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EAN : 9782081267725
118 pages
Flammarion (24/08/2011)
3.61/5   91 notes
Résumé :
Voici un texte qui alterne poésie douce et drôlerie franche.
Par la voix d'une très vieille dame sur son lit de mort, et par celle de son arrière-petite-fille, une jeune femme que la vie moderne bouscule, cinq générations parlent. Face aux duretés de la vie, face à la mort qui sème la zizanie, leurs histoires transmettent une gaieté indéfectible.
Un premier roman, un récit court qui traverse le siècle, réussite rare de vigueur et de simplicité.
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un premier roman ( autobiographique?) très touchant et sensible.

Il entrelace deux points de vue, avec des typographies et aussi des styles différents: celui d'une très vieille femme, en train de mourir à l'hôpital et de son arrière-petite-fille, l'accompagnant dans la mort.

Le thème pourrait sembler déprimant mais il n'en est rien. Granny, " ma vieille pomme", comme la surnomme affectueusement Fanny , se raconte avec verve et humour, malgré les chagrins de la vie. Ses paroles intérieures, simples et justes, en égrenant les souvenirs, ont souvent un ton pétillant , malicieux. Répondant à ceux qui prétendent qu'il vaut mieux être mort que vieux , elle affirme par exemple:" Je suis moche mais je n'ai plus personne à séduire. Je n'ai plus de dents , pas de problème, voilà mon dentier. Je n'entends rien, ça m'évitera d'écouter les bêtises de ma voisine."

Face à elle, Fanny espère qu'elle ne souffre pas trop et qu'elle n'a pas peur de mourir. Ses angoisses personnelles transparaissent aussi: à trente ans, elle va divorcer et essayer de changer de vie avec sa fille, Milena. Son écriture mime son désarroi intérieur , les phrases sont souvent interrogatives. Mais on y trouve également beaucoup de poésie, d'ailleurs des citations de chansons ou de poèmes ponctuent joliment le texte. Elle qui a aimé voyager se souvient de la mousson ( en lisant d'autres critiques de babeliotes, je me suis rendue compte qu'elle avait justement écrit ensuite " Les notes de la mousson").

" Mousson ,ma belle maladroite
caméléon de la poussière "

J'ai aimé ce lien fort qui s'exprime à travers les mots, ce bel entrecroisement de deux générations qui fusionnent à travers l'affection que ces deux femmes se portent l'une à l'autre. Un livre que je recommande!

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J'ai découvert Fanny Saintenoy grâce à Babelio et aux éditions Versilio qui m'ont offert son dernier roman « les notes de la mousson ».
Une lecture que j'avais adorée au point de poursuivre ma découverte de cette auteure. C'est donc son premier roman « juste avant » que j'aimerais vous faire découvrir, tant cette lecture est belle, drôle, attachante, lumineuse, inoubliable.
Une jeune femme veille son arrière-grand-mère agonisante. Dans des chapitres alternés, elles se racontent avec drôlerie et poésie. Face à la mort et à la vie.
Toutes deux ont du tempérament pour dire les choses en silence. La première, la plus jeune, pétillante et fraîche, c'est Fanny. Elle accompagne la seconde, Juliette, sa très vieille pomme, sa Granny étendue sur son lit d'hôpital. L'attente, le froid, la peur encadrent leurs deux récits. Juste avant un ultime souffle, juste avant de continuer à vivre, leurs voix et souvenirs s'entremêlent pour dire cinq générations de femmes et un siècle qui s'écoule, pour dire les bonheurs comme les accidents de la vie moderne. Guerres, amours, voyages, études, naissances, maladies, deuils, regrets et renoncements, mille et un détails et anecdotes ressurgissent et s'animent.
Avec élégance et pudeur Fanny et Juliette se racontent simplement. Jusqu'au bout de ce bouleversant portrait croisé, Fanny Saintenoy excelle dans la maîtrise de la simplicité, pimente l'ensemble d'humour et de poésie et suscite l'émotion sans jamais tomber dans le pathos. Beau et juste, son premier roman a une force douce et une gaieté tendre. Face à la mort et à la vie.

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Fanny Saintenoy est née en 1971 et vit à Paris avec ses deux enfants. Après avoir été professeur de français langue étrangère, responsable du centre d'apprentissage des langues de la CIUP, elle travaille depuis quelques années au cabinet du Maire de Paris. Son premier roman, Juste avant, vient de paraître.
Certains livres sont comme des boîtes à musique, on les ouvre à peine et déjà la douce mélopée vous enchante. C'est exactement ce qui s'est passé lorsque j'ai entamé la lecture de ce roman, autobiographique je suppose, dès les premières lignes lues j'ai compris que j'avais un bon bouquin entre les mains.
Une vieille femme sur son lit de mort se remémore sa vie, Fanny son arrière petite-fille l'assiste dans ses derniers instants, elle aussi repasse le cours de leurs vies dans sa tête. le sujet paraît mortifère dit ainsi mais il faut bien que je vous donne une idée du thème traité par l'auteur, d'ailleurs on ne devrait jamais s'attacher uniquement au résumé d'un roman car il n'existe finalement que très peu de sujets en vérité, l'amour, la mort et un ou deux autres peut-être, tout est dans l'art et la manière de les développer.
Fanny Saintenoy possède cet art. le ton n'est jamais larmoyant, la vie est une succession d'instants de joie et de peines, souvenons-nous de nos moments heureux, tâchons d'oublier les mauvais. Un siècle d'histoire, en toile de fond de ce récit de la vie de cinq générations de femmes, de la mourante jusqu'à la petite Milena, fille de Fanny. Car il n'y a que des femmes dans ce roman, « les hommes, ils tiennent pas le coup dans cette famille, soit ils partent à la guerre, soit ils se défilent », le Front Populaire, les deux guerres, Mitterrand, quelques lignes suffisent à évoquer ces repères historiques dans les mémoires des deux femmes dont les réflexions se répondent par chapitres alternés.
Tout est magnifique dans ce premier roman, l'écriture est simple et familière, aucune de ces femmes n'a de destin sortant du commun, tout est assez banal pour être franc, mais c'est exprimé avec tant d'affection modeste et d'amour qu'on s'installe dans la lecture comme si on était chez soi. Un peu comme lorsque on va chez des voisins très chaleureux qui savent vous mettre à l'aise immédiatement, « les voisins, quand ça fait tellement longtemps, c'est presque la famille ».
Le bouquin est très court, 119 pages à peine, mais on se délecte de chacune, gorgée de force tranquille et de petites réflexions justes ou pleines d'humour, comme cette pensée de la vieille femme qui se meurt « J'ai souvent entendu les gens dire, du haut de leur grande jeunesse : « Si j'étais comme ça, je préfèrerais mourir. » J'aimerais bien vous y voir, petits frimeurs ! Quand le moment est venu, on s'emballe beaucoup moins. »
Fanny Saintenoy a trouvé un style et un ton qui font de son premier roman une vraie réussite, je vous conseille vivement ce livre.
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Juliette, alias Granny, est tout près de la mort. Fanny, son arrière petite -fille (l'auteur?)est là pour l'accompagner de l'autre côté. Chacune son tour, elles racontent, se racontent. Un dialogue en miroir, juste avant la fin, comme un passage de relai.
Un livre de femmes, écrit par une jeune femme. Les hommes se font rares ; mort à la guerre pour celui de Juliette, inexistant pour Jacqueline, sa fille, parti pour celui de Martine…et là sans être là pour celui de Fanny.
Au travers de ce cet échange sous la forme d'une conversation orale où le contenu prime sur la forme, se déroule l'histoire, et l'évolution des femmes au cours du siècle.
Fanny Saintenoy, en adoptant un style "langage parlé "et gouaille d'enfant du peuple, donne une fraicheur et une véritable sincérité à son roman.
Le ton y est à la fois drôle, grave, caustique.
« le cancer n'aime pas les vieux, ça l'excite pas, il lui faut de la cellule fraiche »
« Les morts précoces, ça met un drôle de bazar dans les familles, et dans les coeurs. »
Vous ne pensez pas si bien dire Madame Saintenoy.
Aucune place n'est laissée aux pleurs, à la mélancolie. S'il y a des regrets (qui n'en a pas ?) on en parle, mais pas plus qu'il ne faut. C'est de vie dont il est question, malgré les coups durs. Une vie s'en va, mais la vie se perpétue au fil des générations.
J'ai trouvé ces pages reposantes, et tendres. Je me suis amusée de certaines répliques :
« Ils sont drôlement décontractés, les curés de maintenant. C'est dommage d'avoir raté ça. »
Un livre à lire, un auteur à découvrir .


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Un magnifique contre-chant avec ses deux complaintes en miroir, formant un parfait équilibre tout en harmonie et contrepoint. Ce beau canon sonne juste grâce à sa ponctuation musicale le transformant en un ostinato plein d'amour et de douceur qui pénètre physiquement les yeux et les coeurs.

“C'est bien de mettre un peu d'ordre dans ses pensées avant de partir, comme on range sa maison avant un grand voyage”. Juliette, au seuil de ses cent ans, les yeux fermés, abandonnée sur son lit, comme dans un dernier soupir revoit sa vie, ses amours….et Fanny, son arrière-petite-fille, trentenaire, à son chevet, l'enveloppe de ses souvenirs partagés. Car Juliette, sa Granny, “aime bien l'idée que les pires moments deviennent une énorme crise de rigolade entre filles de quatorze à quatre-vingt-quatorze ans”.

Je me souviendrai longtemps de cette nouvelle qui s'offre à la lecture et laisse à penser que l'on ressent une musique.

L'on se prend à penser que Fanny a peut-être à voir avec l'écrivain. Alors bien que n'enlevant rien aux qualités du texte, il faudra attendre une nouvelle publication née d'une source d'inspiration moins autobiographique.

Lectori salutem, Pikkendorff

Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
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critiques presse (1)
LeMonde
19 août 2011
Ce qui pourrait être une histoire sinistre devient, grâce à la sobriété, à l'élégance et l'humour de Fanny Saintenoy, tendre et drôle. On traverse le XXe siècle, ses guerres, ses espoirs, ses tragédies, et l'on suit une famille, avec ses malheurs liés à l'Histoire, ses bonheurs et ses désastres intimes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Un jour je leur ai raconté l’arrestation aux filles, c’était le première fois il me semble, j’aurai attendu quarante ans pour ça. Elles se sont foutues de moi parce que j’avais précisé que mon mari n’avait pas pu manger sa soupe avant de partir. Il était de la Corrèze, Louis, il a toujours gardé cette manie de la soupe à cinq heures du matin. Qu’est-ce que ça m’énervait ! Je me rappelle, y avait Marie, la petite filleule de Fanny, elle était pliée en deux, elle ne pouvait plus s’arrêter. C’est resté ça aussi. Ca ne m’a pas choquée. Moi, après, je rigolais comme elles. C’est vrai qu’un type qu’on emmène dans les bureaux de la Gestapo, il a sûrement d’autres préoccupations.
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Ma vieille pomme, dans le couloir, quand je venais te voir à la Madeleine, j'avais toujours l'appréhension d'en prendre un coup, il faut se gonfler un peu les épaules avant de pénétrer dans une maison de retraite, se faire une petite carapace de protection. Rien que l'odeur, et puis pousser la porte du service, on entrait dans un autre monde, celui de la désespérence. J'avançais lentement, la décrépitude impose le silence. Je jetais des coups d'oeil à droite et à gauche, toutes les deux portes. Les vieilles dans leurs fauteuils, le fauteuil ou le lit, regards vides et perdus devant la télé allumée seulement pour faire du bruit, une pure tristesse de chien dans les yeux quand elles se tournaient pour me voir passer. Des bras secs et pendants au-dessus des couvertures miteuses, éventail d'odeurs âcres et fades. Un autre genre de couloir de la mort. Comme un film au ralenti, je vois ta silhouette tout au bout, frêle, accoudée à la barre, l'épaule qui traîne un peu le long du mur. Ton visage se transformait tout doucement, le temps que tu plisses les yeux plusieurs fois pour nous reconnaître. J'aimais que tu oublies toujours les dates de nos visites, comme ça tu avais l'air surpris, à chaque fois, c'était ma récompense.
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La maison de retraite, l’hôpital, et encore la maison de retraite, quelle fatigue ! Mais je ne suis pas pressée, faut du courage pour se dépêcher de mourir, je préfère encore m’ennuyer. J’ai souvent entendu des gens dire, du haut de leur grande jeunesse : "Si j’étais comme ça, je préférerais mourir."
J’aimerais bien vous y voir, petits frimeurs ! Quand le moment est venu, on s’emballe beaucoup moins. On se dit, finalement je ne suis pas si mal que ça. Je suis moche, mais je n’ai plus personne à séduire. Je n’ai plus de dents, pas de problème, voilà mon dentier. Je n’entends rien, ça m’évitera d’écouter les bêtises de ma voisine de table et ça me fera pardonner de ne pas lui répondre. Toutes les excuses sont bonnes pour se donner une raison de continuer.
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Jacqueline a vécu chez sa fille les dernières années, à s’occuper de la maison et de la petite. Martine avait divorcé, alors elles vivaient toutes les trois, comme nous avant. Les hommes, ils tiennent pas le coup dans cette famille, soit ils partent à la guerre, soit ils se défilent. Les choses tournent et puis l’histoire se répète : une femme seule et sa fille unique vivent avec la grand-mère. Je crois pas aux malédictions mais je me disais que si Fanny faisait un garçon, ça conjurerait le sort d’un seul coup. Ben non, encore une fille ! Une fois qu’on voit la petite, on regrette rien bien sûr, mais j’espère. J’espère que, de fille en fille, plus ça avance et plus on a une vie réussie et heureuse, et les chances au départ pour y parvenir. Pour l’instant, ça marche comme ça, de moi jusqu’à Miléna.
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La maison de retraite, l'hôpital, et encore la maison de retraite, quelle fatigue ! Mais je ne suis pas pressée, faut du courage pour se dépêcher de mourir, je préfère encore m'ennuyer. J'ai souvent entendu des gens dire, du haut de leur grande jeunesse : "Si j'étais comme ça, je préférerais mourir."
J'aimerais bien vous y voir, petits frimeurs ! Quand le moment est venu, on s'emballe beaucoup moins. On se dit, finalement je ne suis pas si mal que ça. Je suis moche, mais je n'ai plus personne à séduire. Je n'ai plus de dents, pas de problème, voilà mon dentier. Je n'entends rien, ça m'évitera d'écouter les bêtises de ma voisine de table et ça me fera pardonner de ne pas lui répondre. Toutes les excuses sont bonnes pour se donner une raison de continuer.
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