Mangez bien, travaillez beaucoup, regardez-vous dans la glace, pour vous rappeler à vous-même, parlez à voix haute pour ne pas perdre l'habitude de la parole, et occupez votre esprit à des idées simples. C'est tout. A y bien réfléchir, que représente une année de notre vie comparée à la patience du bon Dieu ?
« Je médite sur les attentes qui m’ont conduit sur l’île. Je recherchais la paix du néant. Et, au lieu du silence, je trouve un enfer peuplé de monstres. » (p. 90)
« La nuit venait et je savais, de source atavique, que l’obscurité est l’empire des carnassiers. » (p. 40)
« L’air n’était pas glacial, mais désagréable. S’il régnait une sorte de désolation, elle n’était pas identifiable. Le problème n’était pas tant ce qu’il y avait que ce que nous ne voyions pas. » (p. 6)
Nous jouions, rien d'autre, mais nous jouions. Et le jeu, si innocent soit-il, dévoile des égalités et des affinités, parce que quand nous jouons avec quelqu'un les frontières n'existent pas, ni les hiérarchies, ni les biographies; le jeu est l'espace de tous et pour tous.
Voilà un exemple de cette faiblesse humaine qui consiste à concevoir un espoir et à l'énoncé indéfiniment, de sorte que la répétition elle-même fait que le désir se confonde avec la réalité.
Tous les yeux regardent, peu observent, très peu voient.
Il existe deux sortes de combattants. Ceux qui conçoivent des stratégies et ceux qui ne se sont jamais départis de la tendance enfantine à briser des objets.
Je n'aurais jamais pensé que l'enfer pût être une chose aussi simple qu'une horloge sans aiguilles.
Que les individus puissent être meilleurs ou pires par nature n'est pas la question. Le problème est de savoir si, une fois réunis, la société qu'ils forment est bonne ou mauvaise. Imaginez deux naufragés, deux individus particulièrement détestables. Séparément, ils peuvent être odieux. Mais, une fois ensemble, ils opteront pour la seule solution viable : s'allier afin de construire le meilleur endroit pour vivre. Qui s'intéresse à leurs défauts particuliers?