, qui lui aura adressé entre-temps 668 lettres. Marguerite et sa famille auront à coeur de les publier, mais de son côté, bienséance oblige, ses propres missives auront été détruites. Nathalie Saint-Cricq a eu l'idée de lui inventer un journal intime très documenté et orné des saillies les plus vachardes du grand homme.

Nathalie Saint-Cricq retrace ces six années de passion partagée, sans doute platonique mais pas moins dévorante. Elle dresse surtout le portrait sans fard de cet homme d'exception, sans en gommer les aspects les plus choquants comme la façon dont cet irrépressible coureur de jupons a poursuivi de sa hargne son ex-épouse, vite délaissée et répudiée dans des conditions indignes. C'est donc aussi un travail fouillé de journaliste plus que d'historienne. Un joli coup pour un premier ouvrage.

Un homme au seuil de la mort qui brûle d'amour mais surtout d'amitié, celle qui le lie indéfectiblement à Monet, et de colère contre les religions, le colonialisme, les hommes politiques de son temps : Poincaré, Déroulède, Briand … et même Foch qui prétend s'arroger le bénéfice de la victoire. Ce sera son dernier baroud littéraire avec « Grandeurs et misères d'une victoire ».

Ce n'est pas tout à fait un récit, ni une biographie, ni un roman. C'est écrit avec grâce, jalonné des mots d'esprit étincelants de méchanceté de Clemenceau vis-à-vis de ses contemporains ou des femmes, mais aussi pétri de son humanité et de sa clairvoyance.
J'ai bien aimé la dernière citation du général De Gaulle, reprise dans l'exposition consacrée il y a quelques années au Panthéon. Mais ce Clemenceau, quel tyran !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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critiques presse (1)
LeFigaro
01 avril 2021
L’histoire de la rencontre étonnante du vieux fauve Clemenceau et d’une sage éditrice venue recueillir ses souvenirs.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Clemenceau avait avant tout du talent et du tempérament, du courage dans la vie et en politique, ce n'est plus si fréquent. Il n'avait jamais peur de déplaire, quand il estimait que c'était son devoir. Il me semble fondé en avoir aujourd'hui la nostalgie.
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Il est à bout de force, il le sent, il le sait. Il est seul. Trop de morts, trop de douleurs. Mais il va devoir se relever, encore une fois, pour l'épreuve finale. Ce sera son ultime effort, son dernier combat. Il ne l'a pas vu venir, mais il va devoir repartir au front. Un mal pour un bien, peut-être. "Le souffle des grands jours a magiquement ranimé la vieille flamme toujours brûlante des émotions d'autrefois." Il a quatre-vingt-huit ans, on l'attaque, il va être au rendez-vous. Il revit.
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- En France, nous n'avons pas le droit de voter, en Amérique, vous avez défendu le droit de vote des Noirs, et c'était justifié. Qui sommes-nous donc, nous les femmes, des sous-citoyens, des êtres de seconde classe ?

Il a fait sa mauvaise tête, et de surcroît il affiche un méchant éclair dans l'oeil. Il m'attendait au tournant, avait anticipé. Hors de question de me laisser impressionner. J'enchaîne.

- Vous avez pourtant côtoyé et soutenu des féministes.
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Là où il y a de l'art, là où il y a du talent, il n'y a ni vieillesse, ni solitude, ni maladies et même la mort n'est plus que la moitié d'elle-même.
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Dix-sept heures, c'est l'heure du thé. Il fait doux, le président s'affaire pour la servir au mieux. Là, point de domesticité, c'est lui le maître de cérémonie. Il en rajoute, il est censé maîtriser l'art du thé. Il la bassine avec le Chanoyu et le Chadô, autant de coutumes ancestrales japonaises qu'il lui explique avec précision. Elle apprécie le thé, mais pas au point de passer une heure à apprendre le moindre détail sur ce rituel, ou encore à disserter sur la température optimale de l'eau; 90 degrés mieux que 100, c'est certes passionnant, mais elle s'en moque éperdument.
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