Citations sur Les clés du couloir (10)
La capacité des humains à survivre, tenir et résister est incroyable, presque autant que celle qu'ils savent déployer pour se détruire ou pour anéantir les richesses fabuleuses dont ils disposent ou croient posséder.
p. 17 Nous répétions, je n’arrive pas à y croire, et nous restions ainsi, les bras ballants et la bouche ouverte. Tant que la folie ne s’essuie pas les pieds sur ton paillasson, tu as l’impression que le réel n’est pas plus concret que les séries, les documentaires et les informations que tu vois, passer sur ton téléphone. Et puis un matin, on toque à ta porte.
... J'ai déboulé dans la chambre de Petra, hors des horaires convenus. Je lui ai dit tout de suite : " Ne chante pas aujourd'hui, c'est moi qui parle"....Avant de sortir, je lui ai dit JE VIENDRAI AVEC VOUS, JE VOUS SUIVRAI
Je Vous parle, à genoux devant mon lit de fer, en prière respectueuse. C'est une dernière adresse, tête inclinée et mains jointes, avant le grand chambardement, la catastrophe magnifique qui nous attend.
Ce matin, au premier rang de votre groupe, je ne vous ai pas reconnu tout de suite, vous aviez changé. Quelque chose dans votre port de tête, votre regard, l'axe de votre menton, quelque chose était réveillé, lumineux, vous regardiez loin.
La capacité des humains à survivre, tenir et résister est incroyable, presque autant que celle qu'ils savent déployer pour se détruire ou pour anéantir les richesses fabuleuses dont ils disposent ou croient posséder. (...) Nous excellons à papilloner de destruction en destruction, seuls la forme et les sujets changent.
Je suis partie ce matin avec le reste des lettres entre ma tunique et ma robe, les enveloppes comme une brique serrée dans ma ceinture en tissu... J'étais pleine d'élan, fière de me sentir appartenir à un groupe qui me parle désormais comme à un être humain....J'ai levé le bras et le tas de papiers est tombé...
On est toujours seul dans les moments les plus rudes, le grand chagrin ou la mort, mais on pourrait s'octroyer un divertissement.
Êtes-vous, comme moi, enragé par cette non-violence, la façon immonde de si bien nous traiter, de correctement nous nourrir, nous habiller, nous chauffer et, bien sûr, nous éduquer ; effacer ainsi l'immense violence, l'autre, celle qui ne laisse pas de traces sur les corps.
...le gardien de la bibliothèque de sa prison avait répondu à sa demande d'ouvrage : "Ici nous avons très peu de livres sur les étagères mais beaucoup d'écrivains dans les cellules."
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