AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les sentinelles du soir (57)

La vieillesse permet peut-être de retrouver le bonheur d'être soi-même. Personne ne peut plus avoir la tentation d'être un autre. Les dés sont jetés. Les émotions troubles qui nous ont traversés comme la préoccupation de paraitre, la possession ou l'ambition, s'atténuent à mesure que s'éloignent les âges de la vitalité et de la vanité. C'est alors que beaucoup découvrent - mais il est souvent trop tard que la merveille est dans l'instant. Les hommes font ainsi de longs détours pour retrouver cette fraicheur naturelle aux enfants.
Commenter  J’apprécie          40
Un livre entier ne suffirait pas à contenir tout ce que j'ai appris du Vietnam en général et des Thos en particulier. .../... Chaque événement était pour eux un enseignement et un signe de l'au-delà. Dans leur esprit la vérité était vivante, comme les courants du fleuve. Grâce à eux, j'ai toujours essayé depuis, de récupérer les débris de mon existence pour faire tenir debout mon être intérieur. Même en prison et réprouvé, j'ai cherché à être heureux.
Commenter  J’apprécie          00
Aujourd'hui encore, la femme reste un mystère. Des silhouettes m'accompagnent : femmes aimées, croisées ou admirées. L'énigme de leur beauté m'étonne encore. Dans la Résistance ou dans l'épreuve, je les ai vues capables d'un courage silencieux et tenace qui m'a ébloui. Elles m'apparaissent comme le reflet de la part invisible du monde.
Commenter  J’apprécie          20
De cette proximité de l’enfance, je tire la leçon de l’éphémère. J’ai lu ces jours-ci une phrase d’Einstein qui m’a frappé : « Nulle beauté ne surpasse celle du mystère. Celui qui y reste insensible, qui ne sait pas contempler, qui ne connaît pas le frémissement profond de l’âme éveillée, celui-là pourrait aussi bien être mort, il a déjà les yeux fermés ». Certaines formes de beauté nous laissent croire à l’existence d’un ordre parallèle au monde habituel, étranger à la terreur, à la sottise, à la lâcheté des hommes.
Commenter  J’apprécie          10
Vous cherchez ce qui est déjà en vous, Hélie. N'attendez pas d'embrasement final, où toutes les pièces du puzzle se mettront soudain en place comme par enchantement. Comme une toile tissée jour après jour, vous êtes la suite de vos actes. Avec vos camarades de déportation, vous avez supporté l'insupportable. Au combat, vous avez avancé sous le feu. Vous avez aimé. La foi, ce n'est rien d'autre : faire confiance, avancer dans la nuit, basculer dans l'instant suivant comme vous sautiez en parachute. Ce sont des choses très concrètes.
Commenter  J’apprécie          80
La mort est une réalité intrinsèque à la condition humaine. Depuis la première minute de notre existence, elle est aussi présente, palpable et indispensable que l'air que nous respirons. Des nourrissons de trois jours s'éteignent dans un souffle. Leur vie enferme la même énigme que celle d'un vieil homme qui part, entourés des siens. Depuis Buchenwald, j'ai connu beaucoup de jeunes vies fauchées par la guerre. Le mystère de leur passage m'habite toujours.
Commenter  J’apprécie          60
Haïr la mort ou la cacher ne sert à rien. Je me méfie de ceux qui veulent vivre comme si l'instant présent pouvait se dilater de manière infinie. Ils se distraient de leur condition mortelle par toutes les ressources de l'illusion afin de repousser loin de leur conscience le dernier des rendez-vous. Celui-ci survient toujours trop tôt, sans qu'ils aient pu se préparer.
Commenter  J’apprécie          30
Au contact avec le vivant, rien se semble plus naturel que la mort. Il suffit d'imaginer une forêt où aucune plante ne s'assécherait et où la sève ferait croître indéfiniment les arbres pour se rendre compte de l'utilité de la mort. Si notre planète était peuplée de tous les hommes qui sont nés depuis la préhistoire, elle deviendrait invivable et l'image la plus juste de l'enfer.
Commenter  J’apprécie          30
Il était dit que Talung serait une simple parenthèse, dont la pureté ne pouvait pas durer. J'ai déjà raconté dans ''Les Champs de braises'' l'évacuation de Talung, cette colonne honteuse de camions qui s'enfuyaient dans la poussière, laissant derrière eux des centaines de villageois en pleurs, promis aux représailles du Vietminh. Je n'y reviendrai pas.
Mais, sachez-le, c'était un crime.
Commenter  J’apprécie          20
Les soldats qui vous disent qu'ils n'ont jamais connu la peur vous mentent. Ou peut-être ont-ils traversé la guerre en zombies. C'est l'incandescence qui porte le soldat, et ce courage-là ressemble à un expérience mystique : pour que la lumière jaillisse, il faut bien qu'un peu de soi brûle et se consume. Teilhard de Chardin a écrit : "Tous les enchantements de l'Orient, toute la richesse spirituelle de Paris ne valent pas la boue de Douaumont." Il avait compris l'humilité déchirante de la guerre.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (61) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3186 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}