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Critique de AmandineMM


La Fraga de Danièle Sallenave ou le parcours d'une femme vers sa liberté.

Lorsque l'héroïne, Mary Gordon, arrive à Venise avec la jeune fille dont elle est la gouvernante, elle ignore à quel point sa vie va changer : suite à des ennuis de santé, son séjour dans la ville italienne se prolongera, et elle décidera finalement de ne pas partir du tout. Ce refus de suivre un destin tout tracé, de mener une vie qu'elle sait d'avance malheureuse, va lui permettre, par la suite, de dire oui : oui « [à] la sensualité, à la vie, l'amour… à la souffrance » comme le dit si bien la présentation de l'éditeur en quatrième de couverture.

Tout au long des quatre parties qui constituent ce roman, Danièle Sallenave nous fait assister à la lente transformation de Mary : peu à peu, celle-ci se détache des carcans familiaux, sociaux et personnels qui l'entravaient. Progressivement, elle devient elle-même : une femme libre et une artiste, une incarnation de la Fraga (italianisation du mot allemand frage : question) tant recherchée par l'une de ses amies à Vienne.

C'est avant tout ce thème de la liberté féminine qui m'a attirée dans ce livre, et je n'ai pas du tout été déçue par son traitement : le parcours de Mary est narré sans idéalisation excessive, mais aussi sans noirceur trop forte (contrairement à Une éducation libertine de Jean-Baptiste del Amo par exemple). Les épreuves imposées par son choix de vie ne sont guère absentes, mais loin de la détruire ou de la faire renoncer, elles renforcent sa détermination et sa soif de vivre vraiment. Pleine d'une force de caractère que j'admire toujours, qu'elle soit romanesque ou réelle, Mary trace son destin et refuse de le subir. Si j'ai été assez déçue par son comportement dans la dernière partie du roman et par la tournure que prenait l'intrigue en général, j'ai néanmoins la sensation que celle-ci est telle qu'elle doit l'être.

Enfin, en ce qui concerne le style de Danièle Sallenave, je l'ai trouvé très plaisant : son récit est fréquemment entrecoupé de superbes descriptions de Venise ou d'autres villes, sans que cela gêne le rythme de la lecture. le seul élément qui m'a déplu est la « manie » de l'auteure de tout dire : un personnage ne disparaissait jamais de la vie de Mary sans que l'on apprenne ce qu'il adviendrait de lui par la suite au moyen d'une parenthèse ou de quelques lignes. Je n'apprécie pas spécialement qu'un livre attise ma curiosité sans la satisfaire, mais j'avais ici l'impression de recevoir beaucoup trop d'informations et qu'aucune place n'était laissée à mes questions ou mon imagination.
Lien : http://www.passion-bouquins...
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