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Critique de jelgertijmenbakker


Quand Balzac écrivit son Eugénie Grandet en 1833, sans se douter du vaste projet de la Comédie humaine qui allait naître, George Sand fit publier une courte nouvelle au titre de 'Lavinia, an old tale' dans 'Heures du soir - Livre des femmes', nouveau périodique lancé par l'éditeur Urbain Canel.

Une vieille histoire, en effet.
C'est l'histoire éternelle de l'amour et des déceptions qui s'ensuivent. Cependant, ce qui est nouveau dans cette histoire de Lavinia, c'est la détermination de l'héroïne d'en découdre avec la domination de la gent masculine sur les femmes, les droits qu'ils croient avoir sur leur honneur, leur façon d'aimer, leur façon de vivre et de penser, bref, sur toute leur existence. Non pas toutefois à la façon de la marquise de Merteuil dans les Liaisons dangereuses.

Quand Lavinia, désillusionnée, après avoir été lâchement abandonnée par son amant anglais Lionel, le revoit après dix ans, c'est lui qui retombe amoureux d'elle quand il s'aperçoit qu'elle est demandée en mariage par l'homme le plus en vogue de Paris. Simple jalousie ou véritable flamme amoureuse qui renaît ? C'est au tour de Lionel de lui demander en mariage également. Deux partis prestigieux, mais Lavinia hésite.

À la fin de la nouvelle, George Sand fait écrire à son héroïne : « Et puis je hais le mariage, je hais tous les hommes, je hais les engagements éternels, les promesses, les projets, l'avenir arrangé à l'avance par des contrats et des marchés dont le destin se rit toujours. Je n'aime plus que les voyages, la rêverie, la solitude, le bruit du monde, pour le traverser et en rire, puis la poésie pour supporter le passé (...). »

Ce court récit a pour décor la nature incroyable et indomptable des Pyrénées, avec ses montagnes impressionnantes et ses ravins sombres et dangereux, reflétant bien le parcours sinueux des passions humaines, et la vanité de tous nos efforts devant l'immensité de la nature éternelle.
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