Un roman ado repéré comme souvent sur les réseaux sociaux, et dont la thématique m'interpellait, car j'ai lu peu de titres qui abordent la condition des SDF. Je pense bien sûr à
La spirale, de
Sophie Bénastre, ou encore à
C'était mon oncle, d'
Yves Grevet, mais ce sont des romans qui s'adressent à un public plus jeune. Pour cette tranche d'âge un peu plus âgée, je n'ai lu que No et moi, de Delphine de Vigan.
Dans
La rue qui nous sépare nous découvrons d'un côté Noémia, une jeune fille de dix-neuf ans solitaire, plutôt timide, qui a vécu un gros drame lorsqu'elle était adolescente. de l'autre, nous suivons Tristan, vingt-et-un an, qui vit dans la rue depuis un petit moment. Quand Noémia aperçoit Tristan, il l'intrigue. Elle pense à lui offrir une crêpe, mais se ravise, mal à l'aise… de sourires en salutations, tout deux commencent pourtant à dialoguer…
***
La rue qui nous sépare est un roman addictif, poignant, dont les pages se tournent toutes seules. Il aborde un sujet peu traité en littérature ado, la précarité, avec finesse. Il nous interroge sur nos perceptions des autres, sur notre empathie, sur nos préjugés.
C'est une histoire d'amour, mais pas que. J'ai particulièrement apprécié les réflexions, les hésitations de nos deux protagonistes, qui sont très crédibles. Rien n'est tout noir ni tout blanc, au contraire, tant Tristan que Noémia évoluent, mûrissent leurs idées. L'alternance des points de vue entre les deux nous permet d'ailleurs de mieux se plonger dans leurs réflexions. J'ai trouvé très juste les hésitations de Noémia, ses peurs, ses failles. C‘est un personnage très attachant je trouve.
D'autres thèmes affleurent : la violence, le harcèlement, les violences sexuelles, le proxénétisme… Ce sont des thèmes durs, et pourtant c'est l'espoir qui transparaît à la fin. Un beau message de solidarité, d'entraide, d'ouverture aux autres.
Cette lecture a donc été pour moi une très belle surprise !