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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mon expérience de la littérature italienne est plutôt faible si je dois la comparer à mon expérience de l'opéra italien. Je n'ai guère lu (récemment) qu'Alberto Moravia, Federico Moccia, Susanna Tamaro, Curzio Malaparte et, bien sûr, Andrea Camilleri, qui m'a offert mon seul contact littéraire avec la mafia.
Dans les nuits de Favinio, il est principalement question de cette organisation, vu d'un point de vue très particulier : celui d'un tout jeune gardien de prison, chargé de surveiller des fin de peine jamais. Il n'a pas choisi ce métier, il effectue son service militaire de neuf mois sur l'île de Favonio et le roman s'ouvre avec sa première nuit de garde, qui sera ponctuée par un événement tragique (le premier, mais pas le dernier). Les nuits désignent non seulement ses tours de garde, mais aussi le temps qu'il passe à noircir ses cahiers où il note ses souvenirs, ses impressions. Sa découverte de ce milieu éclipse peu à peu sa vie d'avant, et même son histoire d'amour avec la sensuelle Nella.
Nous assistons ici à une conception de la Mafia "à l'ancienne". Certes, la guerre des clans existent, personne ne le nie, mais les mafieux ont un code de l'honneur et sont attachés à le faire respecter. Pas de meurtres d'enfants, pas de meurtres d'innocents, sinon les coupables sont "dénoncés" par leur propre commanditaire. Gare à celui qui rentrerait à la prison et aurait commis les pires des crimes (viol et meurtres d'enfants ou d'innocents) : le jugement de ce tribunal implacable est pire que celui du tribunal ordinaire et les enquêtes ont beau être diligentées, peu de choses peuvent être empêchés. Que peuvent craindre de pire les "fin de peine jamais" ? Nous ne sommes pas encore à l'époque des repentis.
Je diviserai ce livre en trois parties. Dans la première (approximativement les cent premières pages), le narrateur apprivoise le monde de la prison, découvre ses us et coutumes (les anciens le laissent parfois patauger), s'en étonne d'abord puis s'habitue. il nous décrit cette vie quotidienne sous forme de courts chapitres, ponctués par les confidences de quelques détenus. Les détenus ont beau avoir un lourd passé criminel (homicides, enlèvement, extorsion de fonds, des "curriculums impressionnants"), le calme qui règne dans cette prison, où cinq à six détenus peuvent cohabiter par cellule, est surprenant. Les rites sont immuables et ponctuent le quotidien : la douche (deux à trois fois la semaine), la promenade, le repas (copieux) du dimanche et surtout, les visites de la famille.
La seconde partie montre l'étrange amitié qui se lie entre lui et le parrain Carmelo Sferlazza. Même au sein de la prison, il reste le chef incontesté et respecté. Je m'attendais au pire quant aux "services" qu'il demanderait au jeune homme, je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi surprenant.
La troisième partie (après la page 250) nous amène doucement vers l'époque actuelle et montre les conséquences de cette année très particulière sur la vie du narrateur. Un petit regret : le dénouement m'a fait songer à une comédie romantique (mais cela n'engage que moi).
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Si l'aspect violent des conditions de détention est souvent abordé, le point de vue des gardiens l'est un peu moins. Dans 'les nuits de Favonio', le gardien et narrateur est un tout jeune homme de 20 ans, qui a choisi de faire son service militaire comme gardien de prison près de chez lui plutôt que d'effectuer un service militaire 'classique'.

Le pénitencier en question, une prison de haute sécurité, est situé sur l'île de Favonio, au large de la Sicile. La plupart des détenus sont des chefs mafieux et beaucoup sont condamnés à perpétuité.

Les journées sont longues sur cette île et les détenus, bavards, n'hésitent à raconter leurs erreurs passées, leur vie d'avant, leur famille...

Des liens se tissent, l'humanité présente en chacun ressort et loin des clichés sur l'ultra violence, le narrateur se prend d'affection pour certains détenus et leur famille qu'il rencontre lors des visites. Les permissions, qu'il attend au début avec impatience, lui importent moins au fil du temps.

Il faut dire que ces détenus, malgré leur passé, ont de la classe. Ils appliquent les codes (de la mafia) et sont très dignes. Leur attachement à leur famille, à la gastronomie sicilienne, le respect qu'ils se témoignent entre eux les rendent tout à fait attachants.

Pour autant, la vie dans la prison n'est pas toute rose, loin de là. Les règlements de compte, suicides et passages à tabac sont de mise et c'est cette ambivalence qui est intéressante.

L'auteur, journaliste, s'est inspiré de sa propre expérience pour écrire ce roman qui du coup sonne très juste.



Un petit bémol: je n'ai pas aimé la fin (les toute dernières pages) que j'ai trouvée un peu "fleur bleue" mais ça n'altère en rien la grande qualité de ce livre très humain.
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Favonio est une prison en pleine mer au large des côtes Siciliennes, un vieux château transformé en pénitencier dont le mur d'enceinte abrite de petites guérites de garde souvent aux proies du vent et de la pluie. J'ai mis du temps à me créer l'image de ce lieu tant mon esprit me renvoyait la vision d'Alcatraz. Vision qui au fil du roman c'est évaporée pour laisser place à l'île, son port, ses criques et ce petit village où tout le monde vie de la prison. Comme toute île sont rattachement au continent dépend de la nature et du temps.

Cette prison abrite les peines à vies “fin de peine jamais”, ces mafieux condamnés à mourir enfermés, punis pour leurs crimes et qui souvent ont encore le pouvoir de donner des ordres vers l'extérieur : exécutions, vengeances, trafics.

Le narrateur nous raconte son expérience au sein de la police pénitentiaire lors de son service militaire vingt ans plus tôt dans les années 1980. Il ne connait rien de ce monde, de ce milieu, il arrive pour ses neuf mois de service qu'il imagine comme une parenthèse après laquelle il reprendra sa vie normale. Mais il n'en est rien, les neuf mois passés à Favonio vont changer sa vie, lui ouvrir les yeux et le contraindre à faire des choix.

Dès son arrivée il est confronté à l'assassinat d'un détenu, puis quelques semaines plus tard à l'immolation d'un autre. Il assiste également à l'arrivé d'un détenu violeur d'enfant battu à mort dans les douches sous l'oeil complice des gardiens. Toutefois nous sommes loin d'actes de violence répétées. Les détenus savent qu'ils ne sortiront pas vivant de Favonio et se sont organisés pour vivre ensemble. Repas du dimanche, tour de bronzage sur la seule chaise accessible aux rayons du soleil, les détenus acceptent leurs peines, ils savaient ce qu'ils risquaient en étant mafieux. Ils acceptent leurs peines car cela fait parti d'un code d'honneur, ont doit payer pour nos actes.

La relation entre gardien est détenu est apaisé, certains ce côtoient depuis des décennies. Chacun accepte son rôle. le narrateur va tisser des liens particuliers avec Carmelo Sferlazza, mafieux repenti. Il se fait complice de la conception d'un « bébé parloir », et deviendra même le parrain de l'enfant. Mais avoir accepté ce rôle l'entrainera à devoir choisir entre sa parole et l'amour d'une femme qui ne peu accepter cela.

Il ne reviendra qu'une fois bien des années plus tard sur cette ile qui est comme un retour au source de l'homme qu'il est devenu.

Ce roman est très beau et puissant. Il nous invite à réfléchir sur le pardon, la rédemption, le poids d'une parole donnée et la force de l'amitié. Je trouve également la couverture magnifique.
Lien : http://mespetitesidees.wordp..
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On découvre un jeune homme d'a peine 20 ans qui, pour contourner le service militaire, décide d'aller travailler pendant 9 mois dans une prison. Sauf que le hasard l'envoie dans l'une des prisons les plus surveillées du pays: la prison de Favonio, la prison où sont détenus les mafieux les plus dangereux du pays. Ce garçon rentre dans ce lieu hostile en serrant les dents sans imaginer quelle leçon de vie il va apprendre.
https://bookyboop.wordpress.com/2015/05/04/les-nuits-de-favonio-carmelo-sardo/
Lien : https://bookyboop.wordpress...
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