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Critique de krzysvanco


L'auteur, avocat spécialisé dans la défense des droits de l'homme, a mis six ans à écrire ce livre et cela se sent.
Il a fait un travail de recherche très poussé, exploitant tour à tour toutes les pistes qui s ouvraient à lui.

Tout est parti d'une conférence qu'il devait donner à Lviv (actuellement en Ukraine, connue tour à tour sous les noms de Lemberg, Lwòw, Lvov, Lemberg à nouveau, puis Lviv) en 2010 sur les notions de génocide et de crimes contre l'humanité.
La préparant, il découvre que Raphaël Lemkin et Hersch Lauterpacht, les deux premiers à utiliser ces termes ont étudié dans cette ville, dont était originaire son grand-père, Léon Buchholz.
A Lviv, personne ne semble connaître ce fait. Une étudiante lui fait remarquer que ce serait dû à ce qu'ils étaient juifs et elle lui suggère de s'intéresser à son grand-père.
Il ne savait rien de l'histoire de celui-ci, Il l'a connu alors qu'il était établi à Paris, savait qu'il était né à Lemberg et avait étudié à Vienne mais rien d'autre : celui-ci ne racontait rien de sa jeunesse, rien de sa famille, rien de la ville où il avait vécu. « C'est compliqué, ce n'est pas important » disait-il en réponse aux questions.

Le livre retrace d'abord l'histoire de la ville de Lviv.

Le livre s'attache ensuite aux découvertes que fait Philippe Sands sur la vie de son grand-père, sur son séjour à Lemberg. Les premiers éléments proviennent de vieilles mallettes bourrées de papiers et de photos de Léon que détenait la mère de l'auteur. Au départ de ces quelques bribes du passé, Philippe Sands va s'efforcer de reconstituer l'histoire de Leon Buchhholz par des visites aux archives de Lviv, par des visites des lieux où il avait habité, ainsi que des visites à Zólkiew d'où était originaire la mère de Léon. Il reconstitue ainsi toute la famille de son grand-père. Celui-ci part à Vienne au début de la première guerre, il y exploite un commerce de liqueurs, il fera encore un dernier séjour à Lemberg en 1923.
Hitler prend le pouvoir en Allemagne, et en 1938 envahit l'Autriche. Léon obtient le droit de quitter le pays.
L'auteur reconstitue le sort de la famille de Léon, hormis son épouse et sa fille qui le rejoindront à Paris, tout le monde sera exterminé.

Philippe Sands reconstitue ensuite l'histoire de Hersch Lauterpach puis de Raphaël Lemkin dont les familles seront également décimées. Il s'attache à leurs travaux juridiques aboutissant pour Lauterpach à la création de la notion de cime contre l'humanité. Et pour Lemkin, à la notion de génocide.
Ces deux notions seront au coeur des débats lors du procès de Nuremberg.

Un chapitre important est consacré à Hans Frank, gouverneur général de la Pologne occupée et à son implication personnelle dans l'application de la solution finale.

Le livre s'attache ensuite au procès de Nuremberg et au jugement aboutissant à la pendaison de Hans Frank.

Le petit aperçu que je donne ici du livre est totalement insuffisant, chaque chapitre est en effet dense et comprend de nombreuses pages. le livre en compte près de 600.
Je crains que mon résumé puisse faire apparaître ce livre ardu et sec, ce que je ne voudrais pas que vous pensiez !
Le livre se lit avec intérêt et ne se lache pas.
L'auteur nous fait participer à ses recherches et cela donne au livre un suspense certain.
J'ai véritablement été captivé par ce récit riche à de nombreux points de vue : j'ai subjugué par la recherche méticuleuse de l'auteur parfois au départ d'indices paraissant au départ ne pouvant mener nulle part; j'ai beaucoup appris sur la ville de Lemberg, sur la distinction faite en droit entre les crimes contre l'humanité et le génocide, selon que l'on se place au niveau de l'individu ou au niveau d'un groupe.

Je le répète : Retour à Lemberg fut pour moi un livre important, et qui s'est lu avec facilité et grand plaisir.
Lisez-le !
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