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Citations sur Le cheval impossible (31)

Nouvelle «  Réginald au Carlton »
– Le thème de ma conférence, reprit précipitamment la duchesse, est d’étudier si la promiscuité que l’on observe au cours des voyages sur le Continent n’a pas pour effet d’affaiblir la conscience sociale : il y a des gens que l’on connaît et qui sont parfaitement convenables en Angleterre. Transportez-les de l’autre côté de la Manche, ils sont complètement différents.
– Disons qu’il s’agit là de mœurs internationales : c’est comme dans l’édition, on prend aussi ce qu’il y a de mieux ailleurs. Après tout, les excédents de bagage coûtent si cher sur certaines lignes étrangères, on doit faire une sérieuse économie en laissant sa réputation chez soi.
– Mon cher Réginald, un scandale est un scandale à Monaco comme à, disons Exeter.
– Un scandale, ma chère Irène – je peux vous appeler Irène, n’est-ce pas ?
–Nous connaissons-nous depuis assez longtemps pour cela ?
– Depuis plus longtemps que votre parrain quand il vous a choisi ce prénom. Le scandale, c’est tout bonnement une concession que la bonne société fait aux gens ennuyeux. Songer donc à ce que les aventures des autres apportent à des existences banales et irréprochables. Au fait, qui est donc cette femme à notre gauche, celle avec ces dentelles anciennes ? Bah, peu importe. Cela se fait beaucoup aujourd’hui, de dévisager les gens comme si c’était des poulains à la vente de Tattersall.
– Mrs Spelexit ? Une femme charmante. Elle vit séparée de son mari…
– Pour incompatibilité de revenus ?
– Pas du tout. Je dirais plutôt que des mers de glace les séparent. Il explore les banquises, il étudie les mouvements des harengs, il a écrit un livre passionnant sur les mœurs des esquimaux et leur vie de famille. La sienne étant naturellement réduite à sa plus simple expression.
– Bizarre qu’un mari qui ne se déplace qu’avec le Gulf stream ait aussi peu de biens liquides.
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Nouvelle « poème de Reginald sur la paix »

Réginald contemplait la boîte de biscuits d’un air inconsolable. Elle offrait en effet un triste spectacle, avec ses deux ou trois craquelins abandonnés.
– Si je trouvais, murmura-t-il, une femme avec une passion inassouvie pour les craquelins, je crois que je l’épouserais de suite.
– Et la tragédie de l’aasvogel, c’est quoi ? demanda l’interlocuteur avec compassion.
– Impossible de trouver une rime. Je n’ai songé qu’à cela en m’habillant - ça a été tout à fait épouvantable -, et même pendant le déjeuner, et j’en suis toujours au même point. J’ai l’impression d’être un de ces malheureux automobilistes qui atteignent à la « motoriété » bien malgré eux en tombant en panne au beau milieu d’un carrefour encombré. Je crains bien de devoir me débarrasser de cet aasvogel. Dommage il apportait une couleur locale si jolie.
- Il vous restera l’antilope insouciante.
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« Il y a toute la différence du monde entre être vraiment pauvre et simplement devoir faire attention […].
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Il arriverait chez les Sebastable juste à l’heure du thé. Joan serait assise à une table basse recouverte de bouilloires d’argent, de jattes de crèmes et de tasses à thé en fine porcelaine. Derrière tout cet étalage, le timbre argenté de Joan multiplierait les questions amicales : « Prenez-vous le thé léger ou fort ? Du sucre, ou pas de sucre ? Et combien de morceaux ? » Et ainsi de suite : « C’est un morceau, j’avais oublié. Vous prenez du lait, n’est-ce pas ? Voulez-vous un peu plus d’eau chaude, s’il est trop fort ? »
Cushat-Prinkly avait lu ce genre de discours dans d’innombrables romans et il les avait entendus des centaines de fois, ce qui lui permettait d’affirmer leur exactitude. Des milliers de femmes, à cette heure solennelle de l’après-midi, était assises, entourées de délicates porcelaines et d’argenterie, et leurs voix résonnaient agréablement tout en émettant de petites questions pleines de prévenance ; Cushat-Prinkly détestait le cérémonial du thé.
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James Cushat-Prinkly était un jeune homme qui avait toujours eu la conviction bien affirmée qu’il se marierait un jour ; à l’âge de trente-quatre ans, il n’avait rien fait pour justifier cette certitude. Il aimait et admirait de nombreuses créatures du sexe féminin, mais collectivement et paisiblement, sans en extraire une seule du lot, en vue de quelque projet matrimonial. Exactement comme quelqu’un pourrait admirer les Alpes sans souhaiter que tel ou tel sommet lui appartînt en propre.
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Harvey se retira dans la bibliothèque et passa trente ou quarante minutes à se demander s’il serait possible de composer une histoire à l’usage des classes élémentaires dans laquelle on n’insisterait pas sur les batailles, massacres, rubriques meurtrières et autres morts violentes. La période des York et des Lancaster ainsi que l’époque napoléonienne présenteraient, s’avoua-t-il, des difficultés importantes et la guerre de Trente ans laisserait un certain vide si on ne les mentionnait pas du tout. Pourtant, il aurait mieux valu que les enfants, à l’âge où ils sont très impressionnables, puissent fixer leur attention sur l’invention du calicot imprimé, au lieu de faire travailler leur imagination sur l’Armada espagnole ou la bataille de Waterloo.
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« Dans la perspective du Conseil national de la Paix, disait l’extrait, on conçoit qu’il y ait de graves objections à offrir à nos jeunes garçons des régiments d’hommes au combat, des batteries de canons et des escadrons de cuirassés. Le Conseil admet que les jeunes garçons ont une attirance naturelle pour le combat et toutes les panoplies de guerre…mais ce n’est pas une raison pour encourager et peut-être même renforcer en eux-mêmes leurs instincts primitifs. Et pendant l’exposition consacrée à l’épanouissement physique et moral des jeunes qui s’ouvre à l’Olympie dans trois semaines, le Conseil de la Paix va faire aux parents une sorte de contre-proposition : une exposition des « jouets de la paix ». Devant une copie, exécutée à cet effet, du Palais de la Paix à la Haye, on verra des groupes, non pas de soldats en miniature, mais des civils également en miniature, non des canons, mais des charrues et des outils de l’industrie. Il faut espérer que les fabricants sauront saisir l’intérêt de cette exposition qui amènera une clientèle monstre dans les boutiques de jouets. »
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Les lois de l’étiquette interdisent que l’on offre dans un salon de thé des places de théâtre à un étranger, avant d’avoir rencontré son regard. Il vaut encore mieux lui demander de vous passer du sucre, après avoir caché que vous avez un grand sucrier bien rempli sur votre propre table.
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- Oh ! regarde ces vaches ! s’exclama la tante.
Presque tous les champs que suivait le train regorgeaient de vaches et de bœufs, mais la tante parlait comme si elle signalait un phénomène rare.
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Sous quelle forme la mort eut-elle se présenter à l’occupant perpétuel d’un panier ?
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